Khaled Hosseini est né en 1965 à Kaboul en Afghanistan, mais vit maintenant en Californie. Son excellente oeuvre Les cerfs-volants de Kaboul publiée en 2005 lui a valu le Prix des libraires du Québec en 2006 et lui a permis de se faire connaître mondialement.
Mille soleils splendides, publié en 2007, est son deuxième roman. Il raconte l’histoire de deux femmes totalement différentes et éloignées qui deviendront une entité d’espoir et d’humanité. Tout d’abord, il y a Mariam qui sera obligée d’épouser un homme de trente ans son ainé et qui vivra pendant des années avec cet homme sans réussir à lui offrir un fils. Cette relation sera empreinte d’injustice, de maltraitance, de manipulation et de violence. Elle sera par la suite confrontée à l’arrivée de Leila, une jeune fille de 14 ans, dans sa propre maison. Le mari des deux femmes fera preuve d’une extrême misogynie envers ces dernières, qui passeront d’une relation conflictuelle à une relation basée sur la compassion et l’envie de s’aider mutuellement. Elles décideront donc ensemble de fuir leur mari et leur maison pour se libérer des injustices de leurs vies.
« Je sais que tu es encore jeune, (…), mais je veux que tu comprennes une chose dès maintenant: le mariage peut attendre. Pas l’éducation. Tu es une fille très, très intelligente. Vraiment. Tu pourras faire ce que tu veux plus tard, Laila. Je le sais. Et je sais aussi que lorsque cette guerre sera terminée l’Afghanistan aura besoin de toi autant que de ses hommes, et peut-être même davantage. Parce qu’une société n’a aucune chance de prospérer si ses femmes ne sont pas instruites, Laila. Aucune chance. »
« Elle est sidérée de voir combien le destin de chaque Afghan est marqué par la mort, force lui est de constater que les gens réussissent à survivre. Elle songe soudain à sa propre vie, à tout ce qui lui est arrivé, et elle s’étonne d’avoir survécu elle aussi, d’être encore vivante et assise dans cette voiture, à écouter le récit de ce chauffeur de taxi. »
Ce sera sans aucun doute une lecture ardue, non par la difficulté de la langue, mais du propos. Les thèmes abordés sont crus, quoi que totalement réalistes. La vie quotidienne des femmes décrite dans le roman est en tout point révoltante. Elles sont complètement menées par les hommes et n’ont pas la possibilité de devenir ce qu’elles veulent. Or, Mariam et Leila sont des personnages féminins qui représentent plus que tout l’espoir, l’entraide et l’humanité. Ces deux femmes s’uniront et montreront le pouvoir de leurs convictions. C’est donc évident que cette lecture sera enrichissante malgré la douleur et la souffrance qu’elle peut procurer. Néanmoins, la réflexion féministe et sociologique que soulève cette oeuvre ne peut qu’enrichir le lecteur.
Il est toujours difficile pour moi de prendre conscience des inégalités sociales dont les femmes sont victimes. Or, le roman n’est pas en soi pessimiste ou négatif, il renvoie une réalité et une problématique d’une société. Les personnages féminins de Mariam et de Leila sont, par contre, si vrais et si forts que l’on ne peut faire autrement que de s’attacher à leur parcours. C’est une lecture qui a provoqué chez moi un inconfort, mais surtout qui m’a fait prendre conscience d’une autre réalité et du pouvoir de l’entraide et de la force féminine.
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Mille soleils splendides, Khaled Hosseini, Belfond, 2007
Je vous conseille donc Ainsi résonne l’écho infini des montagnes, du même auteur. C’est le genre d’histoire qui laisse une trace dans notre esprit et notre imaginaire. Superbe.
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Merci de la suggestion! Il m’attend.. il est sur ma table de chevet 🙂
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