J’aime l’odeur du roman neuf fraîchement acheté à la librairie. Ça sent un mélange de pages qui viennent d’être imprimées et de mots qu’mes yeux ont hâte de lire.
Par contre, avec ma passion pour la littérature, si j’achetais tout en magasin, mon portefeuille me ferait la baboune souvent. Heureusement, il existe une alternative pour combiner «bibliothèque garnie» et «compte bancaire heureux» : les librairies d’occasion.
Elles sont si faciles à trouver. Si accessibles. Si abordables. Montréal est remplie de ces petites mines d’or. Détrompez-vous, elles ne sont pas uniquement réservées pour ceux qui ont un budget limité, au contraire. Tout l’monde gagne à y aller.
J’adore me promener longtemps entre les longues rangées de livres pas chers.
Je trouve qu’on a pas assez le réflexe de visiter ce genre d’endroits. Pourtant, on peut y faire d’excellentes découvertes. Il y en a pour tous les goûts. Évidemment, il faut souvent fouiller.
Les librairies d’occasion sont parfaites pour les étudiants à la recherche de romans classiques pour leur cours de littérature. Personnellement, j’y ai trouvé la plupart de mes livres obligatoires.
Depuis, j’y vais pour mon propre plaisir, pour acheter mes prochaines trouvailles littéraires. J’éprouve un joyeux plaisir à tourner des pages qui ont déjà été tournées.
Un livre, c’est magique. Ça apporte beaucoup à l’âme d’un lecteur, mais j’ai l’impression que le lecteur lui-même y laisse également une petite partie de son âme dans le papier. Une petite partie qui dit «salut, j’suis passé par ici, je l’ai lue cette histoire-là».
C’est comme un échange.
J’aime me procurer des livres qui contiennent plusieurs âmes. Ça m’donne presque l’impression de partager un moment avec les personnes qui l’ont tenu entre leurs mains avant moi.
Il m’arrive aussi de faire le ménage de ma bibliothèque et d’aller donner mes vieux romans à ces librairies. J’les jette pas. J’serais pas capable de faire ça, de toute façon. Je préfère leur offrir une autre vie.
Je donne au suivant.
Parallèlement, je continue d’acheter les livres plus récents en magasin, parce qu’ils sont souvent plus difficiles à trouver dans les librairies d’occasion.
Mais «nouveauté» ne veut pas dire «meilleur».
Je trouve important de ressortir les histoires qui ont été mises un peu de côté avec les années, celles qui sont restées dans le passé, celles qu’on a parfois oubliées. Celles dont on a pas beaucoup parlées mais qui gagnent à être lues, celles qui ont été racontées par la plume d’un auteur pas très connu, celles qui ont touché des cœurs et qui brûlent d’envie de toucher le nôtre aussi.
C’est pour ces raisons que les livres usagés sont mes préférés.