La lecture du mois de février du défi littéraire proposé par le blogue En 2015, je lis un livre Québécois par mois m’a permis de faire une vraie découverte. Grâce à ce défi, j’ai découvert une facette différente d’un personnage mal aimé de mes Disney préférés : Javotte. Je tombai également en amour avec la plume de l’auteur, Simon Boulerice. Lorsque j’appris l’existence de l’adaptation en pièce de théâtre du roman de Boulerice, je sautai sur l’occasion.
Je cours ! Je cours ! Et merde ! Ça m’apprendra à avoir un cardio aussi terrible ! Je cours, parce que je vais être en retard pour la représentation de la pièce de Javotte ! Moi qui attendais ce moment avec impatience ! Ouff ! J’arrive pile à l’heure. Enfin je vais pouvoir rencontrer Javotte. Le cœur qui bat la chamade suite à ma course contre la montre, j’ai tout de même la chance d’être face à la scène. La salle est petite et intime, ce qui m’a permis de bien voir les acteurs et les actrices à l’œuvre.
Un conte qui n’en ait pas réellement un. Simon Boulerice met en vedette une adolescente maladroite qui se croit invisible et mal aimée. Sa solution, détester tout. Javotte est perfide, méchante, égoiste, diabolique… bref, une adolescente sans fond de gentillesse. Toutefois, d’une certaine manière, on s’attache au personnage, du moins ce fut mon cas. On tente de comprendre le fond de son comportement, de ses gestes si vulgaires. Pourquoi toute cette haine?
Gabrielle Côté, l’interprète de Javotte, porte la pièce sur ses épaules. Toujours présente sur scène, elle est Javotte. Grande, aux cheveux foncé, et laide à sa manière (bravo à la magie du théâtre). Elle est méchante, vulgaire et poétique à la fois. Elle est une adolescente qui croit être une princesse. Je ne peux dire que bravo pour son travail ! Elle est tout simplement impressionnante, c’est tout un monologue !
Le metteur en scène, Jean-Guy Legault, démontre encore une fois un grand sens artistique. Au courant de la pièce, il a su le démontrer par sa représentation de la demeure du magnifique voisin Luc qui fut une maison de poupée. Il a aussi symbolisé la détestable Carolanne comme une ballerine sortant d’une boîte à musique. La présence de l’horloge grand-père est très symbolique au conte de Cendrillon, un magnifique clin d’œil. Ainsi, les thèmes du conte et de l’enfance sont présents tout au long de la pièce. Il y a également la représentation des personnages masculins et du jeu d’ombre; ils sont représentés comme des ombres chinoises derrière un grand tableau blanc, laissant libre court à notre imagination.
Honnêtement, je trouve que l’adaptation est parfaite. Vulgaire et poétique sont deux mots qui décrivent mon impression face à ma lecture et à la représentation. J’aurais pu apporter le roman, le lire et entendre et voir ce que je lisais. Pour cela, je suis comblée.
Et même si vous n’avez pas eu la chance de lire de roman de Boulerice (que je vous conseille fortement), allez voir la pièce! Elle est tout aussi excellente !
Théâtre Denise-Pelletier du 25 mars au 11 avril.
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