Littérature étrangère
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Ce zèbre qui a changé ma vie

Vous m’avez un tantinet manqué.

Ne vous méprenez pas , c’est pas un retour de l’impostrice qui lit pas de livres qui lui sont pas imposés par l’école, c’est pas non plus mon retour dans la psycho pop. Non, je passais juste par là après une (1e) relecture du livre qui a marqué ma vie à tout jamais, le zèbre d’Alexandre Jardin.

Je lis souvent les critiques de mes ex collègues sur ce blogue, combien elles ont apprécié un moment passé sur le coin d’une table à se transporter dans un autre univers. Bien sûr, ça me donne envie de faire pareil, mais j’ai pas ce besoin-là de découvrir tout plein d’autres univers. Je l’ai fait, à l’occasion. Mais je retourne toujours à cet univers crée à merveille par Jardin, où l’amour est encore possible, où on a érigé un temple à la folie.

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J’avais treize ans la première fois que j’ai lu le livre.

Je le trouvais fou le monsieur. Fou, parce que tout ce qu’il faisait fittait pas dans les standards de l’idée que je m’étais faite de l’amour. Dans ma tête, c’était Lucas pis Peyton pis ça devenait compliqué durant 8 saisons ou bien on devenait vieux et plates pis c’était correct de même. J’avais jamais anticipé qu’on pouvait vouloir sauver son couple, qu’on avait besoin de le renouveler à un moment donné. Gaspard aimait Camille depuis quinze ans et la routine avait pris le dessus. Je comprenais pas qu’on se donne pour mission de récupérer quelqu’un qui n’était pas parti, quelqu’un avec qui on se lève encore tous les matins.

Mais Gaspard croyait à plus.

C’est normal qu’ils disent. C’est normal de tomber dans la routine et de s’y conforter. C’est normal de se contenter de peu. Je me suis aperçue que le zèbre en moi était bien réel et que moi aussi j’aspirais à plus. Pas juste dans l’amour que je recevais, dans la vie tout court. Je me suis rendue compte que je voulais moi aussi reconquérir mon quotidien et en faire quelque chose de significatif. J’allais aimer de tout mon coeur et j’allais tenter de réparer ce que j’avais déjà. Je n’allais plus consommer des quantités de moments sans saveurs, mais j’allais plutôt tenter de revivre en écho chaque parcelle de petit bonheur. J’allais devenir un zèbre.

Même si Jardin a « démenti » avoir lui-même cette vision de l’amour fougueuse et dérangeante, qui démolit et bâtit tout à la fois, je ne peux qu’espérer qu’au fond, ce roman ne soit qu’une pure vérité à laquelle on a encore besoin de croire.

«Oui, il avait eu raison de faire feu de tout bois pour réchauffer leur passion. Oui, il y avait urgence. Oui, la mort était pour demain; car elle est toujours en avance. Oui, il faut cesser de ne pas s’aimer à la folie. Oui, les lunes de miel sont un rêve trop fugace; chaque jour doit en être une, oublions l’infect conditionnel. Impossible? Oui, et alors? Oui, il est raisonnable de ne pas l’être ; les ténèbres nous talonnent de trop près.»

– Alexandre Jardin, Le zèbre

2 Comments

  1. Contente de te lire au sujet du Zèbre et cela tombe bien car ce soir, on a vu Alexandre Jardin à l’émission de Pénélope et il venait nous présenté deux nouveaux livres. Ces un auteur qui se démarque par ces écrits et aussi par ce qu’il dit et ce soir, il m’a épaté.

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  2. Ping : 4 livres pour célébrer le printemps | Le fil rouge

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