Se reconnaître en l’autre. Sentir qu’on n’est pas tout seul. Avoir l’impression d’être accompagné, le temps de quelques pages. Voici l’effet que font ces lectures de l’adolescence. Elles sont marquantes, non seulement vis-à-vis notre relation avec la lecture en général, avec nous-mêmes. Les personnages, les auteur-es, les mots, les mondes imaginaires, ils peuvent tous nous aider et nous en apprendre davantage sur ce que c’est de vieillir et de traverser l’adolescence.
Voilà pourquoi j’ai voulu vous présenter ces quelques romans qui ont forgé mon adolescence. J’espère que certaines lectures vous feront ressentir un peu de nostalgie face à cette période de bouleversements, d’apprentissages et de questionnements. Je suis aussi curieuse d’en apprendre davantage sur vos romans d’adolescence. Parfois, il ne s’agit pas des livres les mieux écrits ou des plus littéraires, mais de ceux qui ont le plus résonné en vous. Ou qui vous ont le plus marqués…
Voici ma petite liste personnelle. Amusez-vous à créer la vôtre dans les commentaires!
L’attrape-coeurs, JD Salinger
J’en ai déjà parlé dans un de mes premiers articles pour le blogue, L’attrape-coeurs de JD Salinger, c’est mon livre. Celui qui m’a le plus marquée. Vous connaissez sans doute l’histoire, un jeune garçon est renvoyé de son école et décide de passer le week-end à New-York. Il ne se passe pas tant de choses, mais ce qui m’a réellement charmée est le personnage principal, Holden Caulfield. Cet antihéros de la littérature américaine m’a déculpabilisée de bien des imperfections et m’a fait accepter mes émotions d’être différente en ne sachant pas ce que je voulais faire de ma vie. Je voyais en Holden un incroyable ami et c’est encore le cas. Écrit dans une langue très parlée, le ton et l’attitude d’Holden ressortent et donnent un air de nonchalance au récit, ce qui me plaît beaucoup.
En lisant L’attrape-coeurs la première fois, je ne savais pas que ce roman deviendrait mon préféré et surtout qu’il forgerait l’entièreté de mon existence. L’amour que je porte aux personnages, aux récits, aux mots, à ces anti-héros de la littérature, mes études en lettres, tout cela, je le dois à JD Salinger et à son fascinant Holden.
Quatre filles et un jean, Ann Brashares
La série des Quatre filles et un jean de l’auteure Ann Brashares a été un réel coup de coeur littéraire dans ma jeune adolescence. Je me suis reconnue dans les quatre personnes et les péripéties m’ont suivie longtemps dans mes propres histoires avec mes amies. Je rêvais moi aussi d’avoir trois amies éternelles avec qui partager le pantalon magique. Elles m’ont donné envie de visiter la Grèce et de croire à la force de l’amitié.
Pour ceux et celles qui ont été des fans de la série, je vous conseille de replonger dans le monde de Lena, Bridget, Tibby et Carmen le temps d’une dernière lecture. Effectivement, Ann Brashares a eu la gentillesse d’offrir à ses lectrices qui vieillissaient un retour à l’écriture avec le dernier tome de la série Pour toujours qui retrouve les quatre filles dix années après la dernier tome. Préparez vos mouchoirs, c’est tout ce que je dirai.
Moi, Christiane F, 13 ans, droguée, prostituée…
Mes deux prochains choix sont clairement similaires, ce sont des témoignages d’adolescentes auxquelles il ne faut pas ressembler. Et pourtant, c’est si intéressant à lire. Comme Catherine dans La déesse des mouches à feu, j’aimais lire ces histoires de drogues, de sexe et de déchéance. Je ne voulais pas devenir comme elles, mais il y avait une satisfaction de connaître ces autres mondes. Dans Moi, Christiane F, 13 ans, droguée, prostituée, j’étais fascinée par la descente du personnage et par la folie de ses pensées. Écrit au Je, je me sentais comme une confidente privilégiée. Ces livres sont sensés nous faire peur et je dois avouer qu’avec moi, ça a fonctionné. La vie de Christiane me fascinait par sa noirceur, mais ne m’attirait pas réellement, même si je lisais ses mots avec curiosité et voyeurisme.
L’herbe bleue, Anonyme
C’est un peu la même chose avec L’herbe bleue qui est aussi un roman traitant de la drogue. Le personnage principal commence à consommer et rapidement sa vie change du tout au tout. J’avoue que très jeune j’avais un intérêt pour les histoires vraies et les faits vécus, alors L’herbe bleue ou Go ask Alice ne m’avait pas laissée indifférente. J’explique mal en vieillissant cette fascination pour les récits plus noirs, mais je pense que cela entre dans la catégorie des récits initiatiques qui viennent à leurs manières forger notre façon de grandir et de penser.
Casiopée, Michèle Marineau
Mes trois prochains choix sont québécois et se ressemblent en partie. Casiopée de Michèle Marineau est un récit du passage à l’âge adulte chez le personnage principal qui porte le nom de la série. On suit ce personnage dans sa vie personnelle avec ses amis, sa famille et ses amours. Voilà ce qui m’intéressait le plus, je pense: l’amour. Casiopée est l’exemple parfait de la jeune fille pas tout à fait à l’aise dans son corps mais qui apprend par essais et erreurs à devenir tranquillement une adulte. Je me souviens avoir trouvé chez elle une réelle amie, le temps de ma lecture.
Marie-Tempête, Dominique Demers
Probablement le livre que j’ai le plus lu de ma vie et qui m’a le plus fait pleurer. Marie-Tempête, comme je l’aimais. Il y a tout dans ce roman; le premier amour, le premier deuil, les premières épreuves, les premières remises en question. Marie-Tempête n’est pas épargnée dans la vie dans cette série, mais elle apprend tout de même à se relever et à devenir une adulte. Le premier tome de la série, Un hiver de tourmente, m’a tellement chamboulée lorsque j’étais jeune, je me souviens encore de mes yeux qui s’embrumaient quand j’essayais de lire et de moi qui combattait mes pleurs, car je voulais plus que tout continuer à faire partie du monde de Marie-Tempête.
Le roman de Sara, Anique Poitras
Le dernier et non le moindre, Le roman de Sara. J’avais fait un travail scolaire sur ce roman au secondaire. Ce roman ressemble un peu aux deux derniers dans le sens qu’il s’agit d’un récit initiatique au féminin. Sara vit une peine d’amour et est amenée à devoir prendre des décisions sur son existence. Elle tente avec détermination et force de devenir actrice et met toute son énergie sur ce rêve. Derrière sa quête identitaire setrouve une jeune fille blessée qui arrive à réaliser ses rêves.
Je pourrais continuer encore et encore à vous parler de ces livres qui ont su avoir un impact sur ma vie. Je vous avais parlé des livres de mon enfance et aujourd’hui de ceux de mon adolescence. Toutefois, il en a tellement d’autres. Je pense à Harry Potter, Ani Croche, Mariloup Polaire, les Noémie et même les Aurélie Laflamme.
Bonjour et merci pour cette petite liste. Juste pour préciser: « L’Herbe Bleue » n’est pas une histoire vraie mais une fiction écrite par une Psy (Mormone…) pour aider à lutter contre ce fléau. Cordialement
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