Il y a de cela quelques semaines, une nouvelle émission a fait son apparition sur les ondes de Vrak.tv. L’émission s’adresse aux jeunes femmes. Nous faisons la connaissance de diverses femmes connues au Québec. Ces cinq collaboratrices parleront franchement de diverses situations qu’elles vivent et qui feront en sorte que les autres jeunes femmes se reconnaissent. L’idée de base n’est pas mauvaise, mais…
Depuis quelques temps, j’ai pu constater que Vrak tente d’approcher une nouvelle clientèle. D’où la naissance de Vrak2 où les émissions sont plus adressées aux adolescent-e-s. Dans tous les cas, les doutes que j’avais face à cette nouvelle émission sont fondés. Même si j’admire le travail de certaines femmes qui se retrouvent dans cette émission (Mariana Mazza, Virginie Fortin et Catherine Ethier). Elles finissent, sans le vouloir par contribuer aux nombreux stéréotypes sur les genres.
« Des filles branchées s’attaquent aux lois non écrites de l’univers féminin avec CODE F.! Aucun sujet n’échappera à l’opinion tranchée de Maripier Morin, Virginie Fortin, Mariana Mazza, Marina Bastarache et Catherine Ethier. Relations avec les ex, étiquette sur les réseaux sociaux, secrets de l’épilation : c’est plus de 200 sujets qui sont abordés! Et les filles de CODE F. en parlent franchement, avec beaucoup d’humour et d’autodérision. Dans chaque émission, des collaborateurs féminins et masculins forts en gueule se joindront aux cinq filles. À regarder seule, entre amies ou avec le sexe opposé, l’émission suscitera des discussions assurément colorées! » Source : Vrak.tv
Jusqu’à présent, les filles ont parlé de colocation, de germaine, de guidounes, de danse, de chicanes de filles, de bad boys, etc.
Le concept de l’émission n’est pas vraiment mauvais, car tel un courrier du cœur, elles veulent accompagner les filles dans les étapes de leur vie.
MAIS, leur discours n’est qu’hétéronormatif. Je me demande, pourquoi aucune de ces filles est ouvertement homosexuelle (ou encore bisexuelle)? Lorsqu’elles parlent de l’amour, elles ne parlent que de l’amour hétérosexuel. Les jeunes femmes qui sont homosexuelles ou celles ayant des doutent sur leur sexualité se sentiront encore une fois exclues. Pourquoi, encore aujourd’hui se centrer que sur l’hétérosexualité? Pourquoi ne retrouver que des jeunes femmes blanches (sauf Mariana qui est un mélange de culture plutôt intéressant). Ce n’est pas toutes les femmes qui peuvent se reconnaître. Il y a un très grand manque de modèle. De même qu’à part avoir des caractères différents, les filles se ressemblent toutes. Maquillées, cheveux long, disent le même genre de discours. Bref, c’est assez décevant. Certains de leur discours me paraissent superficiels.
Ce qui me désole aussi, c’est le fait que nous retrouvons plein de généralisations et de stéréotypes.
«Aujourd’hui je revendique le droit de vouloir m’habiller en mou!» C’est le genre de phrase que j’ai pu entendre. Alors il faut le revendiquer? Sinon quoi? Le jugement des autres? Ce n’est pas ce genre de discours que j’aurais voulu entendre adolescente et encore moins aujourd’hui. J’veux qu’on me dise qu’on s’en fou de comment je m’habille, qu’on me dise de m’habiller comme il me plaît. Est-ce que nous devons toujours se maquiller pour sortir de la maison? Le message était peut-être pour enlever cette importance sur notre habillement, mais le message dit le contraire. Il est dit d’une manière très maladroite, et je ne crois pas qu’elles peuvent se le permettre.
Lorsque je parle de leurs discours, je les entends surtout dire qu’une fille est comme ci et comme ça. Et c’est de même pour le rôle du garçon. Je les excuse, nous sommes tous et toutes socialisés à penser ainsi. Cependant, je crois que de nos jours il est important de ne pas qualifier un genre. Je me sens femme et voici mes goûts et intérêts. Je les aime pas, parce qu’on me les a imposés, mais parce je les ai choisis. Pour moi, rien n’est féminin ou masculin et ce n’est pas ce genre d’activité, comportement ou intérêt qui fera en sorte que je le deviendrai.
Bref, je suis malheureusement déçue d’entendre ce genre de discours encore aujourd’hui.
Où se trouve la féministe dans ce #CodeF?
Excellent article! Bel esprit critique et pertinent, bravo!
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