Mercredi dernier, j’ai eu la chance d’assister à la première de Table rase, une création de Transthéâtre en co production avec Collectif Chiennes à l’Espace libre. Cette pièce de théâtre est féministe, drôle et profondément ancrée dans ma génération. On rit, on pleure, on réfléchit surtout, et on a envie d’être amie avec les filles de la pièce.
Table rase, c’est une histoire d’amitié tumultueuse, franche, belle, et ô combien éternelle.
Écrit par Catherine Chabot avec la collaboration de Brigitte Poupart et du collectif Chienne, le texte est cru, beau, poétique et va droit au coeur.
Les six actrices, toutes meilleures les unes que les autres, Vicky Bertrand, Marie-Anick Blais, Catherine Chabot, Rose-Anne Déry, Sarah Laurendeau et Marie-Noëlle Voisin, livrent des performances plus vraies que vraies. C’est à se demander parfois, improvisent-elles? Le naturel leur colle à la peau. J’étais subjuguée par l’authenticité qui sortait de leur bouche, elles déclaraient des mots qui résonnent en nous, en toutes ces filles d’aujourd’hui.
Les six amies depuis toujours se retrouvent dans un chalet pour vivre un souper de filles. La mise en scène de Brigitte Poupart est extrêmement bien pensée : les spectateurs entourent la table où les filles discutent. Ainsi, on se sent complices, un peu voyeurs aussi, mais entièrement dans leur monde. Si vous êtes déjà allés à un vrai souper de filles où cacophonie rencontre alcool, vous vous sentirez pareil.
Alcool, pizza et gâteau, les filles parlent de ce qu’elles vivent, de leurs drames, de leurs amours, de leur sexualité et de leur corps. Effectivement, dès les premières minutes, elles se livrent, à leurs fantasmes, leurs désirs, leurs propres façons de vivre leur sexualité, leur sensualité. Elles sont crues, honnêtes et impudiques. J’ai ri fort à plusieurs reprises, comme ça fait du bien d’entendre des femmes parler de sexe, de cul, de baise, de leurs désirs et de cette évidence qu’est de simplement vouloir se faire du bien.
Elles se retrouvent dans un chalet pour souligner un changement (je vais tout de même garder mystérieux le punch!), elles font table rase de leur vie. Chacune à leur tour, elles racontent ce qu’elles décident de changer dès le lendemain. Comment elles envisagent l’avenir et ce même si celui-ci fait peur et terrifie. Les filles se préparent à dire adieu à une période de leur vie, elles oseront partir à neuf, se donner la chance d’être bien, d’être heureuses.
À force de parler, elles se déshabillent (littéralement!) et nous offrent des parcelles intimes, touchantes et fracassantes de leur existence ; anorexie, viol, avortement. Elles sont elles, tout simplement dans leur grande vérité qui apaise. Elles se cherchent, veulent aimer, être heureuse, juste être bien, elles se questionnent, encore, parfois trop, elles s’aiment mal, mais toujours elles s’appuient. Malgré tout, elles s’insultent, se crient dessus, se disent les vraies affaires sans gant blanc, mais elles sont surtout ensemble. Cet ensemble qui sauve tout, qui remonte tout, qui guérit presque tout.
Table rase est présenté du 18 novembre au 5 décembre à l’Espace libre.
je ne connais pas du tout, ça à l’air génial !
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