Ceux et celles qui me connaissent bien (ou qui ont appris à me connaître à travers mes articles!) savent que j’adore les littératures de l’imaginaire, plus particulièrement le fantastique et la fantasy. Concernant cette dernière, j’aime lorsqu’elle se déroule dans un univers inventé de toutes pièces, bien sûr, mais j’aime encore plus lorsque l’auteur sait rattacher sa magie et ses créatures à une véritable époque de notre histoire.
Une fantasy se déroulant au Québec du XIXe siècle, vous y auriez pensé, vous?
C’est pourtant ce qu’a construit l’auteur Sébastien Chartrand dans son roman L’Ensorceleuse de Pointe-Lévy, premier tome prometteur d’une trilogie publiée chez Alire et intitulée Le crépuscule des arcanes. Cela faisait déjà un petit moment que ce roman m’intriguait et, depuis que j’avais mis la main dessus lors du (désormais) fameux événement littéraire du 12 août, je n’attendais que le bon moment pour pouvoir me plonger dans son univers.
J’ai dévoré les 434 pages du bouquin en quelques jours seulement, à travers le fignolage de mon mémoire de maîtrise, mes nombreux blitz d’écriture et mes journées de travail : c’est dire à quel point j’ai été charmée!
Tel que je le mentionnais, l’histoire se déroule au Bas-Canada, en 1849. Faustin Lamare, neveu du curé de Notre-Dame des Tempérances, connaît l’existence des arcanes théurgiques, une forme de magie : son oncle est l’un des derniers à savoir les utiliser, et lui-même en connaît quelques rudiments. Le soir du Mardi gras, le curé Lamare procède à une divination qui le laisse dans un état de faiblesse accablant. Énervé par ce qu’il a vu, il enjoint à Faustin et François Gauthier, son vicaire, d’aller lui chercher au plus vite Rose Latulipe, la fille du maire. Malheureusement, à leur arrivée chez le notable, ils constatent que la jeune femme a été enlevée par un étranger.
Faustin amorce alors un périple incroyable, en compagnie de François, mais aussi de l’homme fort Baptiste Lachapelle et de Shaor’i, une Indienne arcaniste capable de se métamorphoser en harfang des neiges. À leurs côtés, Faustin découvrira l’existence d’une multitude de créatures qu’il croyait appartenir aux contes et légendes, affrontera des arcanistes pratiquant la goétie, une puissante magie noire, et verra se révéler de troublantes vérités concernant certains personnages très connus de son époque, de même que quelques surprises concernant sa propre identité…
En plus de la plume agréable et fort maîtrisée de l’auteur, j’ai particulièrement apprécié la manière dont ce dernier a su intégrer à son récit une foule de lieux connus (les Forges du Saint-Maurice, la Basse-Ville de Québec, etc.), d’éléments de notre folklore québécois (le diable, les loups-garous, la chasse-galerie, les lutins, etc.), de même que plusieurs personnages, fictifs ou historiques, mais qui ont marqué notre imaginaire collectif (La Corriveau, Rose Latulipe, Jos Violon, etc.) Cet ensemble permet donc d’obtenir un récit riche, bourré de références culturelles bien de chez nous, et particulièrement crédible malgré l’apport de la magie qui lui donne, finalement, toute son originalité.
Bien ficelé et rempli de personnages colorés, L’Ensorceleuse de Pointe-Lévy est un roman où humour, drame, révélations surprenantes et action s’entremêlent afin de plaire aux amateurs de littérature québécoise et de fantasy. Une petite découverte que je vous recommande chaudement : je devrais d’ailleurs me procurer le tome 2 très bientôt… (Le tome 3 reste encore à paraître.)
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Le crépuscule des arcanes tome 1 — L’Ensorceleuse de Pointe-Lévy, Sébastien Chartrand
Éditions Alire
434 pages
ISBN : 9782896150915
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