Littérature étrangère
Comments 5

5 romans pour découvrir la littérature américaine

La littérature américaine fait partie de mes chouchous. Je ne sais pas s’il s’agit des thèmes ou si je suis simplement tombée en amour avec des auteur.e.s en particulier, mais plusieurs romans de ce pays sont pour moi devenus des classiques, voire font partie de mes romans favoris. Voici une liste (non-exhaustive!) des livres que je vous conseille vivement pour découvrir cette littérature, riche en thématique et surtout, remplie de figures d’écrivain.e.s fascinant.e.s!

L’Attrape-coeurs de Jerome David Salinger 

IMG_20160309_144915

La copie que j’ai offerte à mon copain 🙂

Désigné comme classique de la littérature américaine, ce roman porte bien son titre: il a carrément attrapé mon cœur (mouhahaha)! Si cette histoire peut paraître assez banale – on suit Holden, un jeune homme de 16 ans qui déambule pendant trois jours dans la ville, après s’être fait renvoyé de l’école -, la forme est toute autre : raconté à la première personne, le roman de Saligner emploie un langage familier et le lecteur a véritablement l’impression de suivre le jeune homme dans la ville, de connaître tout de ses états d’âme et de ses réflexions. Bien qu’il ne s’agisse que de trois jours dans la vie d’un adolescent, c’est une histoire remplie d’humour qui aborde plusieurs thématiques intéressantes, notamment les valeurs familiales, la prostitution et l’éducation. J’ai adoré faire connaissance avec Holden, qui, même s’il affirme ne pas vouloir raconter sa vie, se dévoile à travers ses aventures souvent extravagantes. J’ai été touchée par cette histoire intime d’un adolescent qui glisse tranquillement vers les parties sombres de sa tête… que je ne révélerai pas ici, bien sûr.

P.S. : Si vous voulez en apprendre plus sur le livre, je vous suggère cet article de Slate.fr qui fait une rétrospective de la réception du roman pour les 60 ans de sa parution. Mais attention aux spoilers!

La Trilogie New-yorkaise de Paul Auster

Paul Auster a été mon premier contact avec la littérature américaine, si je me souviens bien. Je ne sais pas à quel point on peut dire qu’il est emblématique du paysage littéraire de ce pays, puisque son style est singulier et un peu à part, selon moi. Sa signature me semble inclassable : elle prend la forme d’un roman policier à caractère philosophique, si je peux définir ainsi ses romans. Ceux-ci questionnent, la plupart du temps, le rapport des êtres humains au monde et la construction des identités. Il s’agit souvent de livres qui abordent la quête de soi, à travers des relations familiales ou amoureuses. La Trilogie New-yorkaise n’y échappe pas, d’ailleurs : composée de trois histoires qui se font écho, l’entièreté de cette trilogie rejoint inéluctablement les thèmes chers à Auster. Riche et complexe, cette trilogie me serait difficile à résumer… Mais je vous conseille de la lire, pour l’exercice de narration effectué par l’auteur et les questionnements sur la réalité qu’il engendre pour ses lectrices et lecteurs! J’ai eu, pour ma part, un grand plaisir de lecture à tenter de trouver le sens de ces histoires.

La cloche de verre de Sylvia Plath

tumblr_m3078d8x0f1qz4d4bo1_500

Citation tirée de la version originale, The Bell Jar

La cloche de verre n’aborde pas un sujet des plus joyeux, soit la dépression. Or, ce roman désormais mythique m’a, comme plusieurs lectrices, ébranlée. Nous suivons la vie d’Esther Greenwood, d’abord alors qu’elle passe un mois à New York pour un stage, puis ensuite lors de son retour à domicile. Si elle pense, ou du moins, elle tente de connaître une vie palpitante, cela s’annonce finalement plutôt désastreux et la quête de liberté se transforme en mal de vivre. Roman qualifié d’autobiographique, Plath réussit avec brio à montrer la difficulté de vivre de tels troubles, de telles émotions grâce à son écriture, qui m’a parue vraiment riche et, d’une certaine manière, lucide. En effet, les réflexions de la narratrice sur le mode de vie de l’époque sont également frappantes : le féminisme est définitivement entre les lignes de ce livre, qui réussit à la fois à incarner cette métaphore de la « cloche de verre » qui enferme la vie des personnes dépressives et déforme la réalité. Seul roman de cette écrivaine, il vaut définitivement le détour pour le portrait féminin de cette époque.

P.S. : Un livre sur Sylvia Plath vient tout juste de paraître aux éditions Héliotrope!

Beloved de Toni Morrison

Je n’ai certainement pas besoin de vous vanter les raisons pour lesquelles ce roman fait belovedpartie de cette liste. Couronné de tous les prix (bon, vous me direz que parfois, ça ne veut pas dire grand chose), Beloved est d’une puissance quasi indicible. Le roman raconte l’histoire de Sethe, une ancienne esclave qui est hantée par le fantôme de sa fille, et qui réussit à échapper à ses maîtres pour un temps. À travers la magnifique écriture de Morrison, la lectrice découvre une filiation ratée, mais aussi celle de l’esclavage des afro-américains. La narration, non-chronologique, rend le roman d’autant plus intéressant : composé de flashbacks, Beloved questionne aussi la mémoire, l’histoire de la communauté afro-américaine. C’est un roman que vous devez lire, parce qu’il est à la fois document social et que la forme littéraire est remarquable, en plus de vous faire découvrir l’écriture de Toni Morrison, qui n’a d’égale, à mon avis, aucune autre écrivaine.

Mon Frère de Jamaica Kincaid

Jamaïca Kinkaid est née aux Antilles, mais réside aux États-Unis depuis 1965 (je sais, je triche un peu). Dans ce livre à la fois percutant et touchant, elle raconte l’histoire de son frère mort du sida à l’âge de 33 ans. Je dis percutant : les mots sont tranchés, les paroles sans fioritures. Elles sont, et c’est d’ailleurs cette philosophie qui guide l’écriture de Kincaid : « Pour moi, dit-elle, l’écriture n’est pas un moyen de se projeter dans la sphère publique, mais simplement une façon d’être. » Et je dis touchant : on y sent, malgré une langue plutôt détachée, tout l’amour qu’elle porte à son frère, et comment sa maladie l’a confrontée à repenser aux rapports entretenus avec sa famille. Ce roman est pour moi un chef d’œuvre, car non seulement l’écriture de Kincaid est admirable et elle saura très certainement vous émouvoir, mais aussi parce que c’est une réalité que l’on devrait pouvoir lire, ne serait-ce que pour comprendre une infime partie de ce que peut être cette maladie, et encore plus de concevoir ce que ça peut être lorsqu’elle touche un membre de notre famille.

litterature-americaine-surestimee-lazare-bruy-L-3bI6F5

5 Comments

      • Vous n’avez pas à m’en convaincre.

        Il y a tellement d’autres romans qui révèlent d’autres dimensions qu’on a tendance à oublier de plus en plus. Permettez-moi d’ajouter d’autres suggestions — tout en trichant un peu, six pour le prix de cinq.

        Un roman peu connu, datant du début du 20e siècle, d’un auteur pourtant très connu, Jack London : The Iron Heel (il existe une traduction française de ce roman « politique », très à gauche).

        D’un auteur tout aussi connu, John Steinbeck, dont j’ai aussi apprécié les récits de voyage, son Travels with Charlie parmi autres : il y fait le récit de sa traversée des EU avec son chien Charlie, dans un VR (Rosinante), au début des années 60.

        Henry Miller témoigne de son choc culturel en revenant d’un séjour d’une décennie en Europe, au début des années 40 : The Air-Conditioned Nightmare.

        Deux femmes : Louise Erdrich, métis, dont j’ai beaucoup apprécié son Painted Drum, et Annie Proulx, de descendance franco-américaine, qui a raconté l’épopée de la construction de sa maison au Wyoming dans Bird Cloud.

        Enfin, chez les Native Americans, les Indiens, je vous recommanderais surtout, Reservation Blues, par Sherman Alexie, qu’il faut lire dans le texte original (de toutes façons, je ne crois pas qu’il y ait une traduction). Un humour caustique, typiquement amérindien, qui se prend très bien.
        Tant d’autres… moi aussi, j’ai beaucoup de difficultés à choisir.

        J’aime

Laisser un commentaire

Entrer les renseignements ci-dessous ou cliquer sur une icône pour ouvrir une session :

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s