Selon le dernier roman d’Éric-Emmanuel Schmitt, l’homme qui voyait à travers les visages nous aurions tous ou presque un mort sur notre épaule qui nous conseille et nous écoute en permanence… si l’on vous posait la question suivante : qui est le mort sur votre épaule? Que répondriez-vous? Si vous êtes le type de personne à croire à ce genre de choses, vous savez pertinemment de qui il s’agit.
Ce livre commence très fort, avec un gamin djihadiste qui se fait exploser sur la place publique de Charleroi, alors qu’actuellement dans le monde il y a trop de ce type d’événement. Augustin, un jeune stagiaire journaliste est au bon moment au bon endroit, si l’on ne pense pas qu’il sera blessé lors de l’événement et si l’on pense uniquement à sa profession. Cependant, Augustin se retrouvera bien malgré lui au coeur de l’action, car il a vu ce que personne d’autre n’a vu.
Dans ce roman, des morts il y en a plein, causés par le geste du kamikaze. Mais c’est surtout celui qui l’accompagne, celui qui se retrouve près de son oreille et qui lui chuchote des mots au moment de l’action qui nous intéressera dans l’histoire. Pour démontrer à tous qu’il est un journaliste brillant, Augustin décidera de mener sa propre enquête pour découvrir ce qui a mené notre jeune kamikaze à poser ce geste, car contrairement à ce que tout le monde croit, il n’est pas un idiot et possède même un don incroyable. Il voit à travers les visages des gens et voit surtout les morts ange ou démon qui les accompagnent au quotidien. Pour son enquête, il ira très loin, et il deviendra même ami avec le jeune frère du djihadiste s’étant fait exploser au début du roman, pour comprendre tout ce qui peut se passer dans la tête de quelqu’un prêt à tout au nom de la religion. Éric-Emmanuel arrive encore une fois à nous surprendre avec ce roman collé sur l’actualité et en même temps qui fait référence à bon nombre de morts célèbres, voire le plus célèbre d’entre tous, Dieu lui-même. Après La nuit de feu où Schmitt nous faisait part de comment il avait trouvé la foi, c’est à Dieu lui-même qu’Augustin, notre jeune stagiaire journaliste, parlera cette fois via des voies, comment dire… originales!
Éric-Emmanuel Schmitt est lui-même un personnage quasi principal de son dernier roman, ce qui nous fait découvrir une autre facette de l’homme. Intéressant comme roman, mais certainement pas mon préféré, je ne sais pas si c’est la tangente vers la religion de plus en plus présente, mais l’auteur du Sumo qui ne pouvait pas grossir, d’Oscar et la dame rose et des Perroquets de la place d’Arezzo commence à me manquer terriblement… À lire l’esprit grand ouvert, car certains passages nécessiteront beaucoup d’ouverture de votre part. Tout de même un excellent roman de Schmitt qui ne déçoit pas et qui se lit quasi d’un trait.