Persepolis est un roman graphique autobiographique écrit par Marjane Satrapi. On y suit l’auteure alors qu’elle passe de gamine espiègle à jeune femme incroyablement résiliente, en même temps que son pays natal subit de graves transformations au niveau social et politique.
C’est l’ouvrage le plus populaire de l’auteure avec plusieurs éditions publiées dans différentes langues et une adaptation cinématographique prisée à maintes reprises à son actif. Il est aussi un favori de plusieurs de mes collègues fileuses qui l’ont recommandé dans différents articles au cours des deux dernières années (voir les articles de Karina, Martine et Marika). De mon côté, j’ai découvert ce petit bijou l’été dernier par l’entremise d’Emma Watson – une autre femme inspirante – et de son club de lecture Our Shared Shelf.
J’ai été agréablement surprise de voir que les bandes dessinées, un genre littéraire que je croyais réservé à un public jeunesse, pouvaient traiter d’un sujet aussi sérieux que la guerre. Certains passages du livre font sourire par leur côté anecdotique – comme lorsque le père de Marjane dissimule des affiches dans la doublure de son manteau – alors que d’autres sont bouleversants et laissent le lecteur bouche bée. Il y a quelque chose de profondément terrifiant à l’idée de vivre dans un pays où la sécurité des citoyens ne peut être garantie. Dans l’Iran décrit par Marjane Satrapi, tout est motif d’être emprisonné arbitrairement, c’est-à-dire sans procès, et plusieurs sont exécutés pour leurs idées allant à l’encontre du gouvernement.
J’ai vraiment eu l’impression d’en apprendre plus sur l’Iran et sur la révolution islamique iranienne au cours de ma lecture. Le fait que le récit se déroule sur une dizaine d’années permet de mieux comprendre les répercussions de l’élection de la République islamique à la suite de la chute du shah sur les droits de la personne et des femmes. J’ai aussi beaucoup aimé que l’auteure survole brièvement l’évolution de l’habillement et le port du voile. Je ne savais pas que certaines femmes laissaient dépasser quelques mèches de cheveux de leur voile en signe d’opposition aux politiques du gouvernement en place.
Par contre, j’aurais aimé que l’auteure donne un peu plus de détails sur le contexte historique iranien puisque j’ai dû faire quelques recherches de mon côté pour comprendre certains passages au début du livre. Toutefois, il faut dire que mes connaissances sur l’Iran avant d’entamer ma lecture se résumaient au nom de sa capitale (réponse : Téhéran)!
L’histoire racontée par Marjane Satrapi m’a énormément touchée et m’a donné envie de lire d’autres livres se déroulant dans des pays qui me sont méconnus. J’ai d’ailleurs bien l’intention de me plonger très prochainement dans L’Arabe du futur de Riad Sattouf et Le jeu des hirondelles : Mourir, partir, revenir de Zeina Abirached.
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