Les magazines sont un phénomène tellement plus éphémère que les livres. Du contenu au contenant, ils ont longtemps été conçus pour ne durer qu’un mois — si ce n’est pas qu’une semaine dans le cas des magazines à potins — et finir tout fripés dans un bac de recyclage (au moins). Par contre, on peut observer depuis quelques années l’apparition de magazines qui, sans se prendre pour des livres, proposent du contenu et des formes de plus en plus innovatrices et adaptées au passage du temps.
Il y a, chez nous, un nouvel essor pour ce type de magazine. Que ce soit Dinette, Trois fois par jour ou Nouveau Projet, mais aujourd’hui c’est plutôt en Europe que se publie le magazine dont je veux vous parler : Flow. Offert en anglais, en français et en allemand, avec du contenu différent dans chacune des éditions, on peut dire que Flow est une marque bien établie.
En français, le slogan du magazine est : Un magazine qui fait du bien, alors qu’en anglais, on a le droit à Celebrating creativity, imperfections and life’s little pleasures. Les deux slogans sont simplement parfaits pour décrire ce qui se trouve à l’intérieur de ce magazine.
Flow met de l’avant des artisans et artistes, l’art du papier, la littérature, les petites choses, l’art de prendre son temps et la contemplation du beau. Le simple fait de feuilleter le magazine est un moment de détente. Non seulement le design est magnifique et original, mais même la texture des pages est différente, selon les sections. C’est, en ce sens, une expérience à la fois visuelle et sensorielle.
Côté articles, on y retrouve un savant mélange entre des incursions dans la vie d’artistes, des articles sur les liens humains, des textes sur l’art, la pluie, la nature, toutes ces petites et grandes choses qui rendent la vie belle et intéressante. On y parle aussi d’auteurs-es, d’écriture, d’artisanat et de papeterie. Chaque édition vient avec son propre petit extra de papeterie, tel que des illustrations détachables, un petit guide de sérigraphie, une banderole en triangles ou un mini cahier de notes. À chaque fois c’est une surprise et un plaisir de découvrir ce qui se cache entre les pages de Flow.
Plus jeune, j’étais une grande consommatrice de magazines de mode. Pourtant, à bien y repenser, je ne m’y retrouvais pas vraiment et c’est justement ce qui m’a le plus frappée en lisant Flow, l’impression de s’y retrouver, page après page. Le sentiment d’avoir trouvé quelque chose qui me ressemble, qui me convient, de A à Z. C’est peut-être un peu tiré par les cheveux de parler ainsi d’un magazine, mais c’est surtout que je le vois comme la transposition papier de mes inspirations et aspirations, ni plus ni moins.
Je ne sais pas, de la version anglaise ou de la française, laquelle est ma favorite. Les deux semblent avoir leur personnalité, tout en restant bien fidèles à la marque Flow. Il faudra bien que je me procure le prochain exemplaire — en anglais — d’ici le 10 février, pour m’en faire une idée.
D’ici là, je retourne à Flow, que je prends le temps de savourer comme il se doit.
Photos : Martine Latendresse Charron/ @chezlefilrouge