L’improbable histoire de Saroo est une histoire vraie. Celle d’un petit bout d’homme de six ans, perdu dans une grande ville indienne après s’être endormi dans un train en y cherchant de la nourriture avec son frère. C’est un récit de survie, d’adoption, d’identité et d’espoir.
La petite histoire
Après quelques mois où l’on se demande bien comment un enfant de six ans a pu survivre seul dans une grande ville indienne, Saroo se retrouve dans un orphelinat et se fait adopter par une famille en Tasmanie. Déjà là, l’histoire semble plus vraie que nature et pourtant ce n’est que le début. 25 ans plus tard, bien qu’heureux dans sa vie, Saroo entreprend des recherches pour essayer de retrouver son village natal. N’étant qu’un petit garçon au moment de son adoption, il n’avait que peu d’informations sur son village natal, ni même le nom de sa mère. Par contre, doté d’une mémoire photographique, il regroupa tous les souvenirs qu’il pouvait, se remémorant le chemin pour se rendre chez lui, route qu’il parcourait quotidiennement avant de se perdre. C’est à l’aide de Google Earth (oui, oui) qu’il finit par retrouver son village natal, après des années passées à filtrer les images satellites de l’Inde, à la recherche de monuments et topographies lui rappelant son village. Il retrouve sa famille — ce n’est pas un spoiler — et devient en quelque sorte une figure d’espoir pour tous, la preuve que les miracles existent.
Le récit biographique
Saroo Brierley n’est pas un auteur, mais bien un homme avec une histoire hors du commun qui s’est fait offrir l’opportunité d’écrire. En ce sens, l’écriture n’est aucunement au centre de ce récit. Elle est très simple, sans flafla, sans finesse.
Considérant la profondeur de l’histoire et l’impact que de tels événements peuvent avoir sur un enfant, j’aurais aimé être immergée un peu plus dans les émotions de Saroo, dans ses pensées, dans les conflits intérieurs engendrés par cette quête. Ces thèmes sont tous présents, mais ne sont pas assez exploités à mon goût. N’en reste pas moins qu’on se retrouve captif de l’histoire et que le style finit par passer bien loin derrière. Doté d’une mémoire phénoménale — et ayant peut-être arrondi quelques coins ronds pour bénéficier à l’histoire — Saroo raconte les mois passés à quêter de la nourriture, seul, à ne pas pouvoir faire confiance aux adultes, à dormir dans les stations de trains. Il raconte comment il a fini par se faire adopter par un couple chez qui il eut une enfance heureuse. Il devient rapidement Australien, n’oubliant pourtant jamais son enfance en Inde, s’accrochant aux images et aux souvenirs. Ce n’est que bien plus tard qu’il décidera de partir à la quête de son village natal et de sa famille biologique, sentant qu’il manquait des pièces à son identité.
J’ai dévoré ce livre en une journée, captivée par le récit de Saroo, sa force, sa quête et l’espoir qui transperce les pages. Parce que s’il y a bien quelque chose qui ressort de cette histoire vraie, c’est bien l’espoir, la force des liens familiaux et du destin.
Je le conseille à tous ceux qui veulent se perdre dans une histoire tout aussi dépaysante que déconcertante.
Le film
Tout de suite après avoir fini le livre, j’ai décidé de me plonger dans le film. Peut-être aurais-je dû prendre le temps de décanter, de poser le livre et d’attendre quelques jours, mais j’en voulais encore plus et je n’ai pas été déçue.
Bien sûr que le film est un peu plus sensationnaliste. Nicole Kidman y joue la mère désemparée et déstabilisée par la quête de son fils, alors qu’aucune mention de ce genre n’est faite dans le livre. Le frère adoptif de Saroo, aussi originaire de l’Inde, semble souffrir de troubles d’adaptation le suivant jusqu’à l’âge adulte alors que, dans le récit, tout semble plus calme, plus simple.
N’en reste pas moins que le film est très près du récit de Saroo Brierley, les détails importants y sont tous. Contrairement au livre, l’accent est clairement mis sur l’émotion, que ce soit à travers les dialogues ou bien les magnifiques images qui nous captivent deux heures durant.
Je conseillerais le film aux curieux qui cherchent peut-être plus à ressentir l’émotion de la quête qu’à la comprendre, de l’intérieur.
Quel est le roman inspiré d’une histoire vraie qui vous a le plus touché?