Quand j’étais jeune, je détestais les bandes dessinées, je trouvais que ça laissait trop peu de place à mon imagination et je n’arrivais pas à prendre le rythme. C’est bien plus tard, alors que je travaillais à la bibliothèque de mon cégep, que j’ai découvert le plaisir des romans graphiques. J’ai appris à aimer la vitesse, particulièrement cette certitude qu’avant la fin de la journée j’aurais fini ma lecture. J’aime aussi comment on peut combler quelques minutes de vide, en suspens entre deux obligations, avec une BD. C’est une chose que je trouve beaucoup plus difficile à faire avec un roman. Et j’aime le nouvel esthétique adopté par de nombreux romans graphiques, qui semble s’inspirer de l’aquarelle et du dessin au pastel. Bref, je me suis réconciliée avec ce genre littéraire et c’est tant mieux parce que cela me permet de faire de magnifiques découvertes, comme la biographie de Hannah Arendt en image.
Qui est Hannah Arendt?
Elle est née en Allemagne, en 1906, où elle étudiera la philosophie, mais étant juive, elle devra fuir, d’abord vers la France, puis aux États-Unis où elle écrira la majorité de son oeuvre. Bien qu’ayant commencé en philosophie, elle se positionne davantage comme politologue. Son expérience de la Deuxième Guerre Mondiale l’emmènera à réfléchir sur les différents types de gouvernement. Ses réflexions aboutiront à l’écriture du livre Les origines du totalitarisme, qui est un des ouvrages qui a le plus influencé les sciences sociales au XXe siècle.
L’intérêt de la BD
Étant une étudiante en sociologie, il m’est déjà arrivé de croiser la pensée d’Arendt au cours de mes lectures, mais je ne connaissais pas du tout la personne. J’étais très enthousiaste à l’idée de mieux comprendre ce qui avait poussé cette femme terriblement intelligente à s’intéresser à la politique et plus particulièrement aux régimes totalitaires. Je n’ai pas été déçue! La BD trace un portrait réaliste et sans flafla d’une femme déterminée qui a soif de comprendre. L’important pour Hannah Arendt n’était pas tant l’endroit où elle se trouvait, mais plutôt les gens qui l’entouraient, qui lui permettaient de développer sa pensé et son esprit critique. Elle voulait toujours avoir les idées claires, être capable et avoir le temps de réfléchir. Les dessins servent bien le ton de la narration à la première personne. à la fois sobres et élégants, ils contribuent définitivement au plaisir de la lecture.
Cette collection de roman graphique, Grands Destins de Femmes, propose également les biographies de Virginia Woolf et Coco Chanel, qu’il me tarde d’aller découvrir!
La vie de qui aimeriez-vous découvrir grâce à un roman graphique?
J’ai toujours voulu lire Arendt depuis que j’ai écouté un podcast sur sa personne et la controverse qu’a suscité « the banality of evil ». Cette BD offre une belle fenêtre dans son monde. Merci!
J’aimerais découvrir la vie de Edie Sedgwick à travers un roman graphique, mais je crois que toute adaptation est vouée à être superficielle. On connaît trop peu d’elle, et Andy Warhol et Bob Dylan n’ont jamais voulu donner l’histoire complète.
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Ca m’intéresse! merci et bonne soirée!!!
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