Je n’ai jamais été le genre de personne qui ressent l’absolu besoin de se procurer un souvenir matériel relié à l’endroit qu’elle vient de visiter. J’aime prendre des photos, m’abreuver d’images mentales, garder en tête des recettes locales à reproduire à la maison, etc. Par contre, ma plus grande faiblesse est ma manie d’acheter compulsivement —, et ce, même si mon budget est un peu plus tight — des livres, des éditions spéciales… Puis cet été, je me suis offert, avec mon conjoint, un voyage auquel je rêvais depuis longtemps : un mois backpack en Europe, sans aucun itinéraire précis. Ce mois-là, j’ai passé une partie de ma deuxième semaine de voyage en Belgique, et c’est là que j’ai déniché mon — presque — seul souvenir matériel, aka un livre (badumtsi). Mon choix s’est arrêté sur La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules de l’auteur français Philippe Delerm, et mon seul regret est de ne pas l’avoir acheté à ma meilleure amie qui avait fait un voyage similaire au mien l’été dernier.
Je cherchais quelque chose à lire lorsque je m’étendais dans un parc, entre deux musées. Un petit page-turner relax, apaisant. Ce petit recueil de nouvelles m’inspirait avec ses douces illustrations signées Jean-Philippe Delhomme et ses référents européens. Je me disais qu’en rapportant La première gorgée de bière chez moi, j’allais posséder un magnifique et authentique souvenir du plus beau mois de ma vie (lol).
Le dimanche soir! On ne met pas la table, on ne fait pas un vrai dîner. Chacun va tour à tour piocher au hasard de la cuisine un casse-croûte encore endimanché – très bon le poulet froid dans un sandwich à la moutarde, très bon le petit verre de bordeaux bu sur le pouce, pour finir la bouteille.
Philippe Delerm saisit merveilleusement bien l’ambiance française, voire européenne en général (qui est un peu plus relax et posée, je trouve). Par sa capacité à saisir les moments les plus anodins de nos vies, Delerm est capable de recréer un sentiment de nostalgie, et ce, avec une étonnante justesse. Pendant ma lecture de ce recueil, il m’est souvent arrivé de m’arrêter de lire afin de rêvasser à des moments précis : écosser des petits pois, mettre son tout premier pull automnal; puis les longues promenades à bicyclettes, les slushs au melon d’eau, etc. Prendre le temps de prendre une pause, d’apprécier des petits moments aussi banals que ceux mentionnés précédemment s’est avéré nécessaire pour mes crises d’anxiété (même si j’étais choyée de pouvoir voyager!). Je devais impérativement m’arrêter sur le beau qui m’entourait, sinon je m’isolais. La première gorgée de bière a été une sorte d’anxiolytique lors de cette expérience, je me sentais presque rassurée de savoir que je pouvais respirer un peu et prendre le temps de lire quelques pages, histoire de feeler un ti-peu mieux. Je dirais que ce recueil en est définitivement un feel good : presque aussi apaisant que de regarder des vidéos Tasty One-Pot, ou de bébés félins, héhé.
Est-ce qu’il y a un livre qui vous rassure, qui vous fait sentir bien?