Moi, je suis pas comme les autres.
Je marche sur la Terre, je vais à l’école,
j’ai une maison, un papa, une maman et un chien.
Ça, c’est normal.
Mais le truc bizarre, c’est que plusieurs fois par jour,
je voyage sur une autre planète.
L’imagination enfantine à l’âge adulte est trop souvent broyée par les responsabilités, le quotidien en urgence et les to-do-lists qui n’en finissent plus… Un album pour recommencer à rêver un peu : pourquoi pas?
C’est avec des croquis délicats et colorés, avec un petit Léon adorable et attachant, que nous arrive le duo Jo Witek et Stéphane Kiehl. Cet album nous ouvre, avec justesse, une porte menant à l’univers imaginaire des enfants.
Un album qui, sans aucun doute, fera surgir des souvenirs d’enfance; les bols de céréales, les dessins de craie, les mains sales, les premières journées d’école, les courses de petites voitures, toutes ces grandes premières fois…
Léon est un petit garçon aussi sensible que rêveur. En apparence, il est un enfant comme les autres. Tout de ce qu’il y a de plus ordinaire. Page après page nous découvrons son espace, sa bulle; il nous partage sa petite vie quotidienne. Souvent, il part dans son monde à lui, lorsque sur terre tout devient trop complexe. Les coloriages qui débordent trop, les copains, la séparation du matin vers l’école, la timidité et cette impression d’être toujours un peu différent. Une vie pas toujours facile lorsqu’on est un petit rêveur.
Sur ma planète, ceux que j’aime
restent avec moi toute la journée :
papa, maman, mon robot Philippe
et mon chien Patatras.
C’est chouette
Il est souvent seul, à l’écart de ses camarades de classe. Il se sent étrangement pas comme les autres. Son imagination débordante lui fait penser qu’il est un extraterrestre. Sa grande planète c’est la lune. Ses égarements, ses voyages sont une manière d’échapper au quotidien banal, ennuyeux ou triste. Tout est possible dans l’univers de Léon. Il n’y a pas de limite à l’imagination, et cela réjouit Léon.
Tout en poésie et avec une immense tendresse, cette histoire propose aux enfants les aspects de l’imagination et le bonheur de s’en servir. Un album qui démontre aux lecteurs (les petits comme les grands) qu’ils ne sont pas les seuls à vouloir s’égarer un peu dans les nuages. Qu’il est bien d’avoir un petit coin, un espace, dans le fond de notre tête pour s’échapper un peu. Sommes-nous peut-être tous des extraterrestres au fond ?
De plus, l’auteure nous invite à réfléchir délicatement sur les facettes de la timidité, car comme beaucoup, Léon est un garçon timide. Il n’ose pas aller vers les autres. L’histoire met en avant cette difficulté de s’ouvrir aux autres, mais qu’il ne suffit parfois que d’un petit pas et d’un peu de courage pour s’intégrer.
Source : Stéphane Kiehl
Sur chaque page, de petites découpes en forme de planète animent l’histoire, ce qui offre une lecture dynamique et attrayante; dévoilant ainsi chaque pensée ainsi que l’imagination du garçon. Une particularité de mise en forme, qui donne envie de tourner les pages encore et encore. Une fantastique combinaison entre l’histoire, les illustrations, les teintes parfois claires, parfois éclatantes, qui crée parfaitement l’univers imaginaire désiré par le duo. Avec sensibilité et une délicate candeur, Jo Witek décortique à la perfection les rêvasseries, les mots d’enfants, le sentiment d’être différent, de pas savoir faire correctement, de pas être capable, de faire tout de travers et les malaises qu’ont les enfants de se sentir différent. Une histoire qui saura assurément réconforter les jeunes lecteurs.
Laissez-vous charmer par ce petit Léon.
Une lecture inoubliable en grand vent de fraîcheur et de tendresse; tout cela, en quelques pages semi-cartonnées.
Léon l’extra petit terrestre
Jo Witek et Stéphane Kiehl
Éditions de la Martinière jeunesse
Dès 5 ans