Quand j’ai commencé ma lecture du premier recueil de Rupi Kaur, Milk and Honey, j’étais assise à la terrasse d’un restaurant, et derrière mes verres fumés, je pleurais à chaudes larmes. Donc, lorsque je me suis procuré son second opus, The Sun and Her Flowers, c’est dans l’intimité de ma chambre que je l’ai débuté.
Le livre de poèmes est divisé en 5 parties : wilting (se flétrir), falling (tomber), rooting (s’enraciner), rising (s’élever) et blooming (fleurir). À travers ces différents chapitres, Rupi Kaur explore les thématiques de l’abus, du viol, de la peine d’amour, de l’immigration, du déracinement, de la famille, de l’amour envers les autres et envers soi, mais surtout, celui de la résilience.
J’ai dû prendre mon temps pour lire The Sun and Her Flowers, car certains poèmes venaient rouvrir de vieilles blessures et me faisaient pleurer à en hoqueter. Oui, ce livre devrait être précédé d’une introduction listant tous les « trigger warnings » possibles et inimaginables. Mais attention! Si Rupi Kaur vient tourner le couteau dans la plaie, c’est pour mieux en faire sortir le méchant, désinfecter le tout et accélérer la cicatrisation.
Les femmes dans son œuvre sont fragiles mais fortes, victimes mais puissantes, elles sont unies entre elles et se soutiennent pour mieux grandir malgré les épreuves.
J’ai demandé à quelques-unes des collaboratrices du Fil rouge de me faire part de leurs commentaires après leur lecture de Rupi Kaur. Voici leurs impressions :
Marjorie :
Lire Rupi Kaur, c’est se retrouver face à soi-même, c’est être confronté, c’est toujours une rencontre chargée en émotions, page après page. Bien sûr qu’il y a certains poèmes qui m’ont moins touchée, mais je ne lui en tiens pas rigueur. J’ai l’impression qu’elle a voulu toucher à tout, à sa propre expérience, à ses origines, à l’expérience universelle qu’est la vie et il est inévitable, en voulant toucher à tout, de ne pas toucher tout le monde, à chaque instant. N’empêche que, dans la simplicité de ses textes et dans la véracité de ses émotions, chacun y trouve son compte.
La force de Kaur est justement dans cette simple façon qu’elle a de raconter, de toucher directement là où ça fait mal, de poser le premier baume sur certaines blessures, de faire du bien et de faire mal à la fois.
Alors que j’ai lu certains poèmes à la va-vite, j’ai aussi relu certains à deux ou trois reprises, question de m’imprégner bien comme il faut de chacun des mots. En ce sens, il est vrai que j’ai trouvé ma lecture un peu inégale, mais j’ai été surprise par les émotions que certains poèmes ont fait émerger en moi, et, pour ça, je ne peux que saluer le travail et le talent de Kaur.
Finalement, je crois que, pour vivre une « expérience » tout en lisant chacun des poèmes, il est intéressant de les lire à haute voix. Ça apporte une autre dimension émotionnelle aux écrits qui se rapprochent vraiment du spoken word.

Martine :
Comme beaucoup, j’avais été estomaquée par Milk and Honey. J’étais surprise d’autant aimer la poésie, et surtout en anglais. Les poèmes de Rupi Kaur venaient me toucher comme si peu de poètes ont su le faire et ça m’avait un peu déstabilisée. Je me souviens avoir terminé ma première lecture les yeux pleins d’eau. J’avais donc beaucoup d’attente pour son deuxième.
J’ai savouré ma lecture par petits moments, me permettant de lire quelques pages ici et là pendant la dernière semaine. Comme Marjorie le mentionne, j’ai trouvé qu’elle voulait toucher à beaucoup de sujets dans celui-ci. C’est ce qui fait que j’ai trouvé ce recueil un peu inégal. Néanmoins, il y a encore, en l’espace de quelques mots, des pages qui m’ont littéralement émue aux larmes et que j’ai chuchotées pour encore plus entendre la beauté, la vérité, des mots choisis.
J’ai particulièrement aimé les pages où Rupi Kaur parle de sa mère, de son courage, de son amour pour elle et des difficultés que celle-ci a vécues dans sa vie. C’était à mon sens, les pages les plus fortes.
Caroline :
Je suis en ce moment dans une des années les plus éprouvantes que j’ai vécues à ce jour au niveau personnel. Les mots de Rupi Kaur non seulement me touchent directement au cœur, ayant plusieurs similitudes avec ma vie, mais aussi me consolent dans toute ma tristesse des derniers mois. J’ai enfin le sentiment que quelqu’un a trouvé les mots parfaits pour me comprendre. En lisant les mots de Rupi Kaur, je retrouve aussi un peu mon âme que je croyais avoir perdue. Assurément, ses deux recueils auront pour toujours une grande place dans ma bibliothèque et dans ma vie.
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