Best-seller international vendu à trois millions d’exemplaires qui figure sur la liste des 100 livres incontournables d’ici de Radio-Canada et choix du Oprah’s Book Club, ce premier roman de l’auteure canadienne Ann-Marie MacDonald m’intriguait. J’ai choisi de me lancer dans cette brique de 700 pages, une fiction à saveur historique qui m’a transportée totalement ailleurs, dans une toute autre époque.
Île du Cap-Breton, Nouvelle-Écosse, nous sommes au début du 20e siècle. James Piper, réparateur de piano, s’enfuit avec Materia Mahmoud, fille d’une riche famille d’immigrés libanais, puis il l’épouse. Kathleen, Mercedes, Frances et Lily naîtront de cette union, mais bien vite, les liens se déchireront, la famille se déconstruira au gré des malheurs, des drames et des aléas de la vie qui modifieront le destin de chacun.
Paru en 1996 dans sa version originale, Fall on your Knees, et traduit en 1999, le livre dépeint un quotidien plutôt sombre où les tourments personnels de chacun affectent le bonheur de la famille.
Il y a des passages qui m’ont renversée, c’est dur par moment, il y a beaucoup de moments d’ombre. Un papa qui s’en va faire la guerre, une jeune adolescente qui décide de se prostituer, des bébés mort-nés, une enfant qui incarne le diable. Et puis, certains passages de lumière, une nouvelle amitié qui se forme, la famille qui se recoud et surtout, les morts qui continuent à vivre dans la mémoire au parfum de cèdre de ceux qui les aiment.
C’est aussi un roman dans lequel on s’accroche, grâce au mélange de suspens qui nous tient en haleine, de mystère où certaines choses ne peuvent s’expliquer ou restent secrètes. Avec l’habileté de la conteuse, on plonge tout de suite dans cette histoire à travers laquelle perce parfois des moments d’espoir durant lesquels on ose espérer que les choses changeront pour le mieux.
Un roman inspiré de l’héritage familial de l’auteure
Si le roman d’Ann-Marie MacDonald est si captivant, c’est surtout parce qu’il est bien construit et l’écriture est presque poétique, mais aussi parce que son histoire est très réaliste. Le temps arrêtait d’avancer pendant que mes cinq sens étaient en alerte. En effet, on sent l’air salin, on goûte les saveurs de la cuisine libanaise, on entend le chant renversant de la chaude voix de Kathleen et les notes du piano qui l’accompagne, on voit les paysages de cette ville minière du Cap-Breton et de son bord de mer.
Femme pluriel
Dernier point que j’aimerais souligner. Un parfum de cèdre, c’est l’histoire d’Elles, c’est un portrait diversifié de filles au caractère fort (parfois enfoui, parfois omniprésent). Une mosaïque de fille devenue adulte trop tôt, d’adolescente à la découverte de sa sexualité, d’artiste qui rêve de carrière, de sœur qui doit rester à la maison pour répondre aux besoin de la famille. Les femmes sont mises de l’avant dans Un parfum de cèdre. Et elles sont uniques, leur parole est puissante et chacune d’elles est la lueur d’espoir qui tente de percer à travers le livre.
Et vous, dans quel sorte de roman aimez-vous vous plonger pendant l’hiver?
Jai apprécié votre article, vraiment bien.
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