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Ce qui nous tue dans Le bleu de la nuit

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Petite femme, mais on le lui a déjà trop dit, Joan Didion possède une prose incontournable pour tous les fervents de littérature.

Pour ma part, Le bleu de la nuit fut mon initiation à l’auteure. J’ai aimé d’amour son premier chapitre, un genre d’introduction au roman. Il s’agit de définir ce qu’est « le bleu de la nuit ». Un moment particulier : l’approche de la nuit, qui n’est pas tout à fait la fin de la clarté… il s’agit plutôt de son annonce.

La Femme Cassée

Je dirais que, curieusement et bien que ce soit loin d’être un roman de suspense, j’étais maintenue en haleine tout au long de ma lecture. Le bleu de la nuit et son histoire m’intriguaient inexplicablement. En terminant la dernière page, j’ai réalisé qu’en fait, j’attendais des réponses. Joan Didion pose tellement de questions dans son livre, qu’on a l’espoir qu’elle y réponde jusqu’à la toute fin du roman. Cependant, elle n’en fait rien. Mais en fait, qui peut répondre à ces questions?

Qu’est-ce que la perte? Comment y survivre?

Faut-il se souvenir? Faut-il oublier?

Qu’est-ce qui fait peur dans la vieillesse?

Le roman nous laisse donc seul.e avec nous-même. Face à des réflexions et des souvenirs douloureux qu’on voudrait peut-être éviter. Évidemment, cela nous fait grandir, forcés que nous sommes alors de penser au passé, à comment recomposer un avenir malgré notre finitude et malgré les pertes.

En fait, le cœur du roman, c’est Quintana, la fille adoptive de Joan Didion, décédée du vivant de l’auteure et après la mort du mari de Joan; je vous recommande d’ailleurs à cet effet son roman L’année de la pensée magique.

Dans Le bleu de la nuit, les fleurs sont à l’honneur parmi les mots choisis; un hommage à la délicatesse, à la fragilité, plus qu’à la beauté, à mon avis. La vieillesse, l’enfance et la vie ont ça de commun : ce sont des choses délicates, il faut en prendre soin. Les fleurs donc, s’agencent à la mélancolie qui demeure en nous après qu’on ait refermé le livre.

Sans – jamais – verser dans le quétaine, ni le déjà-vu.

J’ai lu ce livre d’un trait. Impossible de faire autrement pour moi.

Ce qui nous tue

Ce qui nous tue dans ce livre, c’est la capacité de l’écrivaine à rapporter un bout de vie anodin et à glisser ensuite une phrase coup de poing, qui semble sortir de nulle part, mais qui pourtant se devait d’être là :

Il y eut une saison pour que j’aie un enfant. Cette saison est passée.

D’une grande générosité et sans pudeur, ce Le bleu de la nuit de Joan Didion.

Avez-vous déjà lu Joan Didion?

 

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