Littérature étrangère
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Tout s’effondre: livre classique et tragédique

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C’est dans un cours de littérature étrangère à l’université que j’ai entendu parler pour la première fois de ce livre, Tout s’effondre de Chinua Achebe. À la question « quel est votre livre classique, le livre qui vous a le plus marqué dans votre vie? », une étudiante avait nommé celui-ci, alors je l’avais noté, curieuse de découvrir comment cet oeuvre aurait pu la toucher.

Tout s’effondre (Things fall appart, dans sa version originale en anglais) met au coeur de son histoire Okonkwo, un homme rigide et autoritaire qui déteste l’échec. Au sein d’Umuofia, un village typique du Nigeria, il est reconnu et respecté par les membres de son clan. Pourtant, Okonkwo est accablé de chagrin lorsque que les choses se transforment et ne vont plus comme il le désirait. Que ce soit les sécheresses qui rendent les récoltes moins fructueuses ou encore l’insatisfaction qui règne au sein de ses relations familiales, la vie pose plusieurs défis sur son chemin. Un jour, le pire arrive quand les missionnaires britanniques, les Blancs, débarquent dans son village dans le but d’assimiler son peuple. Il ne se laissera jamais soumettre et tentera de lutter pour que son clan conserve les traditions si importantes de leurs ancêtres.

Tel une fable ou un conte, le livre est parsemé de plusieurs petites leçons de vie et de passages un peu philosophiques, un peu moralisateurs. Dans l’ensemble, comme l’exprime le titre, l’univers dans lequel baigne le roman est plutôt sombre. Le titre est très évocateur, mais c’est à travers les images, les scènes que présentent l’auteur qu’il prend tout son sens, qu’on arrive, en tant que lecteur, à constater l’ampleur de la situation. Un feu qui dévore tout, des Dieux tout puissants qui punissent les Hommes et beaucoup de passages où les personnages sont simplement impuissants face aux règles, face au destin ou face aux missionnaires qui viennent les envahir et qui au final, auront raison d’eux.

***

« Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, l’histoire de la chasse glorifiera toujours le chasseur. »

J’ai bien aimé cette citation que l’auteur se plaisait à citer. Lui-même devenu en quelque sorte le lion, il a été le premier à prendre parole à travers sa plume poignante pour faire entendre la voix de son peuple. Une voix que l’on n’entend pas si souvent, en effet. C’est ici que l’oeuvre prend tout son sens.

Un roman historique bouleversant

Je pense que le roman s’apprécie quand on comprend le contexte social et historique du Nigeria précolonial dans lequel il s’inscrit. Avec un peu de recherche, j’ai été beaucoup plus sensible face aux personnages de l’histoire, mais aussi parce que la colonisation est un enjeu réel.

Certes, ce livre m’a confrontée dans mes valeurs, car l’action prend place dans une époque qui est loin de ressembler à la mienne et où je ne me rattache pas du tout aux traditions dans lesquelles la communauté est très ancrée. Mais le côté très humain et universel prend le dessus au final. Et c’est de cette manière que Tout s’effondre a tout de même réussi à me toucher. Même si le personnage est loin d’être attachant, j’ai fini par le prendre en pitié, parce que son clan, les colonisés, était dans une position de soumission et il a tout tenté pour défendre les siens et sauver sa culture.

Un classique de la littérature étrangère

Je pense que, pour tout ceux qui s’intéressent à la littérature étrangère et à l’histoire, qui sont ouverts au dépaysement et qui sont prêts à être bouleversés dans leurs valeurs tout comme dans leurs émotions, Tout s’effondre est un livre très intéressant, concis et écrit dans une superbe langue.

Si je le relis un jour, je suis sure que j’y verrai d’autres subtilités, que j’arriverai à comprendre encore plus les raisons de la révolte d’Okonkwo. Alors, je laisserai reposer le livre sur ma tablette un peu, puis on verra s’il fera ses preuves en tant que « classique ».

Et vous, quels sont les oeuvres de la littérature étrangère qui vous ont le plus marqué?

 

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