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Tout s’effondre: livre classique et tragédique

C’est dans un cours de littérature étrangère à l’université que j’ai entendu parler pour la première fois de ce livre, Tout s’effondre de Chinua Achebe. À la question « quel est votre livre classique, le livre qui vous a le plus marqué dans votre vie? », une étudiante avait nommé celui-ci, alors je l’avais noté, curieuse de découvrir comment cet oeuvre aurait pu la toucher. Tout s’effondre (Things fall appart, dans sa version originale en anglais) met au coeur de son histoire Okonkwo, un homme rigide et autoritaire qui déteste l’échec. Au sein d’Umuofia, un village typique du Nigeria, il est reconnu et respecté par les membres de son clan. Pourtant, Okonkwo est accablé de chagrin lorsque que les choses se transforment et ne vont plus comme il le désirait. Que ce soit les sécheresses qui rendent les récoltes moins fructueuses ou encore l’insatisfaction qui règne au sein de ses relations familiales, la vie pose plusieurs défis sur son chemin. Un jour, le pire arrive quand les missionnaires britanniques, les Blancs, débarquent dans son village dans le …

Club de lecture : L’autre moitié du soleil

Dimanche 22 octobre 2017 Pour une seconde fois en 24 heures, nous nous retrouvons au café Chez l’Éditeur. C’est toujours un plaisir de nous retrouver dans ce café lumineux, entouré de livres, sur cette grande table de bois autour de laquelle les discussions coulent de soi. Cette fois-ci, pour notre seconde séance de notre club féministe, nous sommes en effectif réduit, à quatre autour de la table et nous nous demandons bien comment nous allons meubler notre temps. En plus, les deux participantes n’ont pas terminé le livre du mois. C’est des choses qui arrivent, surtout lorsqu’on donne à lire un livre de 660 pages tel que L’autre moitié du soleil de Chimamanda Ngozi Adichie. On profite du petit groupe pour se payer la traite avec les plus gros breuvages chauds possible, parfait pour la clémente température d’automne. On se rappelle qu’en septembre, lors de notre première rencontre, on était en pleine canicule. Considérant les lectures non terminées nous décidons de changer notre première question habituelle — qu’en avez vous pensez? – pour comprendre ce qui …

abusRemove term: Bibliothérapie BibliothérapieRemove term: Chimamanda Gnozi Adichie Chimamanda Gnozi AdichieRemove term: Dogmes DogmesRemove term: L'hibiscus pourpre L'hibiscus pourpreRemove term: Le fil rouge Le fil rougeRemove term: le fil rouge lit le fil rouge litRemove term: les livres qui font du bien les livres qui font du bienRemove term: littérature nigériane littérature nigérianeRemove term: Nigéria NigériaRemove term: religion religionRemove term: violence violenceRemove term: violence psychologique violence psychologique

L’hibiscus pourpre : religion, abus et dogmes

L’hibiscus pourpre, tout dernier roman de l’auteure nigériane Chimamanda Gnozi Adichie est aussi la première fiction de l’auteure qui se retrouve entre mes mains. Après avoir lu – et adoré- Nous sommes tous des féministes et Chère Ijeawele, il était plus que temps de me plonger dans l’un de ses romans. J’aurais tout aussi bien pu me plonger dans Américanah ou Autour de ton cou, mais c’est par L’hibiscus pourpre que j’ai choisi de découvrir la prose de l’auteure. Un lent début Campé dans un Nigéria post coup d’État, Adichie s’immisce dans le quotidien de Kambili, jeune adolescente nigériane vivant dans une famille aisée dont le père, propriétaire d’usines, est un catholique fondamentaliste hautement placé et très respecté dans leur communauté. Les premières pages, disons les 60 premières, m’ont laissée plus ou moins de glace. Pourtant, c’est dans ces premières pages que s’installe le drame, mais tout s’installe tellement doucement, si lentement qu’il faut patienter quelque temps avant de comprendre toutes les subtilités et tous les non-dits dans lesquels se déroule l’histoire. Par contre, du moment où l’histoire …

Le meilleur reste à venir; l’éveil d’une militante

Enitan et Sheri sont deux jeunes filles en rupture contre l’ordre et le désordre d’un Nigeria à peine sorti de la guerre du Biafra, un pays où se succèdent coups d’Etat militaires et régimes dictatoriaux. Deux jeunes filles puis deux femmes qui, du début des années 1970 au milieu des années 1990, veulent échapper à l’enfermement d’une société oppressive et machiste. Sheri, belle et effrontée mais blessée à jamais, choisira l’exubérance et la provocation. Enitan tentera de trouver son chemin entre la dérive mystique de sa mère, l’emprisonnement de son père, sa carrière de juriste et le mariage lui imposant, en tant que femme, contraintes et contradictions. J’ai entamé Le meilleur reste à venir de Sefi Atta parce que j’avais envie de découvrir de nouveaux auteurs et que la littérature de l’Afrique de l’Ouest me semblait riche et vaste. Je n’avais jamais vraiment lu de littérature nigériane, si ce n’est de Nous sommes tous des féministes de Chimamanda Ngozi Adichie. Martine a lu Autour de ton cou, alors que Marion a lu Americanah et toutes deux ont …

Americanah ou Comprendre l’Amérique pour les Noirs non américains

D’accord, ça craint d’être pauvre et blanc, mais essayez d’être pauvre et de couleur. […] « Pourquoi faut-il que nous parlions toujours de race? Ne pouvons-nous pas simplement être des êtres humains? » […] « C’est exactement le privilège des Blancs, que vous puissiez faire ce genre de réflexion. » La race n’existe pas véritablement pour vous parce qu’elle n’a jamais été une barrière. Les Noirs n’ont pas le choix. (p. 384-385) Je suis tombée sur Americanah de Chimamanda Ngozi Adichie lors d’un salon du livre, par hasard. Voyant que je scrutais le livre avec attention, une libraire est venue me voir et ce qu’elle m’a dit m’a donné immédiatement envie de le lire. C’était l’histoire, disait-elle, d’une Nigérienne qui arrive aux États-Unis et qui découvre alors que la couleur de sa peau a une importance qu’elle ne lui avait jamais accordée jusqu’alors. Le livre racontait l’expérience que cette femme a vécue, confrontée à une réalité et à des situations nouvelles qui ont fait naître chez elle des réflexions sur la race et le racisme. Bref, je suis enjouée, je note …