Littérature jeunesse
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Les marées d’un continent à l’autre

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Capucine se sent tellement différente de sa famille. Entre sa mère esthéticienne qui ne cesse jamais de parler et son père toujours parti en voyage d’affaires, elle a beaucoup de difficulté à trouver sa place. Puis un jour, sa mère cesse de jacasser. En menant ses recherches et en posant des questions auxquelles ses parents n’osent pas répondre, Capucine découvre qu’elle a une soeur aînée, que sa mère avait mise en adoption en Angleterre.

C’est ainsi que débute le grand voyage de Capucine. Elle part seule à la rencontre de cette sœur inconnue, pour qui elle a pourtant déjà un attachement puissant. C’est sur l’île de Jersey, entre les journées à la plage et les soirées sur la terrasse, qu’elles se découvriront.

Un vent marin

Le roman Les marées de Brigitte Vaillancourt est une véritable vague qui nous enveloppe et nous rafraichit. Ce court récit de la littérature jeune adulte réussit à ne pas tomber dans les clichés et le déjà-vu. La rencontre des deux personnages principaux se fait sans artifices, comme dans la vraie vie, elles doivent apprendre à se connaitre et à se comprendre.

Mais encore plus que la psychologie des personnages, qui reste tout de même en surface, ce roman ne pouvait que me charmer avec l’omniprésence de la mer d’une page à l’autre. Capucine rêve d’étudier les baleines et sa sœur Joy vit sur une terre entourée d’eau. La mer devient plus qu’un lieu, elle est un personnage influent. Son calme nous berce et ses vagues nous tourmentent, tout comme la pluie qui nous offre un moment de recueillement. Le jeu entre la présence de l’eau et les actions des personnages est très réussi.

Isoler le jeune adulte

Le seul détail qui m’a un peu dérangée, c’est que les émotions sont souvent cachées ou modérées. Jamais on ne cherche à comprendre les réactions des personnages, si quelqu’un pleure c’est qu’il est triste, that’s it. Je ne crois pas que, parce qu’il s’agit de littérature destinée aux adolescents, l’on doive diminuer les sentiments vécus au fil de l’histoire. Au contraire, c’est une bonne période pour commencer à séparer les différents ressentis, les séparer de leurs boites respectives et comprendre que tout n’est pas blanc ou noir dans l’éventail des émotions. On peut être triste et heureux à la fois, pour différentes raisons. Ce n’est malheureusement pas ce que j’ai perçu dans Les marées.

Ce fût une lecture agréable et légère, mais j’en aurais voulu plus. Plus de quotidien, de banal qui permet de réellement découvrir les personnages. Car Capucine, qui est aussi narratrice, apprend à connaitre sa nouvelle sœur et sa famille, mais le lecteur ne peut le faire.

Vous arrive-t-il, vous aussi, de trouver que la littérature jeune adulte n’approfondit pas assez ses sujets et émotions?


Le fil rouge remercie les Éditions du Boréal pour le service de presse.

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