Littérature canadienne
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Bad Girl, récit intime d’une autrice

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Je n’en suis pas à mon premier livre écrit par Nancy Huston. Je dévore ses fictions et me délecte de ses mots assez souvent pour dire qu’elle fait partie de mes auteurs préférés. J’appréhende bien le jour où je vais avoir terminé son oeuvre complète et qu’il faudra que j’attende une nouvelle sortie de sa part… Il y a quelques mois, j’ai sorti la fin de session de ma tête en lisant Bad Girl, son récit autobiographique.

La forme: « autobiographie intra-utérine »

L’autrice utilise la narration à la deuxième personne, le « tu » étant adressé à la petite Nancy sur le point de naître, dans le ventre de sa mère. Cela change toute la manière dont les points biographiques sont amenés, rendant le tout beaucoup plus intime et moins linéaire. Les chapitres sont courts, parfois seulement constitué d’un paragraphe, racontant une courte anecdote.

«Toi, c’est toi, Dorrit [Nancy]. Celle qui écrit. Toi à tous les âges, et même avant d’avoir un âge, avant d’écrire, avant d’être un soi. Celle qui écrit et donc aussi, parfois, on espère, celui/celle qui lit.

Un personnage. »

J’ai adoré cette forme de narration inhabituelle, originalement conçue, permettant à l’autrice de parler à son jeune soi, de l’informer sur ce qui va lui arriver, de lui montrer du doigt tous les petits détails qui vont faire d’elle une écrivaine.

La place du féminisme et de la création littéraire

Dans Bad Girl, le féminisme est abordé dès le début. Nancy Huston va expliquer la place des femmes dans la société et dans la littérature à son soi pas encore né, la prévenir de ce qui l’attend. Lui décortiquer l’historique familial de fond en comble, de la grand-mère féministe à sa mère aux grandes ambitions. J’en ai relevé de beaux passages, pleins de vérités. Ces vérités menant à la place des femmes artistes, à l’importance de créer et d’écrire des histoires.

« Tu peux être cela, dire cela, avoir et faire cela. Tu peux être, dire, avoir et faire tout ce que tu veux, pourvu que les mots et la musique ne s’interrompent jamais. Parce que ta propre histoire crie famine, les histoires des autres doivent se déverser en toi sans arrêt, te nourrir à chaque instant. »

Je peux conclure en disant que cette « autobiographie intra-utérine » permet d’avoir de belles réflexions sur la place de la création dans l’intime. Si vous avez déjà lu Nancy Huston, lire Bad Girl, vous permettra de mieux comprendre l’autrice et sa démarche.

Et vous, aimez-vous lire des autobiographies?

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