Littérature québécoise
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Habiter la nuit

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Jusqu’à 24h/24 La nuit se lève, je n’avais jamais lu de documentaire de ma vie. Cependant, j’affectionne la photo surtout lorsqu’on la retrouve contextualisée dans les pages d’un livre, et la thématique de la nuit m’a charmée avant même d’ouvrir l’ouvrage. Aussi, depuis ma lecture du roman de Martine Delvaux sur l’œuvre de Nan Golding la photographe, j’ai développé un intérêt pour les mélanges photos-textes et surtout pour les idées inédites qui en ressortent.

Dénicher 24h/24 La nuit se lève, et en être ravie

Donc, c’est en fouillant sur le site web d’Héliotrope, la maison d’édition, que je suis tombée sur cette pièce extraordinaire – dans le sens littéral du terme qui sort de l’ordinaire -, dans la section Beaux livres. Et en effet, lorsque je l’ai sorti de son rayon à la bibliothèque, le livre m’a rappelé qu’il n’est pas comme les autres : il est énorme… et c’est bien ainsi. Cela rend hommage au travail photographique de Marie-Reine Mattera et d’Emmanuel Joly.

Ces deux photographes qui ont appris en France, mais qui sont bien connus à Montréal, ont pris le pari de rester debout 24h/24 en joignant leurs efforts afin de capter les déambulations nocturnes des passants, ces usagers anonymes de la nuit, ainsi que l’environnement typiquement urbain qui prend vie après le coucher du soleil – autobus de nuit, dépanneurs 24/7, lampadaires de rue, cabines téléphoniques…

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Lumière des cabines

Un docu-poème

Alors qu’on feuillette les pages de l’ouvrage, on est bercé par les textes magnifiquement bien écrits de Véronique Dassas, l’insomniaque et autrice, celle qui ne met pas fin à ses activités lorsque pointe la fin du jour, au contraire. Ainsi la nuit n’est plus synonyme de mort, de sommeil, d’arrêt mais plutôt de mystères, de vies fantomatiques, d’assouvissement de toutes les curiosités et de réflexions sur l’univers noir de la ville dans laquelle les photos nous plongent.

La nuit est un sas, un passage, une solitude. Quant au sommeil, il appartient non pas aux justes mais aux insoucieux. 

Une nuit qui n’est plus la nuit

Il est question d’habiter la nuit, à un moment de l’histoire où les lumières artificielles des villes et des campagnes nous forcent de toute manière à re-concevoir cette période désormais parfois aussi claire que les jours de soleil lorsque celui-ci atteint son zénith.

Au cours d’un entretien, une journaliste américaine demande à Édith Piaf : « Aimez-vous la nuit? » et Piaf de répondre : « Oui, mais avec beaucoup de lumière. »

L’ouvrage est séparé en six parties telles Nuit noire ou Éclairage, et Véronique Dassas y aborde différents sujets, allant de la mythologie de la nuit, jusqu’aux morts dans un Montréal endormi, en passant par les préoccupations environnementales des éclairages artificiels qui bousculent le rythme de la nature et par les enjeux des salariés qui prennent le relais de leurs collègues pour la nuit.

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Voiture rouge

Faits divers, statistiques, déviations sur la vie personnelle et les impressions nocturnes de Véroniques Dassas, jusqu’aux détails sur les procédés photos de Mattera et de Joly : on brasse toutes sortes de choses dans 24h/24 La nuit se lève.

Pour les curieux et les curieuses avides de se plonger, de jour comme de nuit, dans une lecture différente.

Pour rendre justice à la nuit.

24h/24 La nuit se lève est l’ouvrage tout indiqué.

Et vous, êtes-vous des lecteurs de nuit?

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