Littérature jeunesse
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Le jour où j’ai lu un livre sur ma tablette

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Je n’aime que le papier. J’aime son odeur, le bruit qu’il fait lorsqu’on le tourne, qu’on le plie et le déplie. J’aime ses coins qui se cornent et ses lignes qui se raturent. J’aime que l’on puisse raconter l’histoire du lecteur à travers le défilement des pages.

Partie au Japon pour trente jours, le tiers de mon sac était représenté par les livres. Que voulez-vous, je prévois lire tant et tant une fois sur un autre continent que je m’assure de ne pas manquer de romans à dévorer. Habituellement, j’arrive bien à trouver de nouveaux livres si mes réserves viennent à manquer dans l’endroit que je visite. Cette fois, je me doutais bien que mon pays d’accueil ne déborderait pas de littérature en français. Réserve fut donc prévue.

Les jours défilaient, ma collection de bouquins aussi. Après avoir terminé 1Q84 (oui, on m’a fait la remarque qu’il était cliché de lire du Murakami au Japon), je me suis lancée dans une nouvelle série dont on m’avait fait l’éloge: La Passe-Miroir.

Écrite par Christelle Dabos dans le cadre d’un concours de littérature jeunesse, le premier tome de la série, Les fiancés de l’hiver, a atteint une grande popularité très rapidement. Puis se sont enchainé les suites, les tomes 2 et 3, qui ont à nouveau été accueillis de façon favorable. Pour ma part, j’avais vu à de nombreuses reprises les couvertures de ces romans dans les librairies sans toutefois y voir un intérêt quelconque. Le fantastique m’intéressait de moins en moins avec le temps et j’étais occupée à dévorer toute la littérature québécoise que je pouvais me procurer. C’est en discutant avec la libraire de chez Bric à Brac que je me suis laissée tenter. Je les lirai en voyage, tiens, que je me suis dit. Armée des tomes 1 et 2, le troisième n’existant pas encore en poche et voulant alléger ma valise malgré tout, je me suis lancée dans la lecture. Je n’avais pas prévu un tel effet.

Ophélie est une jeune femme sans histoire, si ce n’est qu’elle possède le don de lire les objets et de passer à travers les miroirs. Elle se passionne justement pour l’histoire et l’origine des choses, passion qu’elle partage avec son vieil oncle excentrique. Sa famille et elle vivent sur l’arche d’Anima quand elle apprend qu’elle sera la promise d’un pur inconnu appelé Thorn et qui vit à des milliers de kilomètres, sur une arche glacée et inconnue. Complètement outrée de l’avenir qu’on lui propose, d’autant plus que lorsqu’elle arrive dans le lieu de résidence de son futur mari, elle doit éviter à tout prix que l’on sache qu’elle se trouve parmi les habitants du Pôle, elle doit découvrir des codes et des moeurs bien différents de ce qu’elle connait. Un mystère plane sur l’endroit et Ophélie n’est pas au bout de ses peines.

Je suis tombée à la renverse dans le monde mené par Christelle Dabos. Un monde captivant qui a été créé avec patience et minutie, que l’on nous décrit avec moult détails. Un monde aux personnages complexes, jamais prévisibles, et diablement attachants. Et surtout, un monde où une magie, un mystère incroyable plane sur tous les habitants du monde habité par les protagonistes. Il y avait longtemps que je n’avais pas été happée par une lecture comme cette série m’a happée. Il n’y avait plus que les habitants du Pôle et leur destin sombre, plus que l’attente de la prochaine page, du prochain événement, du prochain tome.

Devant mon impatience de connaître la suite, je n’ai pas réfléchi une seule seconde à la chose à faire lorsque je me suis retrouvée à la fin du deuxième tome, sachant qu’une suite m’attendait quelque part. J’ai acheté le roman numérique et je l’ai lu sur ma tablette. Pas de bruissement, pas de pages à tourner, pas de feuilles que l’on corne.

Mais du bonheur, oui, de retrouver mes personnages quittés précipitamment et de découvrir leurs nouvelles aventures, leurs nouvelles tragédies, les violences qui se préparent, les destins incertains qui nous laissent pantois.

Un dernier et quatrième tome est à prévoir.

Et pour lui, sans hésiter, s’il le fallait, je réitérerais le numérique.

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Andréanne a toujours été décrite par sa mère comme étant quelqu’un d’intense. Elle, se considère plutôt comme une passionnée. Passionnée des livres, les premiers amours de sa vie. Les trompeurs de solitude, les créateurs de grandes espérances, les générateurs de grandes tristesses, aussi. Passionnée des voyages, des horizons infinis, des rencontres dans toutes les langues. Des chocs, des déséquilibres qui surviennent au cœur des autres continents, comme au sein de sa propre ville. Passionnée de l’enseignement, de la culture qu’elle arrive à transmettre aux esprits qui s’ouvrent, des rires qu’elle crée, des grandes illuminations qui éclairent les regards de ses petits élèves. Passionnée de la vie et de sa beauté, de son incroyable grandeur et de son incomparable cruauté. Passionnée.

Un commentaire

  1. Cette saga m’a fait le même effet ! je n’avais pas plongée dans du fantastique depuis un moment (et pourtant j’aime ce genre) et une fois le nez dedans…j’ai été totalement happée par le monde crée par Christelle Dabos !

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  2. J’ai aimé les livres-papier jusqu’au jour où j’ai pu obtenir un, deux, trois livres en quelques clics, sans avoir à me déplacer, sans avoir à me donner un coup de peigne ou chausser mes bottes, sans avoir à attendre le mercredi, jour de bibliothèque dans mon village, sans avoir à rentrer au Québec, sans avoir peur de renverser café ou vin sur la couverture.
    Mais quand j’ai la possibilité de lire papier, j’y reviens avec un très grand plaisir.

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