Littérature étrangère
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Les obsessions dans Notre château

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L’horreur est une manière parmi d’autres de réagir aux pressions et aux exigences du quotidien. L’horreur permet de s’évader de nos vies ordinaires vers des mondes inattendus où on se laisse surprendre par la peur. Voilà pourquoi j’ai voulu consacrer un article à un roman d’épouvante. Également, pour conjuguer l’utile à l’agréable, je suis allée piger dans la maison d’édition Le Tripode, dans laquelle je n’avais jamais puisé et dont les couvertures et les titres sont tous plus charmants les uns que les autres.

Un quotidien imperturbable

Emmanuel Régniez nous donne à lire un roman d’un peu plus de cent pages, tout en paradoxe : une forme très allégée, plusieurs petits chapitres séparés en trois parties, mais un fond lourd, une histoire très sombre. En effet, Octave, le personnage principal, narre sa propre vie imperturbable et non perturbée depuis que sa sœur et lui vivent dans une somptueuse demeure qu’ils appellent « Notre château ».

Ce château occupe presque la moitié de l’histoire à lui seul, et les descriptions que le personnage principal nous en fait sont émotives. J’ai trouvé intéressant de s’attarder aux détails architecturaux et au décor pour pouvoir mieux entrer dans la tête des protagonistes. Certains éléments retiennent la plume de Régniez plus que d’autres, comme un lourd cendrier de verre, et j’ai l’impression que l’histoire gagnerait à être relue pour en comprendre toute la valeur symbolique.

Depuis la mort de leurs parents, frère et sœur vivent dans le château. Leur relation très, voire trop, fusionnelle est au cœur du récit. Alors que les journées passent et se ressemblent, le roman débute avec un 31 mars à 14 h 32 qui, lui, sort de l’ordinaire. Cet événement va métaphoriquement sortir Octave et sa sœur Véra de leur château et les plonger dans des souvenirs douloureux et flous.

Une écriture obsessive et une ambiance lugubre

Les répétitions sont constantes dans le roman, et ce ton obsessif suggère qu’Octave n’est pas tout à fait sain d’esprit. Je mets donc en garde les lecteurs qui sont irrités par ce genre de procédé d’écriture, puisque cela ne va pas en diminuant au fil du roman.

L’auteur donne le ton à Notre château en utilisant, pour sa couverture, une photographie tirée d’une série réalisée par Thomas Eakins, décédé en 1916. Régniez clôt aussi le roman de cette manière, laissant le lecteur dans une ambiance lugubre.

C’est loin d’être le récit qui m’a le plus effrayée dans ma vie, mais il donne certainement l’eau à la bouche pour se procurer d’autres lectures dans le même genre. L’histoire est mystérieuse et le demeure jusqu’à la fin, et libre à chacun d’y comprendre ce qu’il veut. Emmanuel Régniez laisse nos propres démons imbiber son histoire.

Et vous, quelle lecture vous a empêché de dormir?

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