J’avais ces deux livres entre les mains, et je voyais des points communs entre les œuvres de ces deux auteur-trice-s. Je me suis alors permis de les rassembler.
« Ton tour, pige dans le lac.
Le lac est profond. Des hommes, tous les jours, se noient et coulent. Tu plonges. Dans les lacs. Tu n’as pas peur. Tu es grand et fort. Tu tires sur tout ce qui bouge. La reine crie. Éclate, en pétales. Tu restes calme, concentré. De tes gestes calculés choisis une carte. Le valet, les cartes, font des châteaux. Face à découvert, tu me tiens. Je te tiens. Le premier qui rit. » Zoologies, Laurence Leduc-Primeau (p. 16-17, La Peuplade)
Zoologies est le tout premier livre de Laurence Leduc-Primeau avec la maison d’édition La Peuplade. Son premier roman a un nom tout aussi intrigant : À la fin ils ont dit à tout le monde d’aller se rhabiller, aux Éditions de Ta Mère. Zoologies était ma première découverte de l’autrice et, dès les premiers micro-récits à tendance poétique, j’ai été charmée. L’univers féerique qu’elle a su créer avec ses histoires touche à plusieurs aspects de la vie en général (séparation, amour, amitié, etc.). J’ai pu voyager avec sa plume. Je vous l’avoue, parfois, j’ai été déroutée et un peu perdue dans son écriture : où souhaite-t-elle m’emmener, quel est son message? Mais, peu importe, je me suis laissé emporter par son monde.
En faisant la lecture de Zoologies, je me suis mise à envier certaines tournures de phrases de l’autrice, rêvant moi aussi d’écrire un jour ce genre de phrase.
« Les filles deviennent des châteaux de sable et les garçons, des nuages. » Zoologies, Laurence Leduc-Primeau (p. 45, La Peuplade)
Parfois, elle a su rendre le beau laid, tout comme elle rend le laid beau. L’autrice fait des jeux de mots, s’amuse à nous faire sourire par ses références culturelles (exemple : Alice au pays des merveilles, Le Petit Prince, etc.). Laurence a une écriture colorée et imagée qui m’a permis de voyager dans son univers amoureux.
À la conquête des petits châteaux
À la conquête des petits châteaux a été édité par les Éditions de la Tournure, qui est en fait une coop de solidarité (ils ont également édité le recueil de poèmes d’une de nos anciennes fileuses, Roxane Nadeau, Les garçons au vent).
Timothée-William Lapointe fut remarqué par ses doux mots lors de soirées de poésie. Pour cela, il s’est même vu décerner une carte au Gala de l’Académie de la vie littéraire, en 2018.
Tout commence par le deuil, le deuil de parents. La solitude d’un petit garçon, et tout continue avec les responsabilités d’adulte.
« Plus tôt on accepte
les glitchs de la vie
plus tôt on apprend
à être un meilleur Sims »
À la conquête des petits châteaux, Timothée-William Lapointe (p. 65, La Tournure)
Timothée-William nous parle de la réalité de la vie d’une manière très simple. Il écrit le genre de poèmes que j’aime parce qu’il ne prend pas mille détours pour expliquer une chose simple de la vie. Il utilise les bons mots, mais surtout des beaux mots pour imager son histoire. Il m’a fait rire avec ses petits tracas de la vie qui nous entourent et sa naïveté. Il fait une belle réflexion sur l’innocence de l’enfance, de ce qu’on comprend à cette époque face aux choses difficiles de la vie.
Ce qui réunit les deux auteurs
Les deux livres parlent de sujets semblables qui sont amenés avec beaucoup de féerie. On retrouve dans les sujets qu’ils abordent un peu de magie et, surtout, d’espoir. La vie, on le sait, peut être parfois difficile, et ces deux auteurs réussissent à la rendre agréable et simple.
On sent dans les deux livres les racines québécoises, avec leurs québécismes et les sujets qu’ils abordent. Mais on y retrouve surtout l’amour.
Et vous, est-ce que vous avez des recueils que vous aimeriez découvrir?
Merci aux Éditions de La Peuplade et aux Éditions de la Tournure pour ces deux magnifiques lectures.