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Les employés d’Olga Ravn, être humain ou pas?

Au début de l’année, je me suis donné comme « résolution » de lire plus de genres que je n’ai pas l’habitude de lire, comme du fantastique, de l’horreur, du policier et de la science-fiction. J’ai une amie qui est probablement la plus grande admiratrice de la maison d’édition La Peuplade. Elle m’a rapidement convaincue de lire Les employés d’Olva Ravn, une danoise de 33 ans, quand il est sorti en librairie début février. Il est publié sous la collection « Fictions du Nord » où l’on retrouve d’ailleurs Agathe d’Anne Cathrine Bomann et Fair-Play de Tove Jansson. Une dystopie où le mystère est maître Dans une écriture en fragments, la plume d’Olga Ravn nous plonge à l’intérieur d’une dystopie moderne. Dans un futur plus ou moins lointain, à des centaines de milliers de kilomètres de la planète Terre, des humains et des ressemblants (que l’on peut comparer à des robots hyper réalistes) travaillent sur le six millième vaisseau et viennent de découvrir la Nouvelle Découverte où la neige brûle la langue. Les humains et les ressemblants …

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Trois lectures hivernales à lire lorsque le printemps tarde

Avec l’arrivée tardive du printemps,j’ai décidé de me plonger dans des lectures à thématique hivernale, histoire d’avoir froid, pour encore quelques moments. J’ai sélectionné trois romans qui m’ont impressionnée, certains il y a déjà quelques années,  et dont l’écriture et les thèmes de l’hiver et du froid sont restés ancrés longtemps dans ma tête. J’aime toujours lire des romans qui concordent bien avec le temps de l’année. Impossible donc de lire ce que je vous propose au mois de juillet. Nord Alice, de Marc Séguin Publié en octobre 2015 chez Leméac, Nord Alice a été pour moi une véritable introduction à la littérature québécoise. Nous nous retrouvons dans une histoire où le narrateur laisse derrière lui une tout autre vie. Dans le nord du Québec, nous découvrons un territoire plus que froid, complètement différent et pas toujours  aussi romantique qu’on pourrait le penser. Marc Séguin possède une écriture simple qui reflète des réalités puissantes et illustre bien la réalité des habitants du Nord. C’est un roman que j’ai adoré et que je recommande à tous …

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Agathe et son écriture de dentelle

Il est rare que je m’attarde à lire la quatrième de couverture d’un roman. D’habitude, je lis des romans qui me sont conseillés par des ami.e.s, des blogues (pour ne pas dire Le fil rouge), des podcasts ou encore, plus traditionnellement, j’aime découvrir et redécouvrir ceux qui ont fait leur place dans les classiques de la littérature. Pour Agathe, cependant, ce fut une autre histoire… Charmée par le résumé d’Agathe Le résumé de ce roman nouvellement paru dans la collection « Fictions du Nord » de La Peuplade m’a effectivement charmée. On y parle d’une rencontre entre deux êtres « vides » qui se « remplissent à nouveau », d’un psychanalyste au bord de la retraite et de sa nouvelle patiente « fragile comme du verre » et « à l’odeur de pomme ». Déjà, la délicatesse de la prose et la simplicité du propos m’invitaient à plonger dans ce petit ouvrage. Bercée par le nom d’Agathe Zimmerman et les couleurs tendres de la page couverture, je me suis laissée porter dans le premier chapitre « Mathêma ». Un roman lourd-léger Le livre est ainsi divisé …

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La Société des grands fonds: Une mise en abyme littéraire et littérale!

«Quel lecteur qui se respecte n’a jamais cru atteindre, entre les pages d’un livre, le cœur caché des choses, battant la chamade au revers des apparences?» (p. 34) C’est par une double mise en abyme que Daniel Canty exprime, dans cet essai très personnel, son rapport aux livres et l’importance de la littérature dans sa vie. Comme si un livre qui parle de livres n’était pas déjà assez meta, l’auteur fait littéralement plonger son lecteur dans les profondeurs de sa psyché, dans sa «mer intérieure», par l’entremise de références constantes aux fonds marins – des références aux «abîmes» océaniques. Si son allégorie sous-marine manque parfois de clarté, il ne s’en soucie guère, car pour lui, la métaphore est le fondement même de notre interprétation du monde. L’apprentissage de la vie est un jeu d’associations, de rapprochements entre les idées à partir desquels nous développons des images et créons notre propre représentation du monde qui nous entoure. L’eau et le rapport métaphorique au réel constituent ensemble le fil conducteur du livre, le courant qui porte le …

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Chauffer le dehors: La réponse au dedans

« […] Le dehors est la seule réponse que j’ai trouvé au dedans. » Dire autrement les ruptures amoureuses. Voici le défi qu’a relevé Marie-Andrée Gill, autrice qui m’était inconnue jusqu’à présent. Icône de la poésie autochtone québécoise, elle a publié deux ouvrages avant de pondre celui-ci, sur l’impossibilité de l’amour. J’avais seulement entendu parler de Chauffer le dehors par le biais du Fil rouge, et le titre m’a tout de suite interpellée. Je me demandais bien ce que l’autrice voulait dire par « chauffer l’extérieur », parce qu’il n’y a rien de plus absurde que ça. Je voyais juste l’image de ma mère pensant à sa facture d’Hydro, qui me surprenait à ouvrir grand les fenêtres en plein mois de février pour « aérer un peu l’air » du salon qui sentait le calorifère. J’ai dévoré ce recueil en deux secondes, assise sur mon balcon, pendant que le soleil s’écrasait sur mes jeans noirs. Marie-Andrée Gill a fait resurgir des peines que je ne pensais plus voir. À chaque texte, je m’arrêtais pour laisser passer dans ma tête le film de …

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Un roman en 130 épisodes

Le roman Épisodies est arrivé un peu par hasard dans ma pile de livres à lire. En fait, je souhaitais explorer des nouvelles avenues en littérature, et c’est dans la section «microrécits» de La Peuplade que j’ai pu assouvir ce besoin de variété. Je n’avais jamais lu quelque chose qui ressemblait de près ou de loin à cette création de Michaël Lachance. 130 microrécits La toile de fond de ce roman est ce que Michaël Lachance appelle «l’Hôtel du Temps». Il s’agit en quelque sorte d’un non-lieu : jamais abordé de front, jamais réellement décrit en détails, l’Hôtel du Temps habite presque tous les microrécits et est aussi habité par eux: il permet donc de les relier entre eux. C’est en fait une réflexion générale sur la mémoire, sur notre lien avec le temps qui est tout à fait modulable et sur la présence forte des souvenirs et du ressenti dans nos parcours de vie.  «À l’Hotêl du Temps, je ne sors pas de mon crâne, pourtant le crâne peut recueillir l’Obscur, sinon les suies …

photo du livre fair-play avec plante verte

Fair-play de Tove Jansson, pour la liberté

En février, j’ai eu la chance d’aller au spa pour mon anniversaire. Ce n’est vraiment pas quelque chose que je fais souvent, et pour moi, la journée entière doit servir à se faire plaisir, incluant le choix d’une œuvre littéraire qui correspond à l’ambiance. Je m’étais procuré, à sa sortie, la traduction de Fair-play par La Peuplade, qui combine le travail d’une de mes maisons d’édition préférées et l’œuvre d’une autrice qui m’intrigue. Je ne suis d’ailleurs pas la seule à m’y intéresser chez Le fil rouge! J’attendais un bon moment pour commencer ma lecture, et cette journée spéciale me semblait toute désignée. Le résumé Voici le résumé de l’éditeur. Si vous suivez ce lien, vous trouverez aussi quelques critiques. « Jonna et Mari partagent leur vie entre leur appartement situé non loin du port de Helsinki, où leurs deux ateliers sont séparés par un grenier commun, et leur maison sur l’île, difficilement accessible lorsque le brouillard se lève. Partenaires bienveillantes et bavardes, les femmes peignent, écrivent, sculptent, filment, se retrouvent pour les pauses-café et …

D’la féerie québécoise

J’avais ces deux livres entre les mains, et je voyais des points communs entre les œuvres de ces deux auteur-trice-s. Je me suis alors permis de les rassembler. « Ton tour, pige dans le lac. Le lac est profond. Des hommes, tous les jours, se noient et coulent. Tu plonges. Dans les lacs. Tu n’as pas peur. Tu es grand et fort. Tu tires sur tout ce qui bouge. La reine crie. Éclate, en pétales. Tu restes calme, concentré. De tes gestes calculés choisis une carte. Le valet, les cartes, font des châteaux. Face à découvert, tu me tiens. Je te tiens. Le premier qui rit. » Zoologies, Laurence Leduc-Primeau (p. 16-17, La Peuplade) Zoologies est le tout premier livre de Laurence Leduc-Primeau avec la maison d’édition La Peuplade. Son premier roman a un nom tout aussi intrigant : À la fin ils ont dit à tout le monde d’aller se rhabiller, aux Éditions de Ta Mère. Zoologies était ma première découverte de l’autrice et, dès les premiers micro-récits à tendance poétique, j’ai été charmée. L’univers féerique …

Prendre corps ou comment le déconstruire pour mieux l’habiter

J’attendais Prendre Corps de Catherine Voyer-Léger comme certains attendent la prochaine saison de Games of Thrones, c’est-à-dire avec beaucoup  d’impatience. C’est que j’ai été marqué par ma lecture de ces deux premiers recueils de textes: Détails et Dédales ainsi que Désordre et Désirs. Pour reprendre les mots de Fanie, qui a su si bien décrire ce que j’ai aussi ressenti durant ma lecture; L’écriture de Voyer-Léger, nourrie d’humour et d’autodérision, dégage une énergie survoltée; on embarque volontiers dans son rythme soutenu et on la suit avec une grande fluidité et un enthousiasme renouvelé. […] Sans nous prendre par la main, la maîtrise de ses moyens littéraires permet à l’écrivaine de capter notre attention et de l’entraîner dans un dédale de réflexions s’entrecroisant, se répondant autour d’une sorte d’armada de désirs. Désirs d’observer, d’interroger, de sentir, de comprendre; désir d’investir le corps, de nommer les choses, de les voir se déployer autrement, de vivre; mais peut-être surtout, désir d’être lue, et donc d’interagir, de voir son avion de papier se faire cueillir par des mains, inconnues peut-être, pour …

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Avant, après : La Scouine

Il y a quelques temps, une réécriture de La Scouine a été proposée par la maison d’éditions La Peuplade. Récit marquant, qui a dépassé les époques, je n’avais pourtant jamais mis la main sur une copie de cet ouvrage. Avant de me lancer dans ma lecture du roman de Gabriel Marcoux-Chabot, j’ai tenté l’exercice intrigant de faire une double lecture de La Scouine, celle d’avant et celle du moment. Je me suis donné deux jours (et il faut dire qu’ils étaient amplement suffisants pour traverser ces deux minces ouvrages) pour parcourir les récits. Le premier jour, je me suis attaquée au texte de Laberge. Puis, dès le lendemain, c’est sa réécriture qui m’a tenu compagnie. Un exercice fascinant pour comprendre le cheminement de l’auteur dans son écriture. Roman paru en 1918 mais longtemps oublié, La Scouine, d’Albert Laberge, fait état d’une période sombre, mais également lucide de l’histoire, d’un passage où la vie des habitants, des agriculteurs, était dure et impitoyable. Au lieu de glorifier, comme le faisait bien des ouvrages de l’époque, la vie …