Bande dessinée et roman graphique
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Quand la BD dépeint une enquête sur les relations amoureuses des jeunes iraniens

Jane Deuxard, Deloupy, Love story à l'iranienne, Iran, politique, relations amoureuses, Delcourt, roman graphique.

Jane Deuxard est le pseudonyme d’un couple de journalistes indépendants qui ont décidé de se rendre de manière clandestine en Iran pour recueillir les témoignages de jeunes iraniens concernant leur vie amoureuse. Leurs rencontres avec ces jeunes provenant de différents coins de l’Iran sont reproduites dans le roman graphique Love story à l’iranienne illustré par Deloupy. Ce livre, qui prend la forme d’un reportage, m’a particulièrement marquée en raison du climat politique particulier de l’Iran que l’on découvre dans ce livre.

Idylles amoureuses, jeunesse et régime théocratique

Le livre est divisé en plusieurs parties dont chacune est dédiée à un jeune iranien qui fait part au couple de journalistes de sa situation ainsi que de sa vision des relations amoureuses dans un pays où elles sont interdites avant le mariage et où les mariages arrangés sont fréquents. C’est très intéressant, car devant des règles aussi strictes, la question se pose : comment les jeunes iraniens vivent-ils leurs idylles amoureuses dans une société qui les interdit?

Les journalistes ont fait l’effort de rencontrer des jeunes aux profils variés. Les personnes rencontrées habitent des régions différentes de l’Iran, elles ont des situations familiales et socio-économiques différentes et elles ont des visions opposées quant au futur de leur pays. Toutefois, s’il y a un point commun qui ressort de leurs témoignages, c’est que ce n’est pas facile d’être jeune en Iran.

Pour ce qui a trait aux illustrations, elles ne sont pas particulièrement originales, mais plutôt très réalistes. Les couleurs choisies, plutôt sobres, dépeignent bien l’atmosphère engendrée par le climat politique iranien.

Un moyen d’apprendre sur l’Iran

Par le truchement de cette enquête sur les relations amoureuses, on en apprend beaucoup sur la politique iranienne, notamment sur les suites du Mouvement vert, ce soulèvement survenu après les élections présidentielles iraniennes en 2009 et les répressions qui ont suivi. D’ailleurs, tous les témoignages que l’on trouve dans le livre ont été recueillis sous le couvert de l’anonymat, car cela représentait un risque important pour ces jeunes de critiquer le régime ou encore de révéler leurs infractions à ses règles. Rappelons qu’en Iran, le seul fait d’être vu en public en compagnie d’une personne du sexe opposé avec qui l’on ne partage pas de lien de parenté est considéré comme étant répréhensible.

Ce roman graphique est une bonne entrée en la matière pour en apprendre davantage sur l’Iran. Et pour ceux qui ont lu Persépolis, vous aimerez passer de l’autobiographie à la lecture d’histoires multiples. Chapeau à Jane Deuxard d’avoir réalisé une telle enquête dans un pays où les journalistes étrangers ne sont pas les bienvenus et d’avoir réussi à faire la lumière sur la réalité de ces jeunes.

Et vous, avez-vous des suggestions de BD-reportages?

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