Comme plusieurs d’entre vous, je suis étudiante. Étudiante à l’université, en première année de droit. Et Dieu sait qu’en droit, il y a en masse de quoi lire : les ouvrages de doctrine rédigés par des professeurs, la jurisprudence, les textes de loi, et j’en passe. Je ne peux pas parler pour les autres programmes, mais je pense bien qu’en général, on est pas mal tous et toutes dans le même bateau qui navigue sur des pages et des pages de lecture à n’en plus finir.
J’ai souvent entendu des étudiants dire : « Pendant mes études, je ne lis rien d’autre que ce qui a rapport à mes cours », et ce, dans le but de se concentrer au maximum sur leurs études, ce qui est bien, dans un sens. Je comprends le rationnel de la chose, ayant également essayé d’arrêter de lire pendant ma première session de droit parce que je pensais que cela me permettrait de me concentrer davantage sur mes études. MAIS C’ÉTAIT SI DIFFICILE DE RÉSISTER. Je n’ai pas pu m’empêcher d’écouter ce bouquin qui m’interpellait, de le prendre et de le dévorer.
J’ai aussi (malheureusement) déjà entendu des étudiants ou des personnes ayant étudié par le passé dire qu’ils avaient perdu le goût de lire à cause d’une écoeurantite aiguë due à la montagne de lectures (pas toujours agréables) qu’ils doivent faire ou ont dû faire pour l’école.
Et honnêtement, je trouve cela triste, cet amour de la lecture qui se transforme parfois en haine.
La lecture comme un moyen de m’évader de la prison des études
Je tiens à préciser que c’est une métaphore. Les études, c’est formidable, nécessaire, etc. Il faut reconnaître que nous avons une chance inouïe de pouvoir en faire. Je pourrais continuer pendant longtemps à vous exprimer ô combien elles sont importantes, mais ce n’est pas le point présentement.
Parce que, oui, on peut devenir prisonnier de nos études, dans le sens où on ne fait que cela, pas grand-chose d’autre, parce qu’on veut tellement performer et se surpasser. Parce qu’on le veut désespérément, ce bout de papier, gage de notre avenir, passeport pour faire ce que l’on aime. Et on oublie tout le reste, même parfois nos passions.
Mais ça fait du bien de juste « mettre le piton à OFF » durant deux secondes, de respirer et de prendre du temps pour soi, pour faire quelque chose qu’on aime. Pour certains, ce sera le sport. Pour d’autres, la musique. Mais pour moi, et pour plusieurs d’entre vous, c’est la lecture. Une lecture qui nous permet de voyager dans notre sofa, de découvrir un autre univers, bref, de fuir et de nous évader l’instant de quelques minutes, d’oublier la pile de travaux et de devoirs sur le coin de notre bureau. Bref, de penser à nous.
La lecture, c’est comme le vélo : ça revient vite!
J’aime vraiment beaucoup les métaphores, est-ce que ça paraît?
Eh oui, vous avez bien lu : si vous étiez auparavant un grand lecteur ou une grande lectrice et que vous avez perdu le goût de lire, ça revient vite, croyez-moi! Il suffit de réapprendre à aimer la lecture, de se reconditionner avec la méthode de Burrhus F. Skinner, et le tour est joué. C’est de détruire l’association qu’on a faite entre lecture exigeante (quelquefois désagréable) d’école VS lecture personnelle agréable. C’est de se rappeler que la lecture n’est pas simplement une corvée, mais qu’elle constitue également quelque chose qui nous faisait du bien.
Honnêtement, je pense que renouer avec sa passion de lire est l’un des plus beaux cadeaux que l’on puisse se faire.
Parce que notre bien-être est important!
Je suis bien consciente que la réalité de tous diffère. Parfois, il y a des situations dans la vie, comme les études, qui font que nos passions, nos intérêts, sont mis de côté. Et ce n’est pas toujours un choix. Quelquefois, ce l’est, parce qu’on est juste tanné et qu’on veut faire autre chose qui ne nous rappelle pas les études. En effet, je sais que les lectures dans un cadre scolaire, c’est tellement exigeant que la vue d’un simple livre peut finir par nous donner la nausée à la longue.
Mais par contre, je pense dur comme fer qu’il faut prendre du temps pour penser à nous. Oui, les études sont importantes, mais il faut se rappeler que notre bien-être l’est tout autant! Et si la lecture, c’est ça qui vous fait sentir bien, faites-vous plaisir et continuer à lire, dans la mesure du possible. Ne vous oubliez pas.
Et, pour ma part, malgré les nombreuses pages que j’ai à lire chaque semaine pour mes cours de droit, il y a toujours un bouquin qui m’attend, là, sur ma table de chevet. Dès que possible, je lis quelques lignes. Et ça me fait du bien!
Et vous, chers et chères étudiant(es), quel est votre rapport avec la lecture pendant vos études?
Je me retrouve beaucoup dans cet article !
J’ai étudié le droit à ma sortie du lycée ; moi qui était une dévoreuse de bouquins jusqu’à mes 18 ans, j’ai du lire quatre ou cinq titres sur mes premières années d’études avec à chaque fois un ÉNORME sentiment de culpabilité ; je n’arrivais donc plus à me concentrer pleinement. Ensuite, impossible de rentrer dans la moindre fiction : la lecture ne me détendait plus. Heureusement, cela a changé 😏
J’espère que des lecteurs.rices/étudiants tomberont sur ton article et prendront le temps de réfléchir à leur propre rapport à la lecture.
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Merci pour ton commentaire ! Je suis contente de savoir que dans ton cas, le goût pour la lecture est revenu 🙂
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