Littérature québécoise
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Feu le soleil et ses petites histoires

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Un colis est arrivé dans la boîte aux lettres de mon appartement par une journée d’hiver comme les autres. J’ai ouvert ledit colis, et un livre à la couverture splendide m’a tout simplement charmée. Tout de suite, j’ai voulu savoir ce que ce recueil de nouvelles avait à me dire.

Un recueil tout en beauté

Feu le soleil, par Suzanne Jacob, est un recueil de neuf nouvelles, dont la dernière donne son nom au livre. Les histoires sont découpées en deux parties, chacune débutant par une citation poétique telle que celle-ci :

« Personne n’aurait pu imaginer cette scène, parce qu’elle avait eu lieu. »

D. M. Thomas

Le titre du livre est en soi très esthétique, et il en est de même pour la manière dont les petites histoires nous sont contées par l’autrice. Petites, ces histoires, parce qu’elles ne font jamais plus d’une dizaine de pages. Ainsi, Suzanne Jacob possède un vocabulaire très varié qu’elle maîtrise tout au long des nouvelles. Aussi, j’ai trouvé sa manière de construire des ambiances fascinante.

« La neige bleuit avant de devenir livide. C’est la tombée du jour. C’est l’heure où le ciel et la terre se refroidissent. C’est l’adieu. Le doute monte de ne pas en être, de n’en avoir jamais été, de n’en être jamais plus, du monde. »

Moments ordinaires et questions existentielles

J’ai cru remarquer une certaine obsession pour les questions existentielles qui tourmentent les personnages de Feu le soleil. Les protagonistes se rassemblent tous autour du fait qu’ils vivent des moments simples, ordinaires, mais que l’autrice transforme en moments déterminants de leur vie : ces périodes, qui font l’objet des nouvelles, les font réfléchir sur leur passé, leur présent, leur futur.

Cela nous amène, en tant que lecteurs, à regarder notre environnement avec un œil nouveau, inspiré de tous ces questionnements lourds et légers. Ainsi, dans une nouvelle, le simple choix entre un repas de crêpes ou de poulet à partager avec sa mère mène un enfant à se questionner sur le passé de celle-ci, qu’il sent particulièrement émue à la vue d’une crêpe aux pommes. Cocasse et touchante à la fois, cette nouvelle m’a fait réfléchir sur ce que les autres perçoivent de nos émotions qu’on croit parfois si bien cachées… et pourtant.

Une autre nouvelle nous fait voyager sur les routes enneigées du Québec par un soir de tempête, où le chaos règne aussi bien sur les chemins que dans la tête de la passagère du véhicule. D’où part la voiture et où s’en va-t-elle? Suzanne Jacob garde le secret, mais on soupçonne qu’une période difficile vient d’être vécue par la protagoniste de l’histoire, et que ce trajet de voiture, interrompu par les conditions hivernales, la replonge dans tout cela, à la manière d’une métaphore.

Feu le soleil est une bourrasque de fraîcheur qui m’a complètement fait décrocher de mon quotidien. Même si les nouvelles vont dans tous les sens et sont très courtes, on s’attache aux personnages dépeints, puisqu’ils possèdent tous cette même sensibilité touchante.

Et vous, quel livre vous a-t-il enlevé à votre quotidien récemment?

Le fil rouge tient à remercier les Éditions du Boréal pour le service de presse.

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