Quand j’ai vu Mile End de Michel Hellman dans le corpus de livres à lire dans le cadre de mon cours de paralittérature, j’ai ressenti un bonheur qui ne m’arrive que très peu souvent : avoir hâte de lire un livre obligatoire. Depuis un moment déjà, je le reluquais dans toutes les librairies que je croisais, le feuilletant et essayant de trouver une bonne raison de l’acheter, considérant que ma pile à lire contient déjà plus d’une centaine de livres. J’avais maintenant une raison parfaite : être une élève modèle.
La bande dessinée déconstruite
Cette lecture, je l’ai savourée une tasse de thé à la main et un sourire aux lèvres. C’est avec une grosse dose d’humour et une touche de douceur que Michel Hellman nous amène dans son univers d’écrivain vivant dans le Mile End. Son personnage, qui est autobiographique, est représenté sous la forme d’un ours, ce qui le rend attachant à souhait. C’est le genre de livre qui nous donne envie de nous lover dans une couverture et de passer des heures à lire chaque page, simplement pour en apprécier les moindres détails.
Ce qui est fascinant avec Mile End, c’est que la forme prend bien souvent le dessus sur le texte, par son originalité et sa finesse. C’est elle qui impressionne, qui attire le regard et qui subjugue. Il n’y a pas de structure formelle des cases. À chaque page tournée, la volonté artistique de Michel Hellman de ne pas se faire limiter par les contraintes typiques de la bande dessinée nous frappe. C’est le dessin qui guide le récit, et non le contraire.
Au fil des saisons
L’histoire se découpe en quatre parties : l’automne, l’hiver, le printemps et l’été. Chacune des saisons est racontée dans un univers typiquement montréalais. Curieusement, malgré mon aversion totale pour la neige et le froid, la partie sur l’hiver est ma préférée. L’auteur a si bien su, avec humour et autodérision, illustrer cette saison sous toutes ses coutures.
Grâce à son style littéraire impeccable, ses sublimes illustrations et ses nombreux bris du quatrième mur, Michel Hellman nous amène dans un tout autre monde, avec le plus grand des bonheurs. Il met la barre haute pour quiconque tenterait de suivre ses traces.
Et vous, avez-vous déjà eu le plaisir de lire une des œuvres de Michel Hellman?