Littérature québécoise
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Programme double: les choix de ma blonde

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Ma tendre moitié doit être la personne de mon entourage qui a le registre le plus large de style littéraire dans sa bibliothèque. Des albums jeunesse aux essais politiques, en passant par la science-fiction, sa bibliophilie les inclut tous! Et, récemment, j’étais dans une impasse littéraire durant laquelle un collègue de bureau s’est fait imposé une lecture par sa blonde: Aliss de Patrick Senécal. En racontant ça à ma copine, elle m’a suggéré de lire cet auteur moi aussi, en commençant par Oniria, ainsi qu’un autre livre dans un registre similaire: L’aile du papillon de Joël Champetier.

Oniria

Oniria met en scène quatre hommes en cavale qui se retrouvent dans le labyrinthe d’une psychiatre aux projets ambitieux. Le langage utilisé par Senécal tout au long du roman a été tout un clash (pardonnez l’expression!), car il ne s’agit pas d’un français international et propre, mais d’un parler québécois… et soigné! Ça peut parfois égratigner l’œil (ou l’oreille) quand au lieu de lire «aweille», on lit «envoie». Cependant, j’avais oublié depuis longtemps à quel point je pouvais apprécier de tourner les pages à une telle vitesse. Pour vous donner une idée, un roman de deux cent pages peut me prendre en moyenne un mois à lire, sinon plus, si le métro est trop bondé pour lire le matin. Ce coup-ci, le petit pavé de l’auteur m’a fait traverser trois cent pages en dix jours! Une intrigue dont je ne peux évidemment rien révéler sans gâcher le plaisir de la découvrir. Cette lecture éclair en vaut la peine.

L’aile du papillon

L’écriture de Champetier était déjà plus discrète, moins ampoulée. Dans ce mélange de roman d’enquête, de mystère, et d’onirisme (hummm), on trouve un hospice psychiatrique de Shawinigan (vous aurez compris les thèmes récurrents dans les suggestions de ma blonde) où on tente de savoir qui distribue de la drogue illégalement. Ici, pas d’expression anglaise qu’on tente de racheter en français, pas de fausse tentative de créer un style déjà usé à la corde; Champetier a façonné un univers qui lui est propre, et propre à l’histoire même. Sa force majeure réside dans sa capacité à déjouer le récit à chaque coin de mur où l’on croit attraper le punch final. Cela dit, comme pour chaque chose, certains passages semblent de trop, notamment ceux où l’on suit les aventures pseudo-Histoire de jouets dans un mauvais trip d’acide du Vietnam. Il s’agit en fait des rêves des patients, dans lesquels leurs contreparties oniriques (Caligo, Max, Demi-Flûte, Voiture Verte, Homme au Fouet et Cochon, pour ne nommer qu’eux) constituent une forme de rébellion (Les Amis de la Forêt) contre des Nazis associés à des infirmières Barbie (les employés de l’hôpital). Ces passages viennent éventuellement se rattacher à l’histoire, mais seulement après plusieurs segments plus mélangeants que divertissants.

L’exercice m’a laissé un très agréable sentiment de défi, que je tenterai de relever davantage à l’avenir, sans oublier de souligner que les éditions Alire avaient tout un style lorsque leurs romans étaient encore en format de poche et illustrés par le talentueux Jacques Lamontagne!

Et vous, avez-vous lu des livres fortement conseillés par votre partenaire?

Un commentaire

  1. DisMoi10phrases says

    Non, c’est plutôt moi qui le conseille 😂 Il vient de dévorer « Petit pays de Gaël Faye et « La vraie vie » de Adeline Dieudonné 👍🏽

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