Habituellement, je ne suis pas vraiment forte sur les livres auto-édité. Dans ma tête, il y avait toujours une bonne raison pour qu’une maison d’édition ne veuille pas publier un auteur. Avec Café au lait, ça a été différent. Je crois que Sara Pruneau Bélanger m’a eue… à l’usure.
Je ne sais pas où ni quand ni comment, mais elle s’est faufilée dans mon feed instagram (@sarapruneauyo). Et à force de voir ses petits textes passer… Elle s’est frayée un chemin jusque dans mon cœur. Quand j’ai su que son petit dernier, Café au lait, était disponible à la librairie l’Échange, à deux pas du métro où je passe tous les jours en allant au travail, ça a donc été plus fort que moi. Il a fallu que j’aille me le procurer.
« Sara Pruneau Bélanger joue au pool et elle boit du Toro Loco tablette. Elle a écrit J’te prendrais take out en 2012 et l’a publié en 2016. Depuis, elle a écrit Café au lait, a gribouillé pas mal partout et a un concours de taco.
Ce livre est son premier roman écrit à la main. Achète-le, elle a mal en osti. »
― Café au lait, quatrième de couverture.
Briser les standards
Je suis donc allée acheter le plus petit livre du monde. Rapport quantité-prix, j’ai tiqué : il faut dire que je l’ai lu en quinze minutes.
Sauf qu’après, ça m’est resté en tête.
Alors je l’ai relu.
Et encore.
Et encore.
Et encore aujourd’hui, je me demande comment si peu de pages ont pu me fesser autant dedans. Peut-être parce j’ai eu l’impression de voir tous les standards exploser à chaque mot que je lisais. Peut-être parce qu’il y avait une telle absence de flafla littéraire que j’ai eu l’impression d’être mise à découvert. Sincèrement, je ne pourrais pas dire. J’ai énormément de misère à faire une critique constructive de ce micro roman, parce qu’en fait, tout est dans le ressenti. C’est de la pure magie avec les mots…
Café au lait
Ce roman, c’est exactement comme un café au lait le matin où tu t’es levé(e) du mauvais pied, où tout va déjà mal et où tout ce que tu veux, c’est retourner te cacher sous la couette. Ça vient te chatouiller les papilles, te réchauffer un peu l’intérieur et, tout à coup, tout devient un peu plus supportable.
C’est doux et chaud et tendre.
C’est en soi extrêmement paradoxal, parce que ces mots, c’est pourtant un gros coup de poing sur la gueule. Du genre qui te fait voir des étoiles et avoir la tête qui tourne parce que tu peux juste en avoir le souffle coupé.
La combinaison du texte et des images (dessinées à la main!) est absolument parfaite. Le minimalisme n’en fait que plus ressortir la cruauté de la réalité qu’on y lit. Une rupture. Un cœur brisé. Des émotions mises à nu. De tout petits mots qui explosent comme des obus à l’intérieur de la tête.

Je suis absolument sans mots pour décrire ceux de Sara.
Si tu as envie de te faire smacher les émotions, je te recommande un million de fois ce roman de Sara Pruneau Bélanger.
Et si tu n’en as pas envie…
Je te le recommande quand même.
Est-ce qu’il y a des livres qui vous ont laissé(e) sans mots?
Ping : Café au lait, à emporter s’il vous plaît | Le fil rouge | Le Bien-Etre au bout des Doigts
BEN NON WOW MERCI JE VIENS DE LIRE ÇA! Je suis vraiment émue. Merci tellement tellement tellement.
J’aimeJ’aime