D’emblée, je dois avouer que je n’avais jamais lu de livres d’Auður Ava Ólafsdóttir, pas même son célèbre Rosa Candida. On m’en avait parlé et j’avais toujours admiré les couvertures colorées de la maison d’édition Zulma, mais je n’avais pas encore eu l’occasion de m’y attaquer. J’étais donc bien contente de finalement prendre le temps de lire une œuvre d’Ólafsdóttir. Qui plus est, j’ai beaucoup apprécié Miss Islande et je l’ai lu très rapidement lors du congé du temps des fêtes.
L’histoire en bref
Miss Islande se déroule en 1963 et met en scène le personnage d’Hekla « vingt et un ans, [qui] emballe quelques affaires, sa machine à écrire, laisse derrière elle la ferme de ses parents et prend le car pour Reikjavik avec quatre manuscrits au fond de sa valise. Il est temps pour elle d’accomplir son destin: elle sera écrivain ». Miss Islande a été annoncé comme un récit féministe sur « la liberté, la création et l’accomplissement », et c’est ce qu’on retrouve à sa lecture.
Ce court roman s’attarde à l’histoire d’Hekla, qui choisit une voie très surprenante pour une femme à cette période, soit celle de l’indépendance et de l’écriture. Au fil de ses péripéties, elle discute et correspond avec son amie d’enfance Ísey qui, pour sa part, a choisi la voie plus traditionnelle du mariage et de la famille. Hekla est aussi accompagnée de son meilleur ami Jón John, qui est homosexuel et la comprend dans sa façon de n’être pas à l’aise avec le rôle qui lui serait classiquement attribué par la société dans laquelle ils vivent.
Deux bonnes raisons de lire Miss Islande
- Simplement pour l’histoire! C’est un récit étonnant, qui nous fait voyager de la campagne islandaise des années 1960 à ville, à Reyjkavik et à Amsterdam, le tout en présentant des personnages singuliers. Hekla m’a particulièrement surprise par son goût assumé des hommes, même si elle souhaite conserver son indépendance pour continuer d’écrire. Je souligne aussi sa façon affirmée d’avancer avec confiance, sans remettre en question ce qu’elle souhaite depuis toujours.
- Pour l’écriture d’Auður Ava Ólafsdóttir. D’autres l’ont souligné avant moi, mais je le répète : cette autrice a un don pour le récit. Miss Islande est un roman, mais j’avais parfois l’impression de lire un conte tant je ressentais la même curiosité et le même émerveillement qu’on ressent à la lecture de ce genre d’histoire. Chaque phrase et chaque paragraphe contient une petite surprise qui donne envie d’avancer et qui fait parfois sourire.
Une petite réserve
Ma seule réserve par rapport à ce roman est que, tout au long de ma lecture, je trouvais plutôt illusoire qu’Hekla réussisse à accomplir tout ce qu’elle fait aussi facilement, et ce en gardant le soutien de son père, qui lui envoie même de l’argent à un moment critique. Ça me semble un peu exagéré pour l’époque, et pas très réaliste. Néanmoins, mes doutes sur la possibilité réelle d’une telle histoire ne m’ont vraiment pas empêchée de trouver un grand plaisir à ma lecture, probablement grâce au talent de conteuse de l’autrice. En somme, c’est une lecture que je recommande et qui m’a rappelé par certains aspects d’autres romans nordiques que j’avais déjà lus, comme ceux de Tove Jansson.
Et vous, aimez-vous les littératures du Nord?
Je n’ai pas encore beaucoup lu de littérature scandinave, mais ce que j’ai pu lire au sujet plusieurs livres me donnent vraiment envie de m’en procurer davantage! Miss Islande se retrouve maintenant sur ma liste!
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