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Homo Sapienne: du territoire intérieur

Le Groenland. Lorsque j’entends son nom, je pense à l’immensité brute de ce territoire, à sa blancheur, à son opacité. Ce n’est pourtant pas ce qu’aborde Niviaq Korneliussen, jeune auteure groenlandaise, dans son premier roman, Homo Sapienne. Depuis sa parution originale en 2014, ce livre a fait couler tellement d’encre, que je me suis longuement demandé « pourquoi diable ai-je choisi d’en parler pour mon premier article au Fil Rouge?». Au cœur de mon doute, toutefois, subsiste quelque chose qui me rattache aux personnages peuplant les (trop courtes) 213 pages du roman: l’importance de la subjectivité, et le discours intérieur comme réalité première. De l’enfermement Homo Sapienne est un de ces livres qu’on entame, la tête pleine d’attentes bâties par toutes les critiques qui nous préviennent: vous ne pouvez qu’être chamboulée par cette lecture. Pourtant, les premières pages se font dures. Sous la plume tranchante et inventive de Niviaq Korneliussen, rien n’est filtré ni embelli. Si, dans l’imaginaire populaire, le Grand Nord se charge de romantisme, il en est autrement dans le quotidien de ceux …

Ce qui dérange et bouleverse

Le pouvoir des livres est unique. Ils nous permettent de s’évader, de découvrir de nouveaux univers et de nous émouvoir devant autant d’imagination. Mais lorsque les livres prennent une plus grande ampleur et réussissent à se tailler une place dans nos vies personnelles, on se remet soi-même en question. Car lire nous permet avant tout de nous repositionner, de s’arrêter et se demander si nos envies, nos perversions et nos forces sont réelles. Certains livres changent notre perception de ce qui nous entoure de manière concrète. Ils allument en nous ce sentiment de sincérité face à notre propre confiance, mais surtout ils nous permettent de mieux comprendre notre entité, ce combat qui nous habite en tant que femme et avant tout en tant qu’être humain. 

C’est le cas du dernier objet littéraire de Maggie Nelson, Les argonautes (The Argonauts). Parue en 2015, cette œuvre à la fois mi-essai et mi-autofiction nous plonge dans diverses thématiques sans genre et sans nombre qui amènent une réflexion profonde sur l’art, la tendresse et la production sous toutes ses …