Poésie et théâtre
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Le journal d’Anne Frank ou l’annexe

 

FRANK_275Comme vous le savez sans doute, cette année, cela fait 70 ans que la Deuxième Guerre Mondiale s’est terminée. Pour l’occasion, énormément d’événements et de publications ont été créés pour commémorer les victimes de l’Holocauste. C’est essentiel de prendre le temps de se souvenir et même pour plusieurs, d’apprendre sur ce passé historique incroyablement dur. Voilà pourquoi le Théâtre du Nouveau Monde a décidé de présenter l’adaptation d’Eric-Emmanuel Schmitt du Journal d’Anne Frank et ce, pas seulement à Montréal, mais un peu partout au Québec.

Je suis donc allée assister à cette pièce de théâtre inspirée d’un des plus grands témoignages de la deuxième guerre mondiale. J’avais lu, comme plusieurs, Le journal d’Anne Frank, pour l’école, mais je ne m’en souviens pas réellement. C’est plutôt vers l’âge de 19 ans que j’ai relu le journal. Je me souviens d’y avoir perçu une grande lumière et avoir été charmée par Anne. C’est toujours un peu délicat d’adapter un texte si grand au théâtre… Comme il y aurait beaucoup à dire concernant l’adaptation elle-même, je vais m’en tenir seulement à la pièce que j’ai vue.

Jouée par Mylène St-Sauveur, Anne Frank m’a conquise. Son humour, son besoin de liberté et sa vitalité ont su transparaître sur la scène et cela m’a rassurée, car je retrouvais la lumière de ma lecture du journal. La pièce débute toutefois de manière un peu maladroite en nous emmenant directement à la gare où le père d’Anne attend de retrouver ses filles. S’ensuivent des retours en arrière et des lectures du journal pour mieux comprendre le témoignage qu’Anne Frank a laissé non seulement à Otto Frank, son père endeuillé, mais à l’humanité toute entière.

1_photographe-Yves-Renaud_2962La pièce entremêle tragédie et petits moments de la vie, de manière à nous faire comprendre le quotidien d’Anne et de sa famille. Ils ont été obligés de rester dans un bunker avec une autre famille et ce, pendant plus de deux ans. On suit Anne de 1942 à 1944, soit de ses 13 à 15 ans. La gamine des premières pages de son journal fait donc place à la jeune adolescence qui vit ses premiers balbutiements amoureux.

La mise en scène par Lorraine Pintal était excellente et rendait justice à la dureté et à la froideur des lieux. Les acteurs étaient tous excellents, quoi que scandant un texte un peu trop appris par moment. Néanmoins, sans exception, on y croyait à la famille Frank. Une famille des plus normales et conflictuelles. J’ai été émue des passages où on lisait des passages du roman d’Anne. Elle portait en elle tant d’espoir et de liberté qu’on ne peut que verser des larmes en pensant au sort qu’elle a eu. Elle et tant d’autres. Le texte laissait place aussi à des dialogues inventés bien naturellement, quoi qu’inspirés du journal et des faits historiques. C’est peut-être ce qui m’a le plus dérangée dans la pièce, cette façon de mettre des mots dans la bouche d’Anne, sans savoir s’ils auraient réellement pu s’y glisser.  C’est toutefois tout l’art de l’adaptation que de se laisser plonger et divaguer à travers une oeuvre.

Je suis persuadée qu’il faut continuer à lire le Journal d’Anne Frank, c’est un témoignage des plus convaincants en ce qui concerne la tolérance, le racisme et l’humanité. L’oeuvre se doit d’être lue et relue et jouée et rejouée, et la mémoire de tous les survivants et de toutes les victimes se doit d’être remémorée et soulignée.

La pièce part en tournée au Québec, cliquez ici pour voir les dates.

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Texte : Eric-Emmanuel Schmitt
D’après : Le Journal d’Anne Frank
Mise en scène : Lorraine Pintel
Acteurs: Sébastien Dodge, Paul Doucet, Benoît Drouin-Germain, Jacques Girard, Marie-France Lambert, Kasia Malinowska, Sophie Prégent, Mylène St-Sauveur, Marie-Hélène Thibault

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Lectrice invétérée, Martine est bachelière en études littéraires et la cofondatrice du Fil rouge. Créative et inspirée, elle a l’ambition de faire du Fil rouge un lieu de rassemblement qui incite les lectrices à prendre du temps pour elles par le biais de la lecture. Féministe, elle s’intéresse aux paradoxes entourant les mythes de beauté et la place des femmes en littérature. Elle tentera, avec ses projets pour Le fil rouge, de décomplexer et de dédramatiser le fait d’être une jeune adulte dans une société où tout le monde se doit de paraitre et non d’être. Vivre sa vie simplement et entourée de bouquins, c’est un peu son but. L’authenticité et l’imperfection, voilà ce qui lui plait.

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