Dans mon dernier article, j’abordais la question de l’inspiration, puisée dans les arts et dans tout ce qui nous entoure. Cependant, et la plupart d’entre vous l’ont sans doute déjà expérimenté, on a parfois toutes les bonnes intentions du monde, toute la motivation requise pour créer… mais il ne se passe absolument rien. Rien, rien, rien. La fameuse page blanche, quoiqu’on fasse.
Ceux qui valsent régulièrement avec l’inspiration savent qu’elle est une partenaire volage. Elle semble n’avoir ni Dieu, ni maître et s’amuse parfois à nos dépens. Parce que souvent, on s’assoit avec le crayon à la main, on a le temps de travailler, on est prêt à faire progresser notre projet… et elle se pointe le bout du nez pour repartir aussitôt, si elle n’est pas plutôt restée cachée pour nous bouder en paix, sans que l’on sache pourquoi. Et, encore plus souvent, elle décide de venir nous rendre visite et entreprend de nous titiller l’esprit comme jamais, alors qu’on se trouve au travail, au volant, dans l’impossibilité de profiter de sa soudaine générosité (presque perverse, vous en conviendrez).
M’ouais. L’inspiration est une garce… mais c’est aussi une précieuse alliée. La meilleure que l’on puisse avoir. Quand on réussit à tenir le crayon en main au moment où elle passe, quand sa passion ne fait qu’un avec la nôtre, quand son énergie se répercute jusque dans notre art… c’est là que la magie opère. On ressent une espèce d’euphorie lorsqu’on se laisse transporter par l’inspiration: c’est souvent l’indice que notre travail va progresser, que nos idées vont fleurir, que notre création va devenir de plus en plus précise. Et lorsque, doucement, l’inspiration nous relâche et nous quitte jusqu’à la prochaine fois, on sent les traces euphoriques qui perdurent, pendant plusieurs heures, parfois plusieurs jours. La vague de l’inspiration persiste, elle nous donne parfois de petits regains de motivation, même lorsqu’elle s’est évanouie depuis un temps. Mais si elle tarde à montrer à nouveau le bout de son nez, alors c’est la déprime, la colère, le marasme qui revient en force…
On ne peut pas forcer l’inspiration, ni la commander. Elle vient quand elle veut, repart quand elle en a assez. Cependant, je pense qu’on peut l’encourager. L’inciter à venir avec des appâts, lui indiquer notre réceptivité. Parfois, ça fonctionne.
De mon côté, lorsque je veux attirer l’inspiration, je sais que je me dois d’être dans un bon état d’esprit (lire ici: ne pas être trop fatiguée ou de trop mauvais poil). J’essaie de l’aider à se manifester en allant faire une promenade, parce que les sons, les odeurs et les images peuvent servir de déclencheurs et lui donner envie de venir me visiter. Tel que je l’avais mentionné dans mon article précédent, j’essaie aussi d’écouter de la musique, souvent en lien avec l’état d’esprit que je recherche pour ma création (joyeux, triste, sombre, dramatique, sensuel, etc.) Et si, malgré tous mes bons efforts, elle n’est toujours pas au rendez-vous…
Ah! La garce.
Je vais le penser pendant un temps, ça, c’est certain. Mais lorsqu’elle reviendra, je vais l’accueillir comme on accueille le printemps, avec la joie et l’enthousiasme de celle qui n’espérait plus. Parce que c’est comme ça, avec l’inspiration. Marcher chaque jour sur le fil ténu entre l’amour et la haine. Sachant qu’à tout moment, on peut basculer… mais que quoi qu’il arrive, on reviendra toujours de l’autre côté. Au moins pour un temps.
Et vous, quelle est votre relation avec l’inspiration?