Vendredi dernier, Martine et moi avons eu la chance d’assister à la pièce T’en souviens tu Pauline?, présentée par le théâtre archarnéE, à l’Espace libre.
Je ne savais pas trop à quoi m’attendre puisque mes expériences au théâtre sont plutôt sporadiques et peu fréquentes et ce, même si c’est un médium créatif que j’affectionne particulièrement. Je ne savais pas non plus à quoi m’attendre en apprenant que c’était une performance solo. C’est donc dans cette ambiance d’incertitude, mais également d’appréhension, que nous nous sommes rendues à l’espace libre, rue Fullum.
À prime abord, on nous avertis que cette pièce n’est pas un hommage commun à Pauline Julien, ce n’est ni une performance où toutes ses chansons les plus populaires seront mises en scène, ni un conte anecdotique sur la vie de cette femme. Ça tombe quand même bien parce que de Pauline Julien, je ne connais pas grand chose. Ce que j’ai appris d’elle, mis à part l’évident fait qu’elle était chanteuse, est le fait que ce fut de son vivant une femme très engagée dans la politique et dans le féminisme.
C’est donc à la fois Pauline Julien et la comédienne, chanteuse et conceptrice Audrée Southière (incroyablement talentueuse) que nous avons pu découvrir.
Pour mieux vous mettre en contexte, à défaut de trouver de meilleurs mots, voici un extrait du communiqué de presse de l’évènement.
«Ainsi, après lui avoir dédié Je suis Québec mort ou vivant, un hommage musical, est né T’en souviens-tu, Pauline ?, un spectacle théâtral interdisciplinaire, en musique et en vidéo, dont le fil narratif est tenu par une jeune femme, artiste d’aujourd’hui, qui nous témoigne de ses réalités, de ses désirs et de ses inquiétudes. Un personnage autant grave que drôle, dont l’humanité s’abreuve à même la vie de l’auteur et interprète Audrée Southière. Une «autofiction» qui nous transporte à différents moments de son existence, au cœur d’une quête identitaire multiple dans laquelle l’univers de Pauline Julien se superpose au sien.»
En avoir su plus sur le parcours musical et politique de Pauline Julien, peut-être aurais-je apprécié d’une toute autre façon cette performance. Reste que j’ai grandement apprécié. Il faut dire que j’ai un petit parti pris aussitôt qu’on retrouve ensemble les thèmes de l’identité et de l’autofiction.
La démarche artistique derrière cette performance est, à mon avis, très intéressante et près de tous les questionnements qu’on peut se poser soit en tant qu’individu, en tant que femme ou en tant que société. De plus, l’entrecroisement entre la musique, la vie et l’engagement de Pauline Julien et celui d’Audrée Southière nous fait découvrir à quel point tout change et tout reste pareil à la fois. Comment le désir d’un plus, d’un mieux et d’une identité traverse les décennies et les générations. C’est beau de voir l’unité que ça crée et décevant de voir qu’on est encore un peu au même endroit.
Il ne faut pas non plus négliger la mise en scène, travail de Mathilde Addy-Laird, qui donne à la performance un vent de modernité et d’interactivité qui soutient le monologue de manière très intéressante et efficace. C’est minimaliste, sobre et intelligent à la fois.
Bref, j’ai vraiment apprécié l’expérience, je me suis un peu reconnue dans les questionnements, j’ai trouvé la démarche artistique très intelligente tout en étant accessible, point qui, à mon avis, fait vraiment toute la différence.
Si vous êtes intéressés à en savoir plus ou à assister à une représentation, vous avez jusqu’au 4 Avril, alors dépêchez-vous.