All posts tagged: identité

Heather O'Neill Alto Hôtel Lonely Hearts Mademoiselle Samedi soir Lullabies for little criminals litterature litterature québécoise le fil rouge lit les livres qui font du bien le fil rouge

Une autrice et son œuvre : Heather O’Neill

Heather O’Neill fait partie de ces écrivains dont le talent s’apparente à celui des magiciens. Née à Montréal en 1973 d’un père québécois et d’une mère américaine, Heather O’Neill connaît une enfance difficile. Après le divorce de ses parents et quelques années à suivre sa mère dans ses péripéties en Amérique, Heather O’Neill s’établit à Montréal avec ses sœurs et leur père. Ce dernier, très pauvre, trimbale ses enfants d’appartement en appartement, chacun aussi minable que le précédent. La vie de la future autrice est alors ponctuée de violence, entre les explosions colériques du paternel, ses punitions absurdes et les tribulations des quartiers défavorisés de la ville. Mais la petite Heather a une force inébranlable en elle : elle sait déjà qu’elle va écrire. Elle se voit devenir une grande écrivaine et y croit dur comme fer. Elle avait bien raison. Lullabies for Little Criminals Avant de connaître un franc succès, ce livre fut d’abord rejeté plusieurs fois, qualifié d’impossible à publier et bon pour la poubelle par certains éditeurs. Premier roman d’Heather O’Neill, il est …

A la verticale de soi, alpinisme, écriture, Bibliothérapie, connaissance de soi, Editions Paulsen, escalade, féminisme, femmes, Guérin, identité, Le fil rouge, le fil rouge lit, lecture, lefilrouge, les livres qui font du bien, littérature, livre, livres, livres qui font du bien, réflexion, stephanie bodet, Sylvain Tesson

À la verticale de soi, de Stéphanie Bodet

Déjà le titre, rien que ça. Comme un appel à se hisser sur des hauteurs qui nous dépassent. Et puis la couverture, vertigineuse ascension sur une paroi exempte de toute aspérité hormis cette faille, mince et étroite. Enfin la préface — bien sûr! — de Sylvain Tesson. TOUT dans ce livre m’appelait, sans compter ces incroyables similitudes avec l’autrice: la littérature, la région grenobloise, la montagne, l’escalade, la quarantaine: l’âge où l’on prend rendez-vous avec soi-même… Plus qu’un récit d’aventure Je suis comme ça, j’aime les récits qui me font voyager, m’emmènent hors de ma douce zone de confort. Lors de mon dernier voyage en France, qui fut un retour aux sources pour moi, je suis allée avec bonheur errer dans une de mes librairies préférées à Grenoble. Je ne saurais décrire le sentiment qui m’habite quand je rentre dans la section dédiée aux « Grands » de la région : alpinistes, grimpeurs, explorateurs, skieurs hors pair… C’est comme un second voyage! Je retrouve alors tout ce qui me fait vibrer, et principalement la montagne. Le récit …

lefilrougelit, Alice Zeniter, l'art de perdre, identité, exil, guerre algérie, transmission, guerre, identité, exil, générations, les livres qui font du bien, prix goncourt, bibliothérapie,

L’art de perdre : une fresque intergénérationnelle fascinante

C’est par le personnage de Naïma qu’on pénètre dans cette famille qui a immigré en France pendant la guerre d’Algérie. Dès les premières pages, j’ai été interpellée par cette femme en quête identitaire. Elle est née en France, mais elle est constamment ramenée à « son » pays, l’Algérie. Elle le visitera pour la première fois à l’âge adulte; une chance que Wikipédia et Google ont été là pour la préparer, parce que ce pays auquel on la ramène constamment, elle en sait rien. Écrit par Alice Zeniter et gagnant du prix Goncourt des lycéens, ce roman en est un marquant. On suit pendant des décennies le parcours d’une famille, débutant par le grand-père Ali, son fils Hamid et sa fille Naïma. On y parle beaucoup de transmission, de ce qu’on transmet à ses enfants, et ce, particulièrement dans un contexte où le sentiment identitaire est différent pour chacun d’entre eux. « – Je veux retrouver mes racines. – Les miennes, elles sont ici, dit Hamid. Je les ai déplacées avec moi. C’est des conneries, …

Le pincipe du cumshot, Lili Boisvert, VLB éditeur, féminisme, sexualité, sexuel, révolution sexuelle, stéréotypes, stéréotypes sexuels, stéréotypes de genre, proie, chasseur, homme, femme, relations, fille facile, société, lecture, littérature, littérature québécois, essai, essai féministe, essai québécois, le fil rouge, le fil rouge lit, livres, bibliothérapie

La révolution sexuelle n’a pas tué les stéréotypes de genres

Vous connaissez probablement Lili Boisvert grâce à son émission Sexplora, dans laquelle elle parle sans tabous de toutes sortes de sujets reliés à la sexualité, ou peut-être l’avez-vous vue dans le duo Les Brutes, formé d’elle-même et de Judith Lussier, qui présente de courts vidéos dans lesquels elles survolent des problématiques sexistes, raciales, privilégistes, etc. Une chose est sûre, Lili Boisvert veut faire changer les choses au sein de notre société contemporaine, et elle n’emploie aucun détour pour faire passer le message. Avec Le principe du cumshot, son premier essai publié au printemps dernier chez VLB éditeur, son désir de renverser les stéréotypes sexuels et de genres se fait entendre et, disons-le, le titre en soi est un message revendicateur dès le premier abord. Le principe de qui? En pornographie, le cumshot est la scène finale où l’on voit l’actrice recevoir en plein visage – ou ailleurs – la jouissance de l’homme, tout en restant passive. (J’ai eu envie d’écrire la jouissance de l’Homme, avec un H majuscule.) Selon Lili Boisvert, cette scène ultime est …

Bibliothérapie, Hamac, homophobie, homosexualité, identité, Le fil rouge, le fil rouge lit, lecture, les livres qui font du bien, littérature québécoise, livres, Nicholas Giguère, poésie, poésie québécoise, Queues, réflexion, roman par poèmes, société, témoignage

Queues, nom féminin pluriel, définition populaire : membre viril –

Je ne suis pas très poésie. J’essaie vraiment fort, mais j’ai toujours un peu de difficulté à accrocher. Pourtant, dès que j’ai vu Queues, le recueil de Nicholas Giguère publié chez Hamac (maison d’édition que j’adore!), j’ai tout de suite eu envie de le lire. Il y a de ces titres qui vous accrochent, qui vous promettent satisfaction. La poésie contemporaine a cet avantage de me raconter l’humain dans sa bestialité, dans sa sexualité et sa violence refoulée, sans romantisme ni métaphores indécidables. Il s’agit d’une accumulation de textes publiés ça et là par l’auteur, rassemblés en une petite planchette et recousus bout à bout. Il n’y a pas de chapitres, ni de titres, ni même de temps d’arrêt, pour tout dire. Le rythme de lecture varie de rapide à excessivement précipité, il ne tombe jamais dans le lent. Queues se lit d’un bout à l’autre en une seule fois, en un seul souffle qui reste coincé dans la gorge jusqu’à la fin. entre le souper et la vaisselle j’imagine que je devrais me poser …

Sophie Bienvenu, illustrations de Camille Pomerlo, La princesse qui voulait devenir générale, Éditiions de la Bagnole, roman jeunesse, féminisme, guerre, liberté, identité, affirmation de soi, princesse, roi, trans, Et au pire on se mariera, le fil rouge, le fil rouge lit, les livres qui font du bien, roman jeunesse, littérature québécoise jeunesse, premier roman jeunesse, conte universel, stéréotypes de genre

« Ce sont des choses qui ne se font pas » Sauf pour Emma!

Je suis une grande amoureuse de l’œuvre de Sophie Bienvenu, je vous en ai déjà parlé ici, ici et ici. Alors lorsque j’ai su qu’elle publiait un premier livre pour les jeunes, j’ai d’emblée voulu le découvrir. Or, en sachant que ce roman jeunesse parlait de stéréotypes de genre, qu’il abordait les questions du féminisme, de la liberté et de l’affirmation de soi, je ne pouvais pas être plus heureuse! Je plaide pour des œuvres jeunesse inclusives, non-moralisatrices et féministes. Illustré par la Montréalaise Camille Pomerlo, La princesse qui voulait devenir générale est un roman jeunesse qui brise les stéréotypes attachés aux genres. Emma rêve d’être générale, tandis que son frère rêve d’être une reine. Leur père, le Roi Philippe, les empêchera d’être ceux qu’ils rêvent d’être, parce que « ce sont des choses qui ne se font pas ». Cette phrase sera au centre de tout ce que son père dira et croira. Heureusement, Emma croit en ses rêves et en sa volonté d’être ce qu’elle veut vraiment être. Elle quittera donc le royaume …

Trans : Je suis Samuel

J’ai eu la chance de rencontrer le sympathique doctorant Samuel Champagne lors d’un événement académique, il y a de cela quelques années. En découvrant qu’il est auteur, je m’étais promis de mettre la main sur ses livres. Il avait alors déjà publié trois œuvres de fiction destinées à la jeunesse : Recrue (2013), Garçon manqué (2014) et sa suite, Éloi (2015), qui abordent la transsexualité et l’homosexualité. Je ne les ai pas encore lues, mais toujours est-il que j’ai dévoré son tout dernier livre, Trans, paru en 2017 (Éditions de Mortagne). En lisant son récit de témoignage, j’ai retrouvé le garçon sensible et vrai que j’ai croisé en Ontario, pour le suivre cette fois à travers le périple d’une vie, la sienne, celle d’une personne transidentitaire.     D’abord, pourquoi employer « transidentitaire » plutôt que « transgenre » ou « transsexuel »? Au début de son ouvrage, Samuel nous explique qu’il préfère le terme « transidentitaire », car il englobe davantage d’individus tout en limitant les exclusions. Pourquoi prêter l’oreille au récit de vie d’une personne transidentitaire? Je laisse Samuel répondre :   « Mon existence …

Organiser ses lectures grâce au Bullet Journal

Si vous êtes comme moi et que l’écriture est une manière d’organiser vos pensées, peut-être serait-ce intéressant de penser au Bullet Journal. Tout d’abord, qu’est-ce qu’un Bullet journal? C’est un cahier, habituellement aux pages pointillées, dans lequel on fait principalement des listes! Ce peut être des listes des choses à emmener en camping, mais aussi de sujets visant plutôt le long terme, tels qu’un objectif de perte de poids, des films vus, des petits bonheurs quotidiens, des recettes à essayer… Il n’y a aucune limite! Souvent, les listes sont agrémentées de petits dessins très simples faits à main levée (doodles en anglais) et parfois d’autres articles de papeterie comme des autocollants, des rubans adhésifs colorés (washi tape) ou encore de traits de surligneurs aux couleurs pastel. Encore une fois, la seule limite est celle de l’imagination! Il peut être très organisé et symétrique, ou encore pêle-mêle. La beauté de tout ça, c’est que chacun peut l’adapter à sa personnalité.   Source: @bullet_journal_2go J’ai commencé mon Bullet journal en juin et je suis tout de suite …

lefilrougelit, #lefilrougelit, bibliothérapie, thriller, roman policier, littérature étrangère, joyce carol oates, valet de pique, sacrifices, identité, double, mensonge, écriture de roman, plagiait, roman psychologique, stephen king

Valet de pique : Quand Joyce Carol Oates m’épate encore

J’aime me sentir obnubilée par une lecture. Avoir l’impression d’être complètement investie dans un récit et ne pas réussir à fermer le bouquin, avant de savoir. Savoir, tout simplement. Savoir comment les événements défileront. Vous connaissez sans aucun doute ce sentiment, vous lisez et hop, vous reprenez conscience de ce que vous étiez en train de faire! Quel plaisir de s’évader le temps de quelques pages, voire quelques heures, avec un bouquin entre les mains! C’est ce qui m’est arrivé à nouveau avec Joyce Carol Oates. La lecture de Sacrifice, un de ses derniers romans, m’avait totalement ravie et j’étais restée avec la forte impression que Carol Oates maîtrise à merveille les codes du thriller psychologique. En recevant Valet de pique, j’étais nerveuse à l’idée de lire à nouveau un de ses livres. Ça me fait toujours ça, quand j’aime trop un roman, je crains d’en lire d’autres du même auteur-e de peur de briser ce sentiment si fort que j’avais ressenti la première fois. Or, avec Valet de pique, je me suis sentie aspirée par …

arts visuels, littérature, rencontres, amitié, les luttes fécondes, moi aussi, sylvie cotton, nathalie de Blois, carnet, dialogue, catherine dorion, réflexion, création, vie, inspiration, nadia aït-saït, joëlle henry, gaspésie, le fil rouge, le fil rouge lit, découverte, Bibliothérapie, #lefilrougelit, les livres qui font du bien, synchronie, synchronicité, Art, identité

L’un l’autre les uns les autres, s’observer

Comme c’est souvent le cas pour les livres qui deviennent de beaux coups de cœur (ceux dont je ne veux plus me séparer), il s’agit de lectures que je laisse venir à moi par un amoncellement de synchronies. Ici, je vous parle de ma rencontre avec Moi aussi, un carnet écrit en dialogues de Sylvie Cotton et Nathalie de Blois. Je ne pouvais souhaiter plus grande source d’inspiration pour le moment où je me situe dans ma vie intime et créative. Aujourd’hui, je décide de mélanger mes deux passions : la littérature et les arts visuels. Elles se lient en moi pour me permettre de trouver un certain équilibre et pour définir mon langage intérieur et intime, celui que je partage ensuite avec d’autres âmes sensibles. La petite histoire qui suit en est une de rencontres entre plusieurs personnes pour qui le partage est forgé d’empathie, de désir de liberté, de curiosité et de passion. Nadia, Joëlle et Eric, c’est un genre d’hommage que je vous rends avec ce texte, votre passage dans ma vie …