La lecture du mois de juillet était Nous étions le sel de la mer de Roxanne Bouchard, voici ce que trois de nos collaboratrices en ont pensé! Bonne lecture !
Ce que Karina en a pensé :
Lorsque j’ai tourné les premières pages de ce roman, je sentais l’air marin. On y trouve dans cette histoire une nostalgie envoutante. Je n’ai malheureusement pas encore eu la chance de mettre les pieds en Gaspésie, mais grâce à ce roman je m’y sentais. J’étais tout comme Catherine, en vacances. Nous retrouvons Catherine, une femme insaisissable. Elle se cherche et elle croit trouver les réponses à ses questions en Gaspésie, où sa mère y habite. Il faut savoir que sa mère l’a mise en garde légale suite à sa naissance. Elle ne la connait pas. Sauf que, malheur pour elle, en plus de découvrir que sa mère est une femme soit trop aimée ou mal aimée, celle-ci est repêchée en mer! Catherine devra trouver réponses à ses questions autrement. Elle se retrouvera entourée de personnages, pour la plupart masculins et très «grossiers». Ce fut mon premier roman de Roxanne Bouchard et je ne fus pas déçue, elle a une très belle plume. Cependant, je ne m’attendais pas du tout à me retrouver avec une enquête policière! Cette enquête, même si elle prend une bonne place dans l’histoire du roman, n’est qu’intéressante puisqu’elle nous permet de découvrir qui est l’énigmatique Marie Garant. Suite à cette lecture, je ne peux que vous conseiller ce roman. Et il est certain que je vais retrouver la plume de l’auteure.
Ce qu’Elizabeth en a pensé :
«Debout dans la maison de ma mère, j’admettais enfin que, face à Marie Garant qui s’était choisie, je n’avais quant à moi, rien su faire de ma vie et j’accusais l’autour d’être incapable de me divertir. Par paresse ou couardise, je me confinais dans un cadre crispé que je m’imposais, complaisante dans le vacuum de mon no man’s land intérieur.»
J’ai eu la chance en juillet de voyager aux Îles-de-la-Madeleine, et c’est là que j’ai pu lire Nous étions le sel de la mer. Même si le roman de Bouchard se déroule en Gaspésie, le décor était rêvé pour apprécier pleinement les allusions maritimes et pour me coller au monde des pêcheurs de Caplan. Roxanne Bouchard y campe une communauté attachante où des personnages plus colorés les uns que les autres accueillent Catherine, une jeune femme à la recherche de sa mère. J’ai beaucoup apprécié le personnage de Catherine, un personnage perdu qui tente tant bien que mal de trouver un sens à sa vie.
La figure centrale du roman, selon moi, reste Marie Garant, une femme libre, «une femme qui, jadis, avait viré le cœur des hommes à l’envers» à travers toute la Gaspésie. Et Catherine fait la même chose, avec le sergent Morales, avec son ancien patron architecte, un peu avec tous les hommes qu’elle côtoie. C’est fascinant de voir des personnages de femmes «chavirantes» mais qui sont surtout indomptables, libres de faire ce qu’elles veulent, souvent au détriment du bon sens, au détriment de tout le reste.
La mer dans Nous étions le sel de la mer est tellement liée au récit qu’elle en devient aussi un personnage central, ayant presque sa propre volonté, décidant du sort de certains, en épargnant d’autres. C’est un des points forts du roman selon moi. Bouchard a su dresser un portrait vivant, poignant de la mer, un regard tout à fait nouveau pour moi qui m’a fait l’aimer et la redouter un peu plus. C’est donc un roman réussi que nous offre Bouchard, autant sur le plan de l’histoire que pour tout ce qu’il nous donne à réfléchir.
Ce que Louba-Christina en a pensé
Je prévoyais un été de longues plages de lecture en bordure de mer et me voilà avec un seul livre en main depuis des semaines : Nous étions le sel de la mer.
Je suis Gaspésienne. Mais je ne connais rien ou presque rien à la vie en mer. Je suis de celles qui frôlent la plage, sans jamais prendre le large.
Ce roman a dû m’apprivoiser pour que j’embarque au début. Puis il est devenu une partie de mes jours et de mes nuits, une nécessitée comme l’est mon café noir le matin. Quelques phrases projetées vers les vagues, quelques pages dans le cœur, dans la tête ou dans le corps.
Et là je suis triste de l’avoir fermé. De devoir m’en séparer. Parce que j’ai décidé de l’envoyer se promener, de vivre sa vie, de voyager un peu, de voir de la route et des yeux le percer.
Je fais ça des fois. J’envoie promener des romans qui m’ont rentré dedans.
*
J’ai aimé beaucoup les extraits en poétique et en italique, la voix de Marie Garant ou de sa fille Catherine Garant. J’ai aimé connaître la force de la mer dans le regard des pêcheurs. Cette même mer du cœur que je connais du bord. Cette mer qui me prend et que je prends aussi dans mes bras, comme une combattante sans autre arme que la confiance du présent.
J’ai moins aimé l’abus de patois et de tics langagiers chez la plupart des personnages gaspésiens. Je comprends que certaines personnes puissent en avoir, mais dans un texte littéraire, j’en aurais peut-être retiré quelques-uns. Ça a rendu ma lecture légèrement moins fluide.
Sinon, un gros bravo à Roxanne Bouchard pour le choix de l’artiste Rogé qui a illustré le roman, c’est magnifique. Bravo aussi pour le titre, à la fois doux et fort. Et finalement, bravo pour l’âme du roman. Il capte quelque chose de si subtil et de si puissant en même temps.
Cet été, je me sens loin de la mer. Je la vois, mais je la vis trop peu. En lisant ce livre, ça m’a permis de ne pas me déshydrater trop. Merci !
«Vis pas avec ce qui manque, vis avec ce qui est là.»
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Merci beaucoup pour vos commentaires généreux. Ils m’aident à voir mon livre à travers les yeux des lecteurs. Merci pour ce blogue.
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