Quand j’ai vu ce tout petit livre en librairie, je n’ai pu faire autrement que de l’acheter. Il y a déjà quelques années que je suis fascinée par les communautés religieuses qui, de par leurs croyances, vivent en marge de la société. Que ce soit les juifs hassidiques ou bien les anabaptistes – plus communément appelés les amish- je saisis toutes occasions d’en apprendre un peu plus sur leurs modes de vies, croyances et coutumes.
Depuis quelques années, il faut dire que ces types de communautés sont de plus en plus médiatisés, souvent sous un oeil voyeur- et extérieur- qui dépeint très mal la réalité. Dans Lekhaim! Chroniques de la vie hassidique à Montréal, l’auteure Malka Zipora fait partie intégrante de sa communauté. À la base, ses chroniques furent publiées dans un petit journal distribué dans sa communauté hassidique, mais finirent par capter l’attention d’un oeil extérieur, résultant en ce petit recueil de 140 pages.
140 pages, divisées en 22 récits, sur la modeste vie de mère et de femme de Malka Zipora. À travers son écriture et ses chroniques, on perçoit tout le dévouement, tout l’acharnement et tout l’amour quelle porte à ses enfants, pour les traditions et les pratiques hassidiques. Il n’est pas ici question de remises en questions, de secrets bien gardés ou de révélations, on se retrouve bien loin des émissions et documentaires à caractère sensationnaliste. Pour reprendre les mots de l’auteure,
» Je suis une épouse et la maman d’une famille hassidique nombreuse. Nous vivons, si je puis me permettre cette métaphore, les rideaux fermés sur le monde extérieur. La lumière qui nous éclaire émane de l’intérieur. Pour nous, le chez-soi est sacré, et toutes nos valeurs en découlent. En publiant ces textes, c’est comme si j’avais entrouvert les rideaux de ma maison »
C’est exactement ce à quoi il faut s’attendre en lisant ce livre, des parcelles de vie, une porte entre-ouverte sur une réalité qui est à la fois si commune et si différente. Il y a, bien évidement, quelques choses dans lesquelles tous lecteurs peuvent se reconnaître. Ne serait-ce que l’amour de Malka pour ses enfants, son dévouement envers ceux-ci. Par contre, on se rend aussi compte que ce dévouement sans borne est ce qui a toujours été attendu d’elle, qu’elle en est fière et que sa vie entière tourne autour de cela.
Il est évident que, à quelques moments, j’ai été un peu prise de court par le discours et l’omniprésence des pratiques hassidiques dans les chroniques, mais j’ai apprécié la petite immersion que nous offre l’auteure. Une immersion vraie, paisible et même instructive dans laquelle la religion est la pierre angulaire autour de laquelle Malka Zipora et sa famille érigent leurs vies .