J’attendais avec intérêt le petit dernier de Stéphane Dompierre. J’avais beaucoup apprécié ma lecture de Un petit pas pour l’homme, mais je n’ai pas encore lu Mal élevé. Bien que les personnages s’entremêlent un peu entre les trois histoires, nul besoin d’avoir lu l’un pour apprécier l’autre.
Par contre, ce qu’il faut savoir en lisant Tromper Martine, c’est qu’on s’embarque dans une histoire très masculine. En tant que femme, en tant que féministe, c’est parfois un peu plus difficile de décrocher pour apprécier l’aspect un peu masculinise du récit sans pour autant s’en insurger, parce qu’il n’y a clairement pas matière à s’insurger dans ce roman.
Sur les conseils de son médecin qui s’inquiète de ses dérapages récents, Nicolas part deux mois loin de son travail, de sa femme et de ses enfants. Un vent de liberté souffle dans ses cheveux et lui donne envie de mordre dans la vie comme si c’était un beau gros beigne débordant de crème. Il voyage, fait des rencontres, tente de réconforter de vieux amis aussi mal en point que lui; tout ça ne peut que mal finir.
Je vais vous avouer que j’ai trouvé un peu difficile le début de ma lecture. Il est un peu chambranlant, un peu rocambolesque, mais tout est pardonné dès que Nicolas décide d’aller à Londres. C’est, à mon avis, à cet instant que le roman commence à prendre sa forme, qu’on retrouve l’essence de Dompierre et qu’on ne peut faire autrement qu’apprécier l’histoire.
C’est toute une réflexion sur le couple, sur le désir, sur l’amour, sur le temps qui passe qui, une fois de plus, donne une profondeur au roman, sans pour autant le rendre lourd, bien au contraire.
Bien que j’ai trouvé quelques passages maladroits, ce qui m’a un peu étonnée considérant l’expérience de l’auteur, j’ai aussi trouvé que Tromper Martine réussit à surprendre, à être intelligent, émouvant et drôle à la fois, à la manière dont Dompierre sait bien le faire.
Tant qu’à faire, maintenant que le troisième opus de la « trilogie » est sorti, pourquoi ne pas se plonger dans les trois, un après l’autre. Entre les trois se dresse le portrait de trois hommes, trois amis, de la vingtaine à la quarantaine et je ne peux que penser que Stephane Dompierre a ainsi réussi à créer une belle et touchante fresque sur l’homme du 21ème siècle.
Le fil rouge tient à remercier les Éditions Québec Amérique pour le service de presse.