Féminisme
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La guerre de Malala

Je ne vous le cacherai pas, je suis jalouse et fascinée par la vie de cette jeune femme qui semble avoir tellement plus accompli que moi. C’est lors de ces lectures qu’on peut réaliser que nous vivons dans le gros luxe. Il est certain que la situation au Québec et ses commissions scolaires n’est pas très jolie jolie avec l’austérité et ses coupures. Nous avons cependant la chance de pouvoir envoyer tous et toutes les enfants à l’école (mais avec quel service ! Bon! Je ne me lancerai pas dans ce débat!). Et puis, ce qui est plutôt triste, c’est qu’alors qu’au Québec on se bat pour de meilleurs services pour nos enfants et futures générations, le père de Malala, propriétaire d’une école, envoyait gratuitement des enfants à son école. Parce que l’éducation est ce qui est le plus important !

Dans cette lecture, j’ai fait la rencontre d’une jeune femme qui aime passionnément son père et son école (parce que l’un ne va pas sans l’autre). Malala nous apprend à les aimer autant qu’elle. À l’école, elle n’est pas la meilleure des élèves, mais c’est l’endroit où elle se sent le mieux et elle sait que c’est sa place. Avec ses copines de classe elle se chamaille, parle de leur amour pour Twilight, de la série Ugly Betty, etc. Elles ne sont que de jeunes adolescentes.

« Quand un garçon naît au Pakistan, c’est l’occasion de grandes réjouissances. On tire des coups de feu en l’air. On dépose des cadeaux dans le berceau du bébé. Et on inscrit le prénom du garçon dans l’arbre généalogique de la famille. Mais quand c’est une fille, personne ne vient rendre visite aux parents, et les femmes éprouvent simplement de la sympathie pour la mère.
Mon père n’accordait aucune attention à ces coutumes. J’ai vu mon prénom – écrit à l’encre bleue brillante – juste là, au milieu des prénoms masculins de notre arbre généalogique. Le premier prénom féminin en trois cents ans !
Toute mon enfance, il m’a chanté une chanson sur ma fameuse homonyme pachtoune :  » O Malalai de Mainwand fredonnait-il, lève toi encore pour faire comprendre le chant de l’honneur aux Pachtounes, Tes paroles poétiques font se retourner les mondes, Je t’en prie, lève-toi encore une fois. » »

La relation qu’elle a avec son père est magnifique. L’un et l’autre se complètent et s’unissent par leur combat : l’éducation des enfants (et particulièrement des filles). Leurs épreuves commencent par l’arrivée des talibans. Déjà qu’il y a la présence indésirée des terroristes. Il faut comprendre qu’au départ les talibans étaient vus comme de bons croyants de l’islam. Ils avaient une station de radio qui lisait des passages du Coran. Mais plus ils avaient de pouvoir et plus leur message prenait de pouvoir. Ils ont alors commencé à dire que les filles ne doivent pas aller à l’école, qu’on doit tout brûler ce qui a un lien avec l’occident. Finalement, on découvre que ce mouvement prend beaucoup de pouvoir sur le peuple, mais que le peuple n’est pas d’accord avec les décisions ou les propos. Cette lecture peut éclairer les gens sur le vrai message que porte l’islam et que les femmes étaient libres de choisir leur destin. L’islam est victime de plusieurs préjugés. C’est une religion qui est loin d’être aimée, c’est l’ennemi du peuple occidental. Du moins, c’est ce que nous tentons de nous faire croire, parce qu’il doit bien y avoir des gentils et des méchants. C’est pourquoi Malala nous parle des terroristes et nous parle de sa peur de ceux-ci, parce que même au Pakistan ils sont victimes de leur idéologie !

Ce que j’ai beaucoup aimé lors de ma lecture, c’est que ce n’est pas seulement l’histoire de Malala, mais également celle de son père, de plusieurs jeunes filles et de son pays. Son histoire est politique et fait réfléchir. Elle nous fait part de la fièvre de l’islam et des terreurs que tout son peuple et les pays voisins vivent. Son histoire commence et se termine avec son attentat. Malala nous raconte qu’est-ce qui s’est passé suite à son «accident» et comment elle fut accueillie par l’Occident.

Ma lecture de «Moi, Malala» m’a rappelé «Le journal d’Anne Frank».  Tout comme celui-ci, la lecture est simple et surtout personnelle. Malala nous fait aimer son pays et au cours de la lecture nous pouvons croire que nous sommes à ses côtés, en train de se battre avec elle. Et je resterai encore fascinée par son courage.

Aujourd’hui, lorsque je regarde Malala, je vois une jeune femme plus grande que nature. Je vois son visage déformée par l’attentat auquel elle a survécu, mais surtout une femme qui a des valeurs et des idées pour un meilleur monde. Je vois son sourire et je tente de garder espoir que tous et toutes les enfants auront la chance d’avoir une vraie éducation.

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Avoir une bibliothèque de plus en plus grosse est l’un des projets de vie de Karina. Apprendre et avoir plusieurs perceptions le sont également. Après avoir fait une technique en travail social au Cégep du Vieux-Montréal et travaillé quelques années dans des organismes communautaires (ce qu’elle continue de faire avec joie), elle poursuit ses études en faisant un certificat en études féministes à UQÀM. La littérature lui permet donc de voyager et d’avoir d’autres lunettes sur le monde.

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