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S’aimer un peu plus, à tout jamais

Il y a de ces livres qui nous bercent depuis l’enfance. Ceux qui façonnent notre manière de penser, d’agir et de vivre en société. Ce sont des histoires simples qui nous font rire et pleurer par leur façon de traiter le quotidien avec autant de distinction. Et par leur sensibilité, ils traversent les années et les courants pour marquer les générations à venir. Parmi ces rares œuvres se distingue un récit éternel : Little Women, de Louisa May Alcott. Qui n’a jamais rêvé de faire partie d’une telle famille? D’être de ces bals, d’écouter Beth jouer au piano ou de s’enflammer comme Jo sait si bien le faire? Encore aujourd’hui, nombre de mes amies me rappellent que Little Women a été un point tournant dans leur vie; c’est ce qui leur a permis de s’aimer en tant que femme dans une société dictée par des hommes. Porté à l’écran par la talentueuse Greta Gerwig et regroupant une distribution cinq étoiles, Little Women bénéficie d’un élan de popularité auprès des jeunes et des plus vieux. Snobé …

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L’histoire du vieil homme sur un banc

Il y a quelques mois, ma mère m’a offert un livre en me faisant promettre de le lire au plus vite. Fidèle à moi-même, j’ai ignoré son précieux conseil et j’ai fait à ma tête. Je vous confirme aujourd’hui que c’était une erreur de ne pas l’avoir écoutée. La petite fille de Monsieur Linh de Philippe Claudel est une petite merveille de la littérature, une œuvre qui nous semble bien ordinaire à première vue et qui s’avère être une révélation. Monsieur Linh a vécu la guerre. Il a survécu, avec sa petite fille, à ce qu’il y a de plus cruel et de plus laid en ce monde. Ils ont réussi à fuir et à se réfugier dans un pays inconnu, aux antipodes de tout ce qu’ils connaissaient. Monsieur Linh essaie alors tant bien que mal de prendre soin de la seule famille qui lui reste en s’isolant de tout ce qui l’entoure. Cette carapace sera brisée lorsque, durant sa promenade, un homme jovial au visage triste décide d’entamer la conversation. Naît alors une douce …

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Embrasser Yasser Arafat – Chroniques palestiniennes d’Anaïs Barbeau-Lavalette : un autre regard sur la Palestine

Petit bouquin de moins de cent pages, Les chroniques palestiniennes de l’autrice Anaïs Barbeau-Lavalette (pour d’autres articles sur les romans de l’autrice, cliquez ici, ici et ici!) n’est pas une critique politique ou encore un historique complet du conflit qui oppose la Palestine et Israël depuis plusieurs années maintenant. C’est plutôt la Palestine vue à travers les yeux de l’autrice. Son témoignage nous transporte directement dans une Palestine que l’on ne nous montre pas, territoire désertique parsemé d’arbres fruitiers, où une population continue de vivre malgré la guerre qui fait rage. L’autrice a un véritable don pour nous faire sentir les choses, nous les faire voir, et ce, avec des mots couchés sur quelques feuilles de papier. À travers les pages, on peut sentir sa volonté de rendre un récit honnête. L’image médiatique de la Palestine : critique En toute franchise, je ne connais pas grand-chose sur le conflit israélo-palestinien. Toutefois, automatiquement, comme si c’était programmé dans ma tête, lorsque j’entends le mot « Palestine » me viennent (malheureusement) à l’esprit, comme probablement plusieurs d’entre vous, des …

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Lignes de faille ou avoir 6 ans

Une fiction à quatre voix Je suis retournée plusieurs fois vers la plume de Nancy Huston. Tout comme les fileuses Mari-Anne et Marjorie, je suis complètement envoûtée par cette auteure canadienne qui vit désormais à Paris. Lignes de faille, une incroyable fiction qu’elle a écrit en 2006 et qui lui a valu le prix Femina est un pur bonheur et brille par son originalité. Ce roman que j’avais adoré est tombé entre les mains de ma soeur qui voulait lire quelque chose et qui se fiait à mes conseils… Aussitôt sa lecture achevée, je me suis mise en mode relecture pour découvrir à nouveau cette oeuvre qui m’avait fait chavirer quelques années plus tôt. Ce qui m’a d’abord plu c’est la manière si pertinente qu’elle a de construire un récit. On se trouve plongé dans une sorte de journal intime, où chaque narrateur s’exprime au «je». Ses quatre protagonistes ont une voix, une personnalité et une existence si complète qu’il est difficile de ne pas les imaginer en chair et en os. On les retrouve tous …

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L’art de perdre : une fresque intergénérationnelle fascinante

C’est par le personnage de Naïma qu’on pénètre dans cette famille qui a immigré en France pendant la guerre d’Algérie. Dès les premières pages, j’ai été interpellée par cette femme en quête identitaire. Elle est née en France, mais elle est constamment ramenée à « son » pays, l’Algérie. Elle le visitera pour la première fois à l’âge adulte; une chance que Wikipédia et Google ont été là pour la préparer, parce que ce pays auquel on la ramène constamment, elle en sait rien. Écrit par Alice Zeniter et gagnant du prix Goncourt des lycéens, ce roman en est un marquant. On suit pendant des décennies le parcours d’une famille, débutant par le grand-père Ali, son fils Hamid et sa fille Naïma. On y parle beaucoup de transmission, de ce qu’on transmet à ses enfants, et ce, particulièrement dans un contexte où le sentiment identitaire est différent pour chacun d’entre eux. « – Je veux retrouver mes racines. – Les miennes, elles sont ici, dit Hamid. Je les ai déplacées avec moi. C’est des conneries, …

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Tout ce qui se dissimule dans Nos silences

Les femmes, en raison de leur genre, subissent la guerre de manière toute particulière. C’est ce que l’auteure Wahiba Khiari raconte, en libérant son propre vécu, dans Nos silences. Ce court roman, paru en 2018 aux Éditions XYZ après avoir été publié en Tunisie il y a quelques années, entrelace fiction et autofiction pour faire le récit de la guerre civile algérienne du point de vue des femmes. En composant un roman à deux voix, l’auteure brise le silence des femmes happées par le conflit armé. S’y alternent donc le récit d’une enseignante d’anglais ayant fui le conflit et les violences à leurs débuts et celui de son étudiante plongée dans l’épouvante de ce qui sera baptisé la «décennie noire». La première, tenaillée par les remords et l’impuissance, n’arrive pas à se défaire de l’idée que son élève traverse le pire là-bas.  «Je suis loin, mais pas elle. Ils l’ont eue, j’en suis douloureusement convaincue. Des années qu’elle m’habite comme une deuxième possibilité de moi-même.» Par l’écriture, elle la fait exister et elle fait exister …

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De drôles d’images pour illustrer une réalité moins gaie

J’ai commencé ma lecture de L’écume des jours avec quelques appréhensions. J’avais entendu dire qu’il s’agissait d’un roman classique assez particulier à lire, plutôt difficile à saisir. Après avoir reçu tous ces commentaires, j’avais un peu peur de m’y plonger, mais un classique est toujours une œuvre qui mérite d’être lue. C’est donc ce que j’ai fait, je me suis plongée dans l’univers de Boris Vian et je n’ai pas été déçue. L’univers Ce roman raconte l’histoire d’amour de Colin et Chloé, deux personnages qui évoluent entourés de leurs amis Chick, Alise, Nicolas et Isis. Colin est persuadé d’avoir trouvé en Chloé ce qui lui manquait pour avoir une belle vie, lui qui a déjà une vaste maison et assez d’économies pour vivre paisiblement sans avoir à travailler. Par contre, lorsque Chloé tombe malade, la situation dégénère rapidement. Quand le nénuphar est découvert sur le poumon de la jeune femme, c’est le début de la fin, autant pour le couple principal que pour les autres personnages orbitant autour de lui. Plus j’avançais ma lecture, plus je comprenais …

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Les passeurs de livres de Daraya : le pouvoir des livres sur fond de guerre

Tout a commencé par une photo publiée sur la page Facebook de Humans of Syria. Deux hommes, entourés de livres, une bibliothèque secrète. Il n’en fallut pas plus pour piquer la curiosité de la journaliste Delphine Minoui, spécialiste du Moyen-Orient. Il est difficile de décrire ce livre qui dépeint autant les horreurs de la guerre en Syrie que la beauté et le pouvoir des mots. De faire cohabiter ces deux thèmes semble presque absurde et, pourtant, nous n’avons pas ici affaire à une fiction, mais bien à des parcelles d’une véritable histoire, d’une bibliothèque secrète et des hommes qui y trouvent espoir, force et résilience. De 2012 à 2016, la banlieue rebelle de Daraya a subi un siège implacable imposé par Damas. Quatre années de descente aux enfers, rythmées par les bombardements au baril d’explosifs, les attaques au gaz chimique, la soumission par la faim. Face à la violence du régime de Bachar al-Assad, une quarantaine de jeunes révolutionnaires syriens a fait le pari insolite d’exhumer des milliers d’ouvrages ensevelis sous les ruines pour les rassembler dans …

Club de lecture : L’autre moitié du soleil

Dimanche 22 octobre 2017 Pour une seconde fois en 24 heures, nous nous retrouvons au café Chez l’Éditeur. C’est toujours un plaisir de nous retrouver dans ce café lumineux, entouré de livres, sur cette grande table de bois autour de laquelle les discussions coulent de soi. Cette fois-ci, pour notre seconde séance de notre club féministe, nous sommes en effectif réduit, à quatre autour de la table et nous nous demandons bien comment nous allons meubler notre temps. En plus, les deux participantes n’ont pas terminé le livre du mois. C’est des choses qui arrivent, surtout lorsqu’on donne à lire un livre de 660 pages tel que L’autre moitié du soleil de Chimamanda Ngozi Adichie. On profite du petit groupe pour se payer la traite avec les plus gros breuvages chauds possible, parfait pour la clémente température d’automne. On se rappelle qu’en septembre, lors de notre première rencontre, on était en pleine canicule. Considérant les lectures non terminées nous décidons de changer notre première question habituelle — qu’en avez vous pensez? – pour comprendre ce qui …

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« Ce sont des choses qui ne se font pas » Sauf pour Emma!

Je suis une grande amoureuse de l’œuvre de Sophie Bienvenu, je vous en ai déjà parlé ici, ici et ici. Alors lorsque j’ai su qu’elle publiait un premier livre pour les jeunes, j’ai d’emblée voulu le découvrir. Or, en sachant que ce roman jeunesse parlait de stéréotypes de genre, qu’il abordait les questions du féminisme, de la liberté et de l’affirmation de soi, je ne pouvais pas être plus heureuse! Je plaide pour des œuvres jeunesse inclusives, non-moralisatrices et féministes. Illustré par la Montréalaise Camille Pomerlo, La princesse qui voulait devenir générale est un roman jeunesse qui brise les stéréotypes attachés aux genres. Emma rêve d’être générale, tandis que son frère rêve d’être une reine. Leur père, le Roi Philippe, les empêchera d’être ceux qu’ils rêvent d’être, parce que « ce sont des choses qui ne se font pas ». Cette phrase sera au centre de tout ce que son père dira et croira. Heureusement, Emma croit en ses rêves et en sa volonté d’être ce qu’elle veut vraiment être. Elle quittera donc le royaume …