Beaucoup connaissent Sarah-Maude Beauchesne pour son blogue Les fourchettes. Son écriture franche et sensible m’a toujours beaucoup plu. Voilà que l’an dernier, elle faisait paraitre son premier roman jeunesse Cœur de slush. On y retrouvait les aventures d’une jeune fille qui vit les premiers émois de la fin de son adolescence. En février, c’est le tome 2, Lèche-vitrines, qui a paru.
Et on l’attendait, la suite des aventures de Billie Lou. Après que Pierre ait touché son cœur pis le reste, on voulait savoir ce qui était arrivé à l’adolescente.
Billie a dix-huit ans. Sa vie change, parce que la fin du secondaire est arrivée, que sa mère est revenue d’un grand voyage, mais surtout parce qu’elle a donné son cœur à quelqu’un qui l’a un peu magané. À dix-huit ans, après avoir fait l’amour pour la première fois, Billie se demande où elle s’en va. Elle se demande si le cœur peut vraiment suivre tous ces grands chambardements.
Dans la grande ville qu’est Montréal, elle peut essayer d’oublier les grands yeux bleus de Pierre, elle peut passer des nuits blanches à boire de la bière cheap sur les toits. Elle peut sortir, pis coucher, pis donner son cœur à n’importe qui. Elle peut s’attacher pis se détacher. Elle peut essayer d’être libre et d’être bien, aussi.
C’est doux, pis chaud pour la gorge. Ça remue le sourire au coin des lèvres. On se pose dans Lèche-vitrines pour le réconfort. Pour les petites aventures qui croisent la route de Billie. Pour nous rappeler ces moments où les petites choses sont si grandes. Quand nos dix-huit ans nous apparaissent comme le début de tout.
Parce que c’est tremblant d’être grand, soudainement. C’est pas facile d’admettre que l’on tombe doucement dans le monde des adultes et qu’il n’y a pas de retour en arrière. On comprend que, finalement, c’est plus dur qu’on pensait, se travailler le sentiment. Et c’est là-dessus que Beauchesne vient précisément mettre le doigt, sur ce passage de l’adolescence à l’âge adulte avec tous les tremblements, les bonheurs, les déceptions qui viennent avec. Son écriture, pleine de vérité et de vulnérabilité, nous laisse voir avec finesse les sentiments qui accompagnent cette transition.
Ses mots sont beaux. Ils sont faits pour toucher. Ils donnent droit à l’erreur, ils donnent envie d’essayer, de découvrir.
Et c’est de ce genre de livres dont les ados ont besoin. Du doux, du simple qui ne donnent pas l’impression qu’il faut être plus grand que tout le monde pour vivre. Du vrai qui explique c’est quoi la vie.
Et ça marche. Lèche-vitrines nous donne le gout de devenir amie avec Billie pis d’échanger sur nos sutures. De s’aider à se réparer les amours douloureuses de nos dix-huit ans.
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