Ce livre est arrivé dans mes mains presque de façon mystique. Me balandant dans les rangées de la libraire, le livre m’appelait si fort (à vrai dire, même en lisant le 4e de couverture je n’étais pas spécialement interpellée) que j’ai du me résoudre à l’acheter. Une espère de magie a opéré et j’ai su la laisser me guider, donc, vers « Tout ce que j’aimais« . Ce livre fut une si grande révélation pour moi, il est arrivé au moment où j’avais besoin de savoir que ces choses existaient, je les désirais sans le savoir.
Je l’ai relu au moins cinq fois depuis, avec autant de ferveur chaque fois. Je suis tellement tombée en amour avec cet univers, ces mots, que j’ai tenté d’en faire une adaptation au théâtre (toujours en cour de processus)! Ça viendra, je l’espère !
Milieu artistique et intello du New-York des années soixante-dix, l’histoire est racontée au passé par son narrateur, nous sommes donc les témoins de ses moments de vie. Nous suivons deux couples, amis, voisins, vivant dans cette même réalité, gravitant le monde au même rythme, partageant certains traumas non-évitables.
L’auteur nous propose l’existence dans tout ce qu’elle a de prometteur et d’hystérique, puis l’importance qu’elle peut prendre lorsqu’elle est partagée et aimée. Tomber réellement en amour avec un humain, en amour d’amitié, par admiration artistique, leurs créations, la littérature, des oeuvres à découvrir qu’on arrive à réellement voir… Ils sont les amis dont on surprend une conversation, dans laquelle l’un termine la phrase de l’autre.
L’ado qui consomme, l’anxiété, les troubles alimentaires, un grand deuil insurmontable, se perdre dans l’autre, sans l’autre, toutes ces trajectoires humaines, attachantes, troublantes, ambigües, racontées et menées par une de main de maître !
La profondeur émotive des personnages, leur évolution au fil du temps sont d’une finesse rarement lue. Bousculement des grands principes, se créer une famille de vie, remettre en question les piliers de vie pour se la rendre époustouflante et palpitante malgré les épreuves, ces liens indéfectibles qui supportent tout ou presque, tout y est !
Les images Woody Allan-esque vous viendront à l’esprit (le chauvinisme en moins et c’est beaucoup plus raffiné), mais vous y retrouverez aisément l’ambiance si familière qui a toujours autant de charme et de pouvoir sur l’imaginaire.
Pour celles.eux qui désirent tenter le slow reading, ce roman est ce qu’il vous faut pour votre première expérience (1ere fois en slow reading et/ou 1ere fois avec l’auteure !). Les personnages prennent forme dans notre quotidien, nous habitent et la coupure sera difficile à la fin du livre (la fin est d’une si grande humanité..). Tiens… on se prend un bon verre de vin ?
Tout ce que j’aimais, un livre pour l’âme et le coeur,
un remède rare !
« Je savais ce que je voyais: un chagrin sec, un chagrin devenu ancien et familier. Il pénètre les os et c’est là qu’il vit, car il n’a pas besoin de chair… » S.H.
« …cet homme-enfant qui erre encore de ville en ville en cherchant sans cesse au fond de son sac de voyage un visage à porter et une voix pour parler. » S.H.
Vous venez d’allonger ma (déjà longue) liste 📃 «À lire»! Merci.
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