Littérature étrangère
Comments 2

Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une, un livre de croissance personnelle déguisé

Les dernières semaines ont apporté leur lot de hauts et de bas. J’ai décidé de quitter un emploi qui me rendait malheureuse et de prendre du temps pour moi, ce qui n’est presque jamais arrivé auparavant. À l’approche du temps des fêtes et de toute la tornade qu’il apporte, je me sentais étouffée et dépassée par bien des événements. J’ai même arrêté de lire! Dans cette remise en question personnelle et ces périodes de doute, j’ai cherché des ouvrages qui auraient pu m’aider et éclairer ma route.

En fouillant dans la bibliothèque virtuelle de la BanQ, je suis tombée sur Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une, de Raphaëlle Giordano, auteure française. Il s’agit d’un roman de 182 pages, publié aux éditions Édito en octobre 2015. Raphaëlle Giordano est écrivaine, coach en créativité et en développement personnel, elle utilise ses expériences de travail pour aider les gens à transformer leur vie et les aider à atteindre le bonheur. Elle travaille sur sa propre méthode, la routinologie, et base la majorité de son travail sur ce concept. Selon elle, il faut être capable de sortir de sa routine pour atteindre pleinement le bonheur et avoir confiance en soi. Plusieurs publications de croissance personnelle ont déjà été publiés à son nom, Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une est son premier roman.


L’histoire

Dans ce récit, Camille (oui, c’était étrange de lire un roman avec son nom comme personnage principal) rencontre Claude, un routinologue, aussi connu sous le nom de spécialiste des routines, qui aide à réenchanter le quotidien. Claude entreprend alors une thérapie avec Camille, qui se traduit en une série de leçons des plus loufoques et amusantes, d’une facilité presque aberrante. Cela donne envie de se prêter soi-même au jeu, ce qui est, selon moi, l’un des buts de l’auteure. Il ne s’agit pas d’une recette miracle, mais bien de petites activités que tous peuvent mettre en pratique au jour le jour. Par exemple: jeter tout objet qui ne nous apporte pas de bonheur pour désengorger notre maison, faire la liste de ce que nous aimerions accomplir d’ici la prochaine année, ou encore tenir un carnet du bonheur, dans lequel nous inscrivons tout ce qui illumine notre journée.

Tout au long de l’histoire, Camille apprend à se redécouvrir et à apprécier la beauté du monde qui l’entoure, tout en reprenant contact avec son fils et son mari. Bien sur, c’est une histoire assez égale au niveau de son déroulement: Camille a une baisse de confiance en elle et en ses capacités et Claude est là pour lui prouver que tout est possible. C’est le genre de roman qui vise à nous inculquer une leçon de vie plutôt que de nous faire voyager dans un autre univers.

C’est à lire avec un grain de sel, car même s’il s’agit d’un roman, c’est en fait un livre de croissance personnelle déguisé. La description froide et directe des diverses leçons de Claude brise souvent le rythme de l’histoire et ralentit le dialogue. D’ailleurs, ce roman est composé à environ 75% de dialogues, c’est dommage, car il prend place dans la merveilleuse ville de Paris et j’aurais aimé plus ressentir le côté enchanteur et magique des lieux. L’écriture est simple, directe. Les mots sont ce qu’ils sont et transmettent efficacement le message qui se cache derrière l’histoire: voici les étapes à suivre pour trouver le bonheur.

Les personnages

Les personnages sont plutôt unidimensionnels: Camille joue bien le rôle de la femme dans la quarantaine, qui se trouve trop grosse et qui passe son temps à se dénigrer. Elle se remet sans cesse en question et, malgré que ce soit son personnage, ça en devient parfois agaçant de la voir se détester ainsi. Pourquoi est-ce encore typiquement féminin de se trouver trop grosse, ou de devoir sacrifier sa carrière pour élever ses enfants? Dans ce roman, l’un des principaux objectifs de Camille est de perdre quatre kilos et d’accepter d’avoir pris un emploi à temps partiel pour élever son fils. Il est encore question d’un scénario impliquant une femme incapable de trouver le bonheur, qui sera guidée par un homme pour parvenir à s’accepter et à s’aimer. Je ne sais pas si l’auteure a volontairement choisi un homme comme intervenant, mais aurait-ce été plus rafraîchissant de choisir quelque chose de différent? Ce roman n’est pas nécessairement anti-féministe, mais certains clichés et paradigmes pourraient irriter certains lecteurs.

Claude est également un énergumène particulier, attachant, avec une pointe d’excentrisme. Toujours disponible au téléphone et capable de calmer instantanément la moindre angoisse de sa patiente préférée, il incarne parfaitement le genre de psychologue alternatif, avec une pointe de savant fou. Ses conseils sont parfois purement tirés de la psycho-pop, comme: nous sommes ce que nous nous répétons sans cesse, ou encore, ce n’est pas à moi de croire que vous pouvez changer, mais bien à vous et seulement vous! Encore une fois, on n’a malheureusement pas réinventé la roue avec ce personnage.

Finalement, ai-je trouvé le bonheur?

Personnellement, ce livre tombait bien dans ma vie. J’ai pu mettre en pratique certaines leçons, comme donner une partie de mes biens jugés superflus à la guignolée et faire la liste de ce que j’aimerais accomplir en 2017. Je ne crois pas avoir parfaitement trouvé un équilibre et le genre de Nivrana que décrit Claude. J’ai encore mes bibittes, comme on dit! Toutefois, je crois avoir réussi à développer un genre de radar à petits bonheurs, me permettant d’apprécier au quotidien une multitude de détails. J’ai apprécié que ce livre me rappelle qu’il suffit de peu pour être heureuse, sans me faire culpabiliser ou me demander de changer du tout au tout.

C’est un roman à lire avant de se coucher, qui nous aide à entreprendre un travail d’introspection et nous indique diverses pistes de solutions. Il nous marquera tous d’une manière différente, dépendant de notre personnalité, notre vécu, etc. Il y a des choses à prendre et d’autres à laisser, mais je crois que tout le monde peut y trouver son compte. C’est léger, plein d’espoir et de positivisme!

Et vous? Quel est votre truc pour trouver le bonheur au quotidien? Croyez-vous qu’il existe une formule magique?


Pour lire la critique de notre collaboratrice Caroline au sujet de ce livre, c’est ICI.

2 Comments

  1. clem says

    Coach de metier, j’ai adoré ce livre. Avec un peu d’appui il est assez simple a mettre en pratique pour developper sa vie revée 😊 j’aime beaucoup le livre de Lilou Mace egalement dans le theme du « changement de vie » son titre (il a ete traduit mais je n’ai que la version anglaise)  » I lost my job and I liked it »
    Il est frais, je l’aime beaucoup.
    Merci pour ce bel article, tres complet 🙏

    J’aime

  2. Ping : Un lion qui mange de la salade verte, ça se peut-tu? | Le fil rouge

Laisser un commentaire

Entrer les renseignements ci-dessous ou cliquer sur une icône pour ouvrir une session :

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s