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Prix littéraire des collégiens 2017 : ce que des étudiants ont pensé de Mektoub de Serge Lamothe

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Enseignante de littérature dans un cégep, j’ai motivé un groupe de douze étudiants à participer au Prix littéraire des collégiens 2017 au cours de la session d’hiver. Toutes les deux semaines, nous nous rencontrons pour discuter des œuvres sélectionnées, pour les décortiquer et les critiquer et ainsi en déclarer une gagnante du Prix littéraire des collégiens 2017.

Mektoub de Serge Lamothe était la lecture pour la troisième rencontre du Prix.

Mektoub provient de l’arabe et signifie « C’était écrit! » Serge Lamothe ne pouvait pas choisir meilleur titre que celui-là. Déjà la fatalité était prédestinée à être le sujet principal de l’oeuvre.

Les étudiants ont qualifié Mektoub de « bizarre, poussé, mystérieux ». Nullement péjoratifs, ces termes représentent bien l’incompréhension générale soulevée par cette barrière floue entre rêve et réalité, cette oscillation entre passé et présent, cette évolution dans différentes dimensions.

Un roman en deux parties, deux personnages, qui porte une réflexion sur le destin, sur les réalités qu’on croit contrôler et sur celles qu’on ne contrôle pas. Maya et Galaczy se croisent de façon imaginaire toute leur vie durant, sans jamais se rejoindre. Certains moments, très forts en émotion, les font s’adresser directement l’un à l’autre. Le personnage de Maya étant mieux construit et plus complet que celui de l’archiviste usurpant l’identité de Galaczy, les étudiants s’y sont plus attachés.

Ils ont d’ailleurs aimé le concept de l’accident qui obsédera l’homme. Quarante ans plus tôt, la femme qu’il devait rencontrer a été victime d’un accident de la route. Il en viendra à l’aimer, malgré le caractère impossible d’un futur. Pourtant, ces deux parfaits inconnus, au fil des années, se rejoindront dans cette fatalité, sans comprendre ce qui les lie réellement l’un à l’autre.

Un texte invraisemblable, mais plausible; le lecteur devait lâcher-prise tout comme les personnages qui ne possédaient pas de libre arbitre.

La force de ce roman est décidément l’originalité dans la façon de traiter le sujet.

Un verdict oscillant entre 7-7,5/10 pour certains et 8,5/10 pour d’autres. Plusieurs l’ont considéré comme leur préféré pour le moment.

La prochaine lecture du Prix littéraire des collégiens sera Les maisons de Fanny Britt.

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Vanessa est prof de littérature dans un p'tit cégep de région. Ce qui l'épanouit, c'est d'être près d'une bibliothèque où les tablettes rondissent sous le poids de ses lectures, d'une table de chevet trop encombrée, d'une grosse douillette de loup avec un café et un signet qui a vu défiler les années. Vanessa en mange matin, midi, soir, entre amies, entourée d'étudiants, seule ou au club littéraire de son village. Toutefois, elle considère qu'il ne faut jamais forcer la lecture et qu'un livre se doit d'être lu au moment opportun. Elle comble le tout de cinéma, de séries télévisées (avec un faible pour celles américaines), de sports et de son chien Mika (une labrador noire trop énergique, mais juste bien colleuse quand c'est le temps). Et oui, elle a bel et bien 389 livres dans sa liste de souhaits Renaud-Bray et ça n’inclut pas ceux de sa PAL.

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