J’approche le 200e article sur ce blogue, mais encore aucune critique de poésie, excepté dans le cadre du défi #unlivrequébécoisparmois. Ce n’est pas que je n’apprécie pas ce genre littéraire, au contraire, je pense seulement que je vis un petit sentiment d’infériorité quand il vient le temps d’analyser, d’écrire sur ma lecture, comme si j’étais inadéquate à saisir le sens des mots. J’ai toutefois pris la décision de lire et d’écrire sur Tu me places les yeux, recueil de poème d’Aimée Lévesque, publié chez La peuplade.
C’est la description du recueil de poésie qui m’a convaincue. En la lisant, j’avais déjà les larmes aux yeux. La simple évocation des souvenirs d’enfance, de la nostalgie d’une grand-mère, m’a touchée. C’est comme si dans ces mots, j’ai ressenti un désir, un besoin de me plonger dans ce recueil coloré pour moi aussi, à mon tour, revisiter les souvenirs d’enfance reliés à ma grand-mère qui me bercent encore chaque fois que j’y repense.
« Après le décès de sa grand-mère, la petite-fille de cinq ans devenue grande revisite la maison beurrée d’images où elle se faisait garder, saute dans l’enfance comme dans des mets chinois. Elle avance dans les coutures et se rappelle l’odeur du pain et du café, les gestes doux, la figure de la famille qui colle et les brassées de couleurs. À mesure qu’est fondé un halo chaleureux, sa grand-mère reste un rire en filigrane, une présence inaccessible sauf par le truchement de ses objets, qui vont des catalogues Sears à la pâte à biscuit, du métier à tisser à la télévision toujours ouverte. Chaque pièce de la maison (et du chalet, et la cour) trace les contours d’une sagesse d’étagère, d’un héritage brillant crème domino. »
Ces brides de phrases, leur mélodie, la tendresse et la douceur qui en émanent m’ont traversée. J’ai ressenti la mélancolie et la nostalgie qui émanent de ces souvenirs racontés, maintes fois repensés.
Il s’agit d’un très touchant et tendre recueil de poésie, le genre de lecture qui fait vraiment du bien, qui nous attendrit un peu et qui, à mon sens, m’a fait réaliser toute la beauté de cette relation grand-mère/petite-fille dont j’ai été choyée de vivre. Tu me places les yeux, c’est un baume sur cette douleur intense que je ressens de vivre sans cette femme à mes côtés et de passer mon temps à me demander comment serait la vie si elle nous accompagnait, si son rire faisait partie de notre quotidien, à ma famille et à moi.
Ce recueil m’a plongée dans mon enfance, dans ces années où je me faisais garder chez elle, cette grand-mère tendresse, et les larmes ont coulées. Non de tristesse, au contraire, de gratitude d’avoir eu la chance de la côtoyer, ne serait-ce que durant 7 ans et d’être encore habitée si fortement de sa présence et de son influence.
Pour cela, je dis merci à Aimée Lévesque. L’émotion agrémentée d’odeurs de mets chinois qui parcourent ces pages ont su se frayer un chemin droit dans mon cœur. Je suis peut-être inadéquate à analyser la poésie, mais cette fois-ci, je l’ai ressentie. N’est-ce pas là toute la beauté de la poésie ?
Avez-vous déjà lu un recueil de poésie qui, pour vous aussi, a mis des mots sur ce que vous ressentiez?
Le fil rouge tient à remercier les Éditions de La peuplade pour le service de presse.
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